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vendredi 12 août 2016

Faux procès contre les cadres IRA-Mauritanie : compte rendu de Maitre Gourmo Lô avocat au barreau de Nouakchott.





Gourmo Abdoul Lo  le 10/08/2016:  
Il n' y a toujours pas de " procès" pour les prévenus dits de IRA. Après le compromis d'hier pour une reprise sereine des travaux, les incidents se sont multipliés tout au long de la journée d'aujourd'hui. Spécifiquement entre les membres du collectif des avocats de la défense d'une part, et le parquet et les juges de l'autre. Pour assurer la police d'une audience cacophonique où seules s'entendaient la voix du Président et celle du Procureur-accusateur ( eux seuls ayant droit à un micro!), le Président n'a pas hésité à donner la police, omniprésente, et dont certains membres ne se firent pas prier pour bousculer et insulter les avocats, devant des prévenus et un public médusés. Cette violence inouïe entraîna immédiatement le retrait de séance des avocats, en montrant clairement dans quelle ambiance le pouvoir entendait mener son "affaire", après la féroce répression policière de la veille contre leurs parents et amis. Après bien des conciliabules et promesses du Président du tribunal, l'audience reprît, pour se figer aussitôt sur un autre incident tout aussi significatif de l'atmosphère de ce "procès" aux allures d'un théâtre guignol. En violation du code de procédure pénale, de façon ostentatoire, le Procureur a tenu à faire usage d'une "tablette" susceptible de filmer les débats, particulièrement les prévenus- que des procès verbaux de police douteux avaient déjà maltraité. Malgré les rappels à l'ordre des avocats, les juges ont voulu laisser faire et autoriser ainsi toute sorte de dérives, y compris un usage abusif des échanges entre les parties. Devant la menace des avocats de se retirer, le Président du tribunal préféra lever la séance, en la renvoyant pour le lundi prochain. Journée blanche donc pour un procès noir d'incidents emblématiques de l'état catastrophique de notre justice. 





Gourmo Abdoul Lo 9 août, 21:48


Depuis ce matin, à Nouakchott, les accusés du procès dit des militants de l'ira ont refusé de comparaître malgré les tentatives de l'Etat de les faire participer par force. Leur principale revendication porte sur la fin de la répression qui s'abat sur leurs proches dont certains ont subi de graves dommages corporels pour les empêcher d'assister à un procès censé être public. L'engagement des pouvoirs concernés devant le collectif de leurs avocats, de veiller à ce que soit assuré un climat serein et un libre accès de tous au Palais de justice, sans autre restriction que la capacité d'accueil de la salle d'audience, les a amené à accepter de regagner le prétoire, après une rude et éprouvante journée de protestations et de revendications des prisonniers pour un procès juste et équitable. Les travaux reprendront donc pour eux, le mercredi 10 aout à partir de 10h.



Gourmo Abdoul Lo 8 août, 21:13 :


Aujourd'hui, le procès des militants de l'IRA, arrêtés chacun chez lui, suivant la procédure du flagrant délit (!), deux à 3 jours après les troubles du "carrefour Bouamatou" ( !!), s'est déroulé dans l'ambiance surréaliste d'un montage théâtral judiciaire. Les juges ont clairement préféré « suivre» la partition du parquet (le Ministère) en décidant de joindre les nombreuses et évidentes "exceptions" de procédure soulevées par les avocats des prévenus, avec les questions de fond concernant les prétendus faits fabriqués après coup par la police et amplement étayés par des "procès verbaux" d’une rare éloquence contre ceux qui les ont dressés. Cela n'augure rien de bon pour la suite puisque la procédure -qui fait la justice- est déjà ouvertement biaisée.

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