La sphère
médiatico-politique nationale a été dominée ces derniers temps par une cabale,
pour ne pas dire une mise à mort programmée, contre la personne de Mohamed
Cheikh ould Mohamed M’Kheitir, accusé d’apostasie pour un article malheureux
censé dénoncer les fondements pseudo-religieux de la hiérarchie sociétale qui
fait de la caste des M’alemine (forgerons)
et de tous les groupes « castés », de manière plus générale,
des sous hommes. Si les insinuations
contenues dans cet écrit peuvent heurter la conscience de tout musulman
du fait de l’inviolabilité de la figure du Prophète (Paix et Salut sur Lui),
les appels au meurtre lancés contre le jeune homme par la vindicte populaire
et, chose gravissime, par une instance comme la Commission Nationale des Droits
de l’Homme (CNDH) sont contraires aux enseignements du Prophète (PSL) et plus
prosaïquement encore aux règles de droits humains les plus élémentaires. Cette
vindicte est d’autant plus injustifiée
que Ould Mohamed M’Kheitir a exprimé ses regrets aussitôt après dans un autre
article.
Touche pas à ma
nationalité tout en condamnant tout propos visant à dénigrer le Prophète (PSL)
s’inscrit en porte à faux contre ces appels au meurtre que nous condamnons avec
la même énergie. Nous exhortons l’Etat à
prendre ses responsabilités et à mettre fin à ce cirque de mise à mort organisé
par ceux là-mêmes qui tentent de se substituer à l’autorité de l’Etat.
Touche pas à ma
nationalité rappelle au Président Mohamed ould Abdel Aziz qui se complaît à
surfer sur cette vague haineuse sous le prétexte fallacieux de son attachement
à l’islam qu’il devrait s’atteler plutôt à éradiquer les injustices et les
discriminations liées à l’appartenance sociale, tribale, ethnique ou raciale
qui plombent le développement de notre pays et son ancrage aux réalités de
notre époque.
Touche pas à ma nationalité rappelle aux barbus à
l’indignation sélective qui crient au meurtre dans l’affaire Ould Mohmed
M’Kheitir qu’un génocide en bonne et due forme, dont les auteurs se pavanent
encore dans les rues de Nouakchott, a
été perpétré contre la communauté noire et que l’esclavage continue à faire des
ravages dans le pays sans qu’aucun d’eux ne daigne lever le petit doigt.
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane DIA
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