La création d’un Tribunal Pénal International contre la
Corruption devient plus qu’une nécessité. Notre siècle, héritier de
toutes les atrocités dont l’humanité a été victime, en a besoin, car les
blessures sont encore béantes, l’impunité et la justice sélective étant
devenues un mode d’emploi de notre monde pour les règlements des
bêtises des humains contre d’autres humains.
Le monde civilisé, voulant se donner bonne conscience et essayer de réparer les blessures de nos peuples, crée des tribunaux internationaux spécialisés. Des législations de certains pays sont mises à jour ou aménagées pour répondre aux exigences de l’heure.
Les tribunaux nationaux sont, dans leur quasi-totalité, disqualifiés à cause de leur inféodation ou leur collusion avec les Exécutifs et ne peuvent donc dire le droit.
Monsieur Banki-Moon, Madame Zuma, vous qui êtes à la tête d’institutions qui dirigent ce monde, sachez que ce monde est malade. Bien malade. Plusieurs maux l’affectent dangereusement ; maux qui ont pour origine, en premier lieu, la mal gouvernance. Mal gouvernance politique et économique qui engendre la violence…
Notre monde s’invite dans des spectacles irraisonnés, faits de cynisme et de la barbarie, une honte comportementale qui tire sa source des mensonges d’Etats ou d’hommes d’Etats, acculturant voire deshumanisant, notre devenir.
Excellences Mr Banki-Moon et Mme Zuma,
Notre monde est en perdition ; notre monde est désarçonné par les génocides, l’évasion fiscale mais aussi par les détournements des deniers publics à grande échelle. Les bandits en col-blancs ont pris en otage notre destin. Ils nous oppriment, parce qu’ils nous méprisent. Ils foulent aux pieds les principes fondateurs de l’Etat de droit.
Ce monde de la triche et des crimes économiques les plus inouïs ne veut et ne peut réparer les dommages consécutifs aux crimes de notre passé récent ou des siècles passés. Ce monde se plaît et se complaît dans l’inachevé et dans l’à-peu-près.
Excellences,
L’autre véritable mal du siècle est le terrible phénomène de la corruption. Cet autre crime doit être réprimé à l’échelle planétaire. En ne le faisant pas, les institutions universelles pour la promotion de la bonne gouvernance sont plus proches de l’échec que de la réussite.
Dans nos pays, le vol des biens publics est devenu une norme ; le cousin et la tribu sont magnifiés, et une fois qu’un proche accède au pouvoir, il transforme – lui et les siens – l’Etat en vache laitière, à traire en tout temps et à tout moment. Curieusement, leur comportement condamnable est plutôt magnifié et considéré comme des actes héroïques, des actes de bravoure. Partout dans notre continent, on confond les biens publics avec les revenus personnels, hypothéquant ainsi l’avenir des générations futures.
Excellences,
Selon l’ONG Christian Aid, 160 milliards de dollars sont perdus chaque année par les pays du Sud en raison de l’évasion fiscale liée au commerce, c’est-à-dire plus que ce qu’ils reçoivent en aide. Et un (chercheur –ACTIONAID) affirme que, de 1970 à 2008, les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique ont totalisé 824 milliards de dollars, soit plus de dix fois l’aide publique au développement qui atteint 50 à 80 milliards.
Et d’ajouter qu’à travers une seule société internationale, la fuite des capitaux africains cumule 115 milliards de livres sterling (la monnaie anglaise), de quoi financer une école primaire de 250.000 enfants, construire des routes, des hôpitaux, etc.
Les complices de cette concussion sont les avocats d’affaires, les lobbyistes, pour les exonérations fiscales et les banques, avec la bénédiction de nos gouvernants qui transfèrent l’argent à travers les sociétés-écrans.
Excellences,
Si l’Afrique semble être profondément touchée par ce crime, l’Occident n’est pas en reste. L’exemple de Cahuzac et l’affaire Sarkozy-Betancourt sont encore là pour nous édifier sur l’irresponsabilité de ces responsables d’Etats...
La corruption qui sévit en Mauritanie et dans notre monde, d’une manière générale, est dangereuse et sournoise car elle est la conséquence de l’incrustation d’une somme de mauvais comportements dans notre vie au quotidien.
L’art de voler l’Etat, de gruger le contribuable et de détourner les biens publics est considéré comme un métier ; le mensonge à tout vent et sans gêne, est presque inscrit dans notre ADN.
Devant une situation aussi chaotique, le monde ne doit-il pas penser à mettre en place un tribunal contre la corruption, avec des prérogatives spéciales ? L’ONU et l’UA ne sont-elles pas interpellées par ce mal, sève nourricière de tous les autres maux ?
Camara Seydi Moussa
Le monde civilisé, voulant se donner bonne conscience et essayer de réparer les blessures de nos peuples, crée des tribunaux internationaux spécialisés. Des législations de certains pays sont mises à jour ou aménagées pour répondre aux exigences de l’heure.
Les tribunaux nationaux sont, dans leur quasi-totalité, disqualifiés à cause de leur inféodation ou leur collusion avec les Exécutifs et ne peuvent donc dire le droit.
Monsieur Banki-Moon, Madame Zuma, vous qui êtes à la tête d’institutions qui dirigent ce monde, sachez que ce monde est malade. Bien malade. Plusieurs maux l’affectent dangereusement ; maux qui ont pour origine, en premier lieu, la mal gouvernance. Mal gouvernance politique et économique qui engendre la violence…
Notre monde s’invite dans des spectacles irraisonnés, faits de cynisme et de la barbarie, une honte comportementale qui tire sa source des mensonges d’Etats ou d’hommes d’Etats, acculturant voire deshumanisant, notre devenir.
Excellences Mr Banki-Moon et Mme Zuma,
Notre monde est en perdition ; notre monde est désarçonné par les génocides, l’évasion fiscale mais aussi par les détournements des deniers publics à grande échelle. Les bandits en col-blancs ont pris en otage notre destin. Ils nous oppriment, parce qu’ils nous méprisent. Ils foulent aux pieds les principes fondateurs de l’Etat de droit.
Ce monde de la triche et des crimes économiques les plus inouïs ne veut et ne peut réparer les dommages consécutifs aux crimes de notre passé récent ou des siècles passés. Ce monde se plaît et se complaît dans l’inachevé et dans l’à-peu-près.
Excellences,
L’autre véritable mal du siècle est le terrible phénomène de la corruption. Cet autre crime doit être réprimé à l’échelle planétaire. En ne le faisant pas, les institutions universelles pour la promotion de la bonne gouvernance sont plus proches de l’échec que de la réussite.
Dans nos pays, le vol des biens publics est devenu une norme ; le cousin et la tribu sont magnifiés, et une fois qu’un proche accède au pouvoir, il transforme – lui et les siens – l’Etat en vache laitière, à traire en tout temps et à tout moment. Curieusement, leur comportement condamnable est plutôt magnifié et considéré comme des actes héroïques, des actes de bravoure. Partout dans notre continent, on confond les biens publics avec les revenus personnels, hypothéquant ainsi l’avenir des générations futures.
Excellences,
Selon l’ONG Christian Aid, 160 milliards de dollars sont perdus chaque année par les pays du Sud en raison de l’évasion fiscale liée au commerce, c’est-à-dire plus que ce qu’ils reçoivent en aide. Et un (chercheur –ACTIONAID) affirme que, de 1970 à 2008, les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique ont totalisé 824 milliards de dollars, soit plus de dix fois l’aide publique au développement qui atteint 50 à 80 milliards.
Et d’ajouter qu’à travers une seule société internationale, la fuite des capitaux africains cumule 115 milliards de livres sterling (la monnaie anglaise), de quoi financer une école primaire de 250.000 enfants, construire des routes, des hôpitaux, etc.
Les complices de cette concussion sont les avocats d’affaires, les lobbyistes, pour les exonérations fiscales et les banques, avec la bénédiction de nos gouvernants qui transfèrent l’argent à travers les sociétés-écrans.
Excellences,
Si l’Afrique semble être profondément touchée par ce crime, l’Occident n’est pas en reste. L’exemple de Cahuzac et l’affaire Sarkozy-Betancourt sont encore là pour nous édifier sur l’irresponsabilité de ces responsables d’Etats...
La corruption qui sévit en Mauritanie et dans notre monde, d’une manière générale, est dangereuse et sournoise car elle est la conséquence de l’incrustation d’une somme de mauvais comportements dans notre vie au quotidien.
L’art de voler l’Etat, de gruger le contribuable et de détourner les biens publics est considéré comme un métier ; le mensonge à tout vent et sans gêne, est presque inscrit dans notre ADN.
Devant une situation aussi chaotique, le monde ne doit-il pas penser à mettre en place un tribunal contre la corruption, avec des prérogatives spéciales ? L’ONU et l’UA ne sont-elles pas interpellées par ce mal, sève nourricière de tous les autres maux ?
Camara Seydi Moussa
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