Seule la peur au ventre dans l’esprit présidentiel actuellement en panne sèche
de courage peut justifier qu’il déclare que « la démocratie et la liberté
de pensée s’arrêtent dès qu’elles touchent à nos croyances
religieuses ». Il sait de quoi il parle et nous aussi car déjà en 2008, la
démocratie s’est arrêtée sous sa botte dès que Sidioca, chef des armées qui le
fit général, eut la liberté républicaine de penser à le limoger. Ensuite la démocratie
s’est remise en marche quand Aziz l’a rectifiée.
Depuis la démocratie marche au pas et se
met de temps en temps au garde-à-vous quand celui qui l’a rectifiée se met
devant elle pour la rappeler à l’ordre. C’est apparemment ce que vient de faire
Aziz à Oualata. Ainsi dans l’esprit azizien, il faut se méfier de la démocratie
et de la liberté de pensée sinon elles peuvent toucher à nos croyances mais il
ne faut pas se méfier de nos croyances quand elles nous sont inculquées par des
gens qui ont les moyens d’orienter le savoir religieux en fonction des intérêts
d’une caste, d’une politique ou d’une vision de l’islam importée de la
république de l’obscurantisme par excellence où les femmes n’ont pas même le
droit de conduire.
Aziz pense-il que nos croyances tombent du ciel sans passer désormais par les mains d’un clergé de plus en plus puissant dans notre pays comme on en trouve chez les chrétiens et les juifs ? Qui sinon la liberté de pensée peut affronter ce totalitarisme religieux qui veut priver le peuple du libre arbitre ? Quant à la démocratie : Aziz ne sait-il pas qu’il s’agit juste du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ? Ainsi si le peuple est psychologiquement dominé, conditionné à avaler n’importe quoi, il peut accepter toute forme de démocratie jusqu’à la plus religieusement tyrannique.
Aziz ferait bien de réfléchir à ce qu’il
dit pour ne pas donner l’air de dire n’importe quoi sous prétexte qu’il
parlerait à des ignorants. Plaire aux ignorants, leur laisser croire que c’est
la rue qui décide, les laisser mépriser l’élite censée les éclairer pour
comprendre et rejoindre le monde contemporain et les livrer pieds et mains liés
à ceux qui veulent les garder dans une fausse idée des temps anciens, c’est
extrêmement dangereux pour tout le monde surtout quand ceux qui sont à l’abri
dans leurs palais bien armés paraissent les plus froussards face à une armée de
fanatiques qui voit le jour doucement mais sûrement. Faire le jeu de la
propagande, du mensonge par omission, de la dénonciation calomnieuse dans
l’affaire du jeune forgeron c’est exactement toucher à nos croyances
religieuses éclairées, celles de l’islam qui refuse le mensonge, l’hypocrisie,
la manipulation et jouer le jeu de ceux qui veulent des croyances qui craignent
le savoir, le débat et même la justice.
Le jeune forgeron, puisqu’il faut
l’appeler ainsi vu qu’il fit acte de militantisme à ce titre, a écrit un
deuxième texte avant d’être arrêté où il rappelle combien il n’a pas blasphémé
et combien il aime et respecte le prophète PSL en assurant qu’il doute que
quelqu’un au monde ne l’aime ni le respecte plus que lui, pourquoi ne pas en
faire mention ? Il suffisait pourtant de lire cette lettre au peuple
fanatisé pour qu’il sache la vérité mais c’était impossible car il y parle du
fond du problème à ses yeux : la mainmise douteuse des zouayas sur
l’orientation islamique. C’est cela qui le fit jeter au trou mais Birame ne dit
pas autre chose. Les zouayas sont-ils sacrés ?
Où est le Aziz de 2009 en campagne se moquant
avec courage des barbus à la télé ? Il est désormais caché sous son fameux
turban de comédien quand il doit jouer au commandeur des croyants en face des
ignorants fanatisés qui d’ailleurs se moquent de lui car ils disent qu’il vient
devant eux en turban par complexe pour cacher qu’il n’a pas de barbe…
Ndeyssane...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire