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lundi 6 janvier 2014

Les attaques contre Dieudonné, manifestation d’un racisme à la Française (déguisé)



Un Conseil des Ministres pour discuter du cas Dieudonné, un tête à tête entre le Chef de l’Etat et son Ministre de l’Intérieur pour une « quenelle » mimée par Dieudonné, un humoriste noir qu’on essaye d’abattre professionnellement et socialement depuis plusieurs années en vain.
En ma qualité de Président de Solidarité Africaine de France, je condamne toute sorte de discrimination d’où qu’elle vienne qui ne peut que nuire à l’unité  et à l’intégration nationale.
Considéré d’office comme un antisémite alors qu’il (Dieudonné) se dit antisioniste, des maires  de France, notamment  ceux des villes de Nantes et de Limoges envisagent déjà d’interdire ses spectacles dans leurs  circonscriptions pour cette raison.
En somme du beau monde pour plancher à une nouvelle qualification juridique des propos humoristiques de Dieudonné concernant certains juifs ; ou examiner le sort à réserver professionnellement à un humoriste ethnologue. Or on sait que le propre  et même le privilège de ce métier est de provoquer, d’interpeler sur des sujets qui traversent une société. L’art consistant à se jouer des drames et tragédies humaines. Il Faut croire que les condamnations acharnées et les activismes judiciaires dont il est l’objet depuis un certain temps n’ont pas entamé l’ardeur professionnelle de cet humoriste qui s’est toujours inspiré des histoires des communautés.  Rappelons que pour toutes les attaques en procès qu’il a subies, il a été relaxé plus de 20 fois.
En excipant la quenelle qui est considéré comme un signe de son opposition au «système», Dieudonné n’a pourtant usé que de la liberté d’expression que la Cour des droits de l’homme considère comme « valant  non seulement pour les informations ou idées accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent les pouvoirs publics ou une fraction de la population. Ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels il n’est pas de société démocratique ».
Si l’on s’interroge sur les conséquences des propos antisionistes  de Dieudonné, on découvre que les propos  qualifiés « d’incitation à la haine raciale » n’ont jamais suscité aucun acte de violence ou de haine réelle ;  qu’ils ne contribuent qu’à faire rire son  auditoire. Les historiens, les auteurs comme Joseph KESSEL par exemple (« les mains du miracle »)  qui évoquent  la guerre et la Shoah ne recommandent-ils pas de banaliser suffisamment le sujet pour le faire partager et éviter qu’on oublie les horreurs de la déportation.  L’humoriste ne fait rien d’autre que de s’inscrire dans cette démarche.
En réalité, le problème est tout autre. Depuis que l’humoriste a fait le choix d’attirer l’attention sur la nécessité de réserver le même traitement aux victimes de la Shoah et à celles de la « traite des d’êtres humains déportés d’Afrique aux Amériques ainsi qu’en Europe par les pays occidentaux dont la France »), Dieudonné est devenu un personnage peu fréquentable, moins bancable pour l’industrie du spectacle. Heureusement, il  s’est organisé pour se produire lui-même.
En insistant sur ce terrain sinueux malgré les avertissements, Dieudonné a fait concentrer sur lui la haine, le racisme que beaucoup en France nourrissent à l’égard des « noirs ».
Le problème Dieudonné, expression ouverte du Racisme à la Française
Oui, il y’a un racisme profond en France à l’égard de la population de type noir même si certains  sont issus du métissage et que ce racisme s’exprime de façon détournée. Cette affaire met encore en exergue cette réalité Française.
En septembre dernier, le Ministre de l’intérieur a été pris en photo en compagnie d’adolescents dont certains posaient en quenelle. Cela n’a choqué personne. Trois mois plus tard Dieudonné refait ce geste qu’il imite depuis plus de six ans et cela met la poudre au feu. Geste exécuté depuis plusieurs milliers d’année notamment par des incas et des égyptiens.
En février 2013 un  footballeur montpelliérain fait le geste de la quenelle après avoir marqué un but, et il a suffi qu’Anelka le fasse pour qu’on demande des sanctions à son encontre.  Le montpelliérain  cité est « blanc » et ANELKA est « noir ».  Faut-il encore s’interroger sur le pourquoi d’une telle opposition de traitement pour le  même geste par deux footballeur que seul la différence en mélanine distingue ?
Le plus dramatique ce n’est pas tant que cet humoriste soit l’objet d’un racisme qui ne se cache plus ;  le vrai problème est qu’il ne soit pas officiellement soutenu par les populations noires. En effet, dans une société où depuis un demi-siècle l’appartenance ethnique assumée permet de se protéger contre les procès « à la Dreyfus », on peut déplorer que l’absence de construit collectif soit un obstacle à cette identification salvatrice.
Pour un construit collectif Noir, seul contrepouvoir au racisme compulsif
Au sein de la Solidarité Africaine de France (SAF) et en continuité au sein du CRAN, « nous militons pour que ce construit collectif se mette en place dans une société en pleine mutation ». Observe Guy Samuel NYOUMSI, Président de SAF.
Ce ne sont pas les ingrédients pour constituer ce construit qui manquent : déportation, déplacement des populations, soumissions  historique et idéologique, souffrance post esclavagiste et post coloniale » ; Voilà quelques éléments de la plateforme où les uns et les autres peuvent reconnaitre leur appartenance commune.
Se solidariser pour se protéger dans une  société de plus en plus  mondialisée
A ceux qui pourraient objecter qu’il s’agit du racisme à l’envers, nous apportons dès à présent un démenti ferme.  Il s’agit de s’unir à celui qui a la même histoire que soi pour se protéger et être plus fort et peser sur les comportements et les considérations.
Les Arabes s’appuyant sur leur religion le font depuis longtemps déjà.  La communauté juive a su le faire à travers  le monde. Les asiatiques et en particulier les Chinois savent préserver leur unité et leurs intérêts  où qu’ils se trouvent sur la planète.
Les occidentaux sont très solidaires en raison de l’ethos qui lie ses populations.  Le Noir qu’il soit d’Asie, d’Amérique,  d’Afrique ou d’Europe gagnerait et doit apprendre  à le faire. Il y va de sa survie dans une société mondialisée où le slogan « il est interdit d’interdire » peut mener à des dérives les plus folles. Cette solidarité est plus que jamais nécessaire pour exister face aux autres groupements sociaux. 
Solidarité Africaine de France et le CRAN à sa suite militent pour que ce construit qui donne aux peuples partageant une même histoire réveillent les consciences noires.
Nous en appelons aux intellectuels, aux artistes d’Afrique et d’Europe pour le soutenir ; nous interpellons les chefs d’Etats Africains afin qu’ils puissent lui apporter leur aide.
Mais de façon plus immédiat, nous invitons les artistes français de tout bord à soutenir un des leurs qui est menacer professionnellement dans sa liberté d’expression.

Guy Samuel NYOUMSI
Président de Solidarité Africaine de  France
Vice-président du CRAN
gsnyoumsi@gmail.com

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