La
Cour criminelle a usé de la force pour extraire de la maison d’arrêt de
Dar Naïm et faire comparaître, ce mardi 9 août, les 13 abolitionnistes
qui avaient décidé de boycotter l’audience, en guise de protestation
contre les arrestations et les brutalités policières à
l’encontre de leurs proches et des sympathisants de IRA. Selon
l’organisation, qui dénonce les « agressions physiques » , 9 de ses
militants souffrent « de douloureuses fractures aux bras, aux mains et
aux pieds qui risquent de s'infecter et de connaitre de graves
complications ».
Finalement, la Cour a décidé, comme il fallait s’y attendre, de
joindre les exceptions soulevées par la défense au fond rejetant ainsi
la requête de la défense.
Les neuf habitants de la gazra qui avaient quant à eux décidé de se
présenter devant la Cour ont plaidé non coupable, nié toute
participation aux affrontements du 29 juin et déclaré ne connaître aucun
des 13 prévenus membres de IRA. En revanche, ils ont indiqué pouvoir
reconnaître un proche de Saad Ould Louleïd, un transfuge de IRA. Ils ont
fait part à la Cour des cas de torture dont ils ont été victimes les
poussant à signer des procès verbaux. Les 13 abolitionnistes, qui
récusent les faits qui leur sont reprochés, n’ont pas été auditionnés
et sont restés dans le box des accusés. L’organisation abolitionniste
qualifie ce procès de « mascarade » et y perçoit une « mise en scène de mauvaise qualité ».
Après avoir contesté le flagrant délit pour lequel sont jugés leurs
clients, qui ont été arrêtés chez eux ou sur leurs lieux de travail et
non durant les émeutes, les conseils des abolitionnistes avaient
avancé, lundi, des preuves, selon eux, de vices de forme et d'erreurs de
procédures suffisantes pour justifier la remise en liberté des
prévenus. Cependant, ils n’ont pas été suivis par la Cour.
C’est dans cette optique que IRA Mauritanie a demandé aux prévenus
et à leur défense de « cesser d'interagir avec la Cour tant que la
police continue à réprimer les militants d'IRA et leurs familles pour
les empêcher de manifester pacifiquement devant le Palais de justice et
de venir assister, à l'intérieur de la salle d'audience, au procès. Les
militants d'IRA sont des prisonniers d'opinion et ont droit à un procès
publique, juste et équitable », ont-ils fait savoir.
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