Un Conseil
des Ministres pour discuter du cas Dieudonné, un tête à tête entre le Chef de
l’Etat et son Ministre de l’Intérieur pour une « quenelle »
mimée par Dieudonné, un humoriste noir qu’on essaye d’abattre
professionnellement et socialement depuis plusieurs années en vain.
En ma
qualité de Président de Solidarité Africaine de France, je condamne toute sorte
de discrimination d’où qu’elle vienne qui ne peut que nuire à l’unité et à l’intégration nationale.
Considéré
d’office comme un antisémite alors qu’il (Dieudonné) se dit antisioniste, des
maires de France, notamment ceux des villes de Nantes et de Limoges
envisagent déjà d’interdire ses spectacles dans leurs circonscriptions pour cette raison.
En somme du
beau monde pour plancher à une nouvelle qualification juridique des propos
humoristiques de Dieudonné concernant certains juifs ; ou examiner le sort
à réserver professionnellement à un humoriste ethnologue. Or on sait que le
propre et même le privilège de ce métier
est de provoquer, d’interpeler sur des sujets qui traversent une société. L’art
consistant à se jouer des drames et tragédies humaines. Il Faut croire que les
condamnations acharnées et les activismes judiciaires dont il est l’objet
depuis un certain temps n’ont pas entamé l’ardeur professionnelle de cet
humoriste qui s’est toujours inspiré des histoires des communautés. Rappelons que pour toutes les attaques en
procès qu’il a subies, il a été relaxé plus de 20 fois.
En excipant
la quenelle qui est considéré comme un signe de son opposition au «système»,
Dieudonné n’a pourtant usé que de la liberté d’expression que la Cour des
droits de l’homme considère comme « valant non seulement pour les informations ou idées
accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes,
mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent les pouvoirs
publics ou une fraction de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la
tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société
démocratique ».
Si l’on
s’interroge sur les conséquences des propos antisionistes de Dieudonné, on découvre que les propos qualifiés « d’incitation à la haine
raciale » n’ont jamais suscité aucun acte de violence ou de haine
réelle ; qu’ils ne contribuent qu’à
faire rire son auditoire. Les
historiens, les auteurs comme Joseph KESSEL par exemple (« les mains du
miracle ») qui évoquent la guerre et la Shoah ne recommandent-ils pas
de banaliser suffisamment le sujet pour le faire partager et éviter qu’on
oublie les horreurs de la déportation.
L’humoriste ne fait rien d’autre que de s’inscrire dans cette démarche.
En réalité,
le problème est tout autre. Depuis que l’humoriste a fait le choix d’attirer
l’attention sur la nécessité de réserver le même traitement aux victimes de la
Shoah et à celles de la « traite des d’êtres humains déportés d’Afrique
aux Amériques ainsi qu’en Europe par les pays occidentaux dont la
France »), Dieudonné est devenu un personnage peu fréquentable, moins
bancable pour l’industrie du spectacle. Heureusement, il s’est organisé pour se produire lui-même.
En insistant
sur ce terrain sinueux malgré les avertissements, Dieudonné a fait concentrer
sur lui la haine, le racisme que beaucoup en France nourrissent à l’égard des
« noirs ».
Le problème
Dieudonné, expression ouverte du Racisme à la Française
Oui, il y’a
un racisme profond en France à l’égard de la population de type noir même si
certains sont issus du métissage et que
ce racisme s’exprime de façon détournée. Cette affaire met encore en exergue
cette réalité Française.
En septembre
dernier, le Ministre de l’intérieur a été pris en photo en compagnie
d’adolescents dont certains posaient en quenelle. Cela n’a choqué personne.
Trois mois plus tard Dieudonné refait ce geste qu’il imite depuis plus de six
ans et cela met la poudre au feu. Geste exécuté depuis plusieurs milliers
d’année notamment par des incas et des égyptiens.
En
février 2013 un footballeur
montpelliérain fait le geste de la quenelle après avoir marqué un but, et il a
suffi qu’Anelka le fasse pour qu’on demande des sanctions à son encontre. Le montpelliérain cité est « blanc » et ANELKA est
« noir ». Faut-il encore
s’interroger sur le pourquoi d’une telle opposition de traitement pour le même geste par deux footballeur que seul la
différence en mélanine distingue ?
Le plus
dramatique ce n’est pas tant que cet humoriste soit l’objet d’un racisme qui ne
se cache plus ; le vrai problème
est qu’il ne soit pas officiellement soutenu par les populations noires. En
effet, dans une société où depuis un demi-siècle l’appartenance ethnique
assumée permet de se protéger contre les procès « à la Dreyfus », on
peut déplorer que l’absence de construit collectif soit un obstacle à cette
identification salvatrice.
Pour un
construit collectif Noir, seul contrepouvoir au racisme compulsif
Au sein de
la Solidarité Africaine de France (SAF) et en continuité au sein du CRAN, « nous
militons pour que ce construit collectif se mette en place dans une société en
pleine mutation ». Observe Guy Samuel NYOUMSI, Président de SAF.
Ce
ne sont pas les ingrédients pour constituer ce construit qui manquent :
déportation, déplacement des populations, soumissions historique et idéologique, souffrance post
esclavagiste et post coloniale » ; Voilà quelques éléments de la
plateforme où les uns et les autres peuvent reconnaitre leur appartenance
commune.
Se
solidariser pour se protéger dans une
société de plus en plus
mondialisée
A ceux qui
pourraient objecter qu’il s’agit du racisme à l’envers, nous apportons dès à
présent un démenti ferme. Il s’agit de
s’unir à celui qui a la même histoire que soi pour se protéger et être plus
fort et peser sur les comportements et les considérations.
Les Arabes
s’appuyant sur leur religion le font depuis longtemps déjà. La communauté juive a su le faire à
travers le monde. Les asiatiques et en
particulier les Chinois savent préserver leur unité et leurs intérêts où qu’ils se trouvent sur la planète.
Les
occidentaux sont très solidaires en raison de l’ethos qui lie ses
populations. Le Noir qu’il soit d’Asie,
d’Amérique, d’Afrique ou d’Europe
gagnerait et doit apprendre à le faire.
Il y va de sa survie dans une société mondialisée où le slogan « il est
interdit d’interdire » peut mener à des dérives les plus folles. Cette
solidarité est plus que jamais nécessaire pour exister face aux autres
groupements sociaux.
Solidarité
Africaine de France et le CRAN à sa suite militent pour que ce construit qui donne
aux peuples partageant une même histoire réveillent les consciences noires.
Nous en
appelons aux intellectuels, aux artistes d’Afrique et d’Europe pour le
soutenir ; nous interpellons les chefs d’Etats Africains afin qu’ils
puissent lui apporter leur aide.
Mais de
façon plus immédiat, nous invitons les artistes français de tout bord à
soutenir un des leurs qui est menacer professionnellement dans sa liberté
d’expression.
Guy Samuel
NYOUMSI
Président de
Solidarité Africaine de France
Vice-président
du CRAN
gsnyoumsi@gmail.com
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