Communiqué
de presse conjoint
Depuis le 30
juin 2016, plusieurs militants de droits de
l’homme du Mouvement Ira-Mauritanie ont été incarcérés par les autorités de la
Mauritanie.
En effet, après qu’une opération de déguerpissement d’un bidonville à Nouakchott, s’est soldé par des heurts entre la population et la police. Le
pouvoir a accusé les militants d’IRA-Mauritanie d’être les auteurs des faits alors qu’ils n’ont même pas participé à cette manifestation.
Le lendemain
des heurts, le 30 juin, Mr Amadou Tidjane Diop, Abdallahi Matala
Seck et Moussa Biram ont été arrêtés à leurs domiciles respectifs par des
policiers en civil, sans s'être vu présenter un mandat d'arrêt ou tout motif à
leur arrestation. Ce même jour, Jemal Samba Beylil a été arrêté dans sa boutique
de pièces détachées dans la commune du Ksar devant ses collègues.
Le 1er juillet, Mr Balla
Touré a été arrêté à son domicile dans la matinée. Le 3 juillet 2016, alors
qu'ils quittaient une conférence de presse organisée pour appeler à la
libération de leurs collègues, Hamady Lehbouss, Ahmed Hamar Vall et KhatriRahel
Mbareck ont été arrêtés dans la rue par des policiers en civil. Le même jour, Mohamed
Jarroullah a également été interpellé par des policiers en civil. Le 8 juillet,
Mohamed Daty a été arrêté à la sortie du tribunal où il est greffier et Ousmane
Anne et Ousmane Lo ont été arrêtés dans la rue. Enfin, le 9 juillet, Abdallahi
Abou Diop a été arrêté sur son lieu de travail.
Le 12 juillet, à l’aube (4h du matin) , ils ont été présentés au un juge et
inculpés de flagrant délit de violence
sur agent de force de l’ordre et appartenance a un mouvement non autorisé et leur jugement est prévu
pour le 03 Aout 2016 à Nouakchott.
Il est a noter que ces 13 militants ont passé plusieurs jours, coupés du reste du
monde extérieur, et lors de leur
interrogatoire avec un juge d’instruction le 12 juillet, beaucoup d’entre eux
ont présenté des signes de tortures après avoir passé
plus de dizaines de jours de détention,
complètement isolés du monde extérieur pendant
cette période ils n’ont vu ni leurs familles ni leurs avocats.
Parallèlement à cette affaire, le président de la section Toujouninen
(quartier périphérique de Nouakchott), Mr Sidi
Ould Hamdine et son vice président Mouhamed Mahmoud Ould Habib, ont été arrêtés à leurs
domiciles respectives, le 20 juillet et maintenus sans raison en prison et sans contact avec
le monde extérieur jusqu’au 27 juillet ;
ils ont témoigné avoir subi des tortures lors de leur détention.
En tenant compte de
tous ces actes qui portent atteinte aux droits
de l’homme, perpétrés par les autorités mauritaniennes,
nous Organisations signataires de ce Communiqué :
réclamons la
libération immédiate et sans conditions des
militants de droits de l’homme en détention ;
recommandons
qu’une enquête soit ouverte pour
éclairer l’opinion sur les cas de tortures dont est accusé la police
mauritanienne et que les auteurs de tels actes soient
punis par la loi ;
demandons à l’Etat
mauritanien de veiller au strict respect des droits et
des libertés fondamentales des citoyens mauritaniens (notamment les libertés
d’association, d’expression, de manifestation, de réunion et de participation),
garantis par la Constitution et les Traités internationaux auxquels la
Mauritanie est Etat partie ;
lançons un appel
pressant aux Organisations de défense des Droit de l’Homme africaines et
internationales à s’impliquer d’avantage
dans les luttes contre le racisme et l’esclavage en Mauritanie, deux fléaux qui devraient être éradiqués en Afrique.
Organisations
signataires :
IRA Sénégal
Rencontre Africaine
pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH0), Dakar-Sénégal
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