L’Homme H’ratin, Le fardeau de la
misère ; quand le mépris vient d’en haut, où est le salut ?
Comme disait le dicton chinois : « en jouant avec le feu on
finira par perdre les joyaux de sa précieuse couronne ».
Au-delà de la répression, des arrestations, des procès et des emprisonnements
; le chemin frayé vers la liberté est irréversible, et résister pacifiquement
contre l’oppression s’impose comme un devoir moral de tout peuple opprimé, afin
d’assurer son émancipation.
En effet, les H’ratin, ces damnés de
cette terre de Mauritanie tirant du passé les vestiges de 7 siècles d’esclavage
de braise, demeurent endurer aujourd’hui le poids hideux d’une perpétuelle exclusion
avec ses corolaires ignorances, et
pauvreté mais aussi d’un mépris social
multiséculaire. Oui, dans cette espace les H’ratin subissent encore non seulement les affres
d’une domination sournoise mais aussi la pérennisation qu’ils acceptent d’ailleurs,d’une
culture de suprématie de l’autre. Prouvant de fait un fatalisme ambiant tout à
fait normal des inconscients vandalisés
depuis l’aube des temps. Alors que les néo féodaux dominants otages d’une
grandeur d’un passé perdu trouvent naturel voir même une vertu légitime cette
situation de calvaire de ces abominés, d’où leur orgueil condescendant aveugle.
Bref, c’est le fatalisme des dominés et leur refus de prendre leur destin en main,
et l’orgueil condescendant des dominants à ceci s’ajoute la passivité des systèmes
politiques, que la Mauritanie est maintenue dans cette situation de fiasco qui
risque fort d’hypothéquer son existence.
Dans cet élan, de camouflage et de déni de souffrance des anciens esclaves (les
H’ratin), une partie de « l’intelligentsia » du segment détenteur du
pouvoir réel et du privilège de la
naissance n’hésite pas de semer la confusion même dans l’esprit des victimes.
Ce qui se manifeste par la
diabolisation de l’élite qui
porte la vraie contradiction. Ceci en mettant en contribution les vulnérables
du lot de souffrance, obsédés d’appétits primaires au service de la domination symbolique
fut-elle. Cette «intelligentsia conservatrice ultra-radicale », cellules
dormantes dans tous les rouages de l’état constitue un danger pour la
république. C’est elle qui se bute et se dresse à tout pouvoir venu apportant
des idées révolutionnaires et une vision de société globalisante ; même
dans la répression verbale et les diatribes haineuses, elle met les éléments de la communauté victime et au service de
l’intérêt du moment,dans l’offenseet la profération des insultes contre tout
militant abolitionniste patriotique
quand celui-ci dénude de façon civilisée un cas d’injustice avéré.
A ce jour, cette communauté attristée, traumatisée, en mal d’existence et à
la recherche de reconnaissance attend toujours la réhabilitation morale et
psychologique. Une telle réhabilitation doit être fondée d’abord sur la reconnaissance officielle de
l’injustice historique subie caractérisée par le phénomène affreux de
l’esclavage, dont les nostalgiques du passé en gardent toujours des
résidus ; mais aussi par son intégration effective dans la vie sociale,
économique, sécuritaire et politique. Ce faisant l’unité nationale et la
cohabitation sociale que quiconque connait la fragilité ne peuvent qu’être
renforcées. Ces victimes d’injustice brillent toujours d’une totale
invisibilité après 56 ans d’indépendance.
Cependant, cette situation d’existence marginale est en soit révélatrice
d’un profond changement social à venir tôt ou tard (pourvu que l’accouchement sociétal se fasse en douceur, comme l’aimait à le dire
l’administrateur ISSELMOU ABDELKADER). D’ailleurs ce qui s’aperçoit clairement
parla résurgence de cette nouvelle génération montante du refus et l’apparition
d’une nouvelle élite extrêmement méticuleuse, précise, ferme dans l’action,adoptant
une approche scientifiquement élaborée, et primée de par le monde.Oui, demain
est riche de promesses, et la justice est un fait providentiel qui a anéanti les injustices les
plus robustes et qui s’impose par le temps.
Si aujourd’hui, l’inquiétude plane
sur notre cher pays, et que nos communautés se regardent de plus en plus en
chien de faïence. C’est parce qu’ils existent des Hommes mus plus par des intérêts immédiats à court terme que
de la construction d’un état nation. Alors que le meilleurs héritage que nous
pouvons léguer à la postérité dans ce monde en turbulence ascensionnel, c’est
une nation fraternelle et soudée où se fondent toutes les inégalités
et stigmatisations; ce qui n’est point
réalisable sans l’instauration d’une justice sociale équilibrée, où ceux qui
ont accusé un retard historique aigu du fait des injustices subies soient
véritablement aménagés dans leurs droits et réhabilités dans leur existence. Et
c’est en ce moment seulement que la parole sage, ma Mauritanie mon espace : le blanc de l’œil, le noir de l’œil
unis ensembles je peux voir, deviendra une réalité, le reste n’est que
chimère circonstancielle et politique d’Autruche dont les conséquences cauchemardesques
et dangereuses sont certaines.
Léon Blun disait : « Toute
société qui prétend assurer aux Hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l’existence ».
Maham Youssouf
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