Faux procès
contre les cadres IRA-Mauritanie, compte-rendu Maitre Gourmo Abdoul lô avocat
au barreau de Nouakchott.
Gourmo Abdoul Lo
le 15 Aout 2016 :
Le procès des présumés membres
de IRA, émaillé d'incidents entre le tribunal et les avocats des accusés, s'est
transformé tout au long de la journée, en réquisitoire contre la torture et les
intimidations systématiquement pratiquées selon eux, par la police, pour
extorquer des aveux et tenter de justifier des accusations fantaisistes de
flagrant délit qui se sont évaporées aux premiers mots des accusés et de leur
défense. Les avocats examinent la suite à donner en justice, à ces graves et
concordantes allégations des prévenus, tandis que se poursuivent les auditions.
Gourmo Abdoul Lo
le 15 Aout 2016 :
Avant la levée de l'audience
du procès des membres présumés de l'IRA vers 19h, heure de NOUAKCHOTT, les
avocats des prévenus ont déposé auprès du Président du Tribunal, une plainte en
bonne et due forme, contre 9 membres des forces de police ( 2 commissaires, un
officier, 2 inspecteurs, 2 brigadiers et 2 agents) pour actes de torture et de
barbarie, commis sur la personne des accusés dont les témoignages précis et
détaillés font froid dans le dos. Le Président a enregistré la requête avant de
suspendre la séance qui reprendra demain, mardi 16 août à partir de 10 heures,
heure de Nouakchott. Que fera sous ce chapitre, la nouvelle institution dite
mécanisme de lutte contre la Torture récemment adopté par le régime à grand
renfort de publicité?
Gourmo Abdoul Lo le 16 Aout 2016 :
Le procès des présumés membres
de IRA tourne à l'eau de boudin. Saisi de la requête contre la police pour
tortures infligées aux accusés, le tribunal a décidé ce jour, de se déclarer
"incompétent", -en violation de la nouvelle loi sur la torture et du
code de procédure qui imposent, d'une part, à tout juge de statuer immédiatement
sur toute allégation de torture et, d'autre part, d'invalider tout moyen tiré
de l'utilisation de cette dernière. Par ailleurs, les juges, passant outre aux
dispositions du code pénal et du code de procédure, ont voulu imposer comme
moyens de preuves, des images et vidéos fournies par la police et réalisées
dans d'obscures et mystérieuses conditions et dont le procureur veut faire la pièce
maîtresse d'une accusation totalement sans fondement matériel et mise à nu par
les témoignages de torture des prévenus. Devant une telle parodie, les avocats
ont décidé de se retirer, avec le soutien unanime de leurs clients qui, par
ailleurs, récusent toute autre défense qui serait commise d'office par le
tribunal. Le procès-ou ce qui en tient lieu, est donc suspendu à ce qui
pourrait être la prochaine décision d'un tribunal qui n'est clairement pas
encore décidé à rendre une justice équitable.
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