INITIATIVE DE RÉSURGENCE DU MOUVEMENT
ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA - Mauritanie News Letter n°9
Poursuite de la
mascarade du procès des dirigeants d'IRA et des agressions physiques contre ses
militants
Pour sa
deuxième semaine consécutive, les séances de la mascarade de procès intenté
contre les militants d'IRA (13+10) pour des chefs d'accusation artificiellement
liés aux événements dits de la "Gazra de Ould Bouamatou"
(affrontements entre population en passe d'être expulsées du centre ville et forces
de l'ordre) ont repris. A travers ce grossier montage policier, l'Etat
mauritanien tente de dissimuler sa véritable nature de machine d'exclusion
raciste et esclavagiste dirigée contre les Hratine. Il essaye de détourner la lumière des projecteurs de la répression
systématique par laquelle il cible cette
communauté en créant de toutes pièces cette diversion de procès contre IRA
alors que cette dernière n'y est liée ni de près ni de loin.
Aujourd'hui
a comparu devant le juge d'instruction l'un des dirigeants les plus
emblématique et les plus tenaces d'IRA à
savoir Issa Ould Ali. Au même moment,
d'autres activistes continuent à mariner au fond de cellules sordides sans
soins médicaux pour ceux qui en ont besoin, ni contact avec l'extérieur alors
que de nouvelles arrestations sont opérées au fil des séances de la mascarade
de procès. Comme ce fut le cas le mercredi dernier, une pluie de coups d'une
brutalité sadique s'est abattue sur tout militant ayant exprimé la moindre
volonté d'exercer son droit à assister àce procès censé être ouvert au public.
Aujourd'hui,
9 militants
souffrent de douloureuses fractures aux bras, aux mains et aux
pieds qui risquent de s'infecter et de connaitre de graves complications. Il
s'agit de: Elhadj Ould Eliid, Cheikh Vall,
Koumba Ndaw, Kamara Moussa, Sabbar Ould El Houssein, Ghamou Mint Achour, Jemal
Mint Achour, Samba Diagana et Ahmedou Ould Kharrachi. A ces blessures
visibles s'ajoutent les nombreuses ratonnades sans justification qu'ont subies
nombre de nos militants et militantes ces derniers jours, suivies ou précédées
d'arrestations extrajudiciaires et d'incarcérations souvent dans des lieux
inconnus pendant des durées inconnues.
Le procès a
donc repris aujourd'hui pour voir le Collectif des avocats de la défense
démonter, pièce par pièce, les irrégularités grossières qui l'ont entaché et ce
depuis les arrestations des prévenus jusqu'à leur comparution en passant par
les auditions par les enquêteurs (police) érigés en juges et parties. Malgré
ces vices manifestes, la Cour a tenu à poursuivre la mise en scène de mauvaise
qualité.
Nous, à IRA,
tout en dénonçant la barbarie policière et la violence de la répression que
nous subissons:
1- relevons
avec regrets et incompréhension le silence assourdissant de l'opinion publique
nationale face aux violations multiples des droits de l'homme et des libertés
des personnes constatées depuis le début de ce procès. Personne ne s'étonne ou
même de relève la disproportion du déploiement policier autour des bâtiments de
la justice et dont l'objectif est d'empêcher les militants et les familles des
prévenus d'assister à un procès qui doit être ouvert au public;
2-
fustigeons avec véhémence les arrestations et les brutalités exercées à
l'encontre des militants d'IRA tout en affirmant que leur multiplication ne
fera que décupler notre détermination à combattre l'arbitraire et à défendre
les prisonniers d'opinion;
3- demandons
aux prévenus et à leur de défense de cesser d'interagir avec la Cour tant que
la police continue à réprimer les militants d'IRA et leurs familles pour les
empêcher de manifester pacifiquement devant le Palais de justice et de venir
assister, à l'intérieur de la salle d'audience, au procès. Les militants d'IRA
sont des prisonniers d'opinion et ont droit à un procès publique, juste et
équitable.
Nouakchott
le 8 août 2016 La Commission de
Communication
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