Le populisme n'est pas un mode de
gouvernance. Il est un outil trompeur, bouche trou pratique quand le discours
politique a perdu de son sens. Il est un moyen facile de calmer une
foule ; mais il ne répond pas aux question fondamentales.
Le populisme porte en lui ses contradictions,
ses faiblesses, son inefficacité intrinsèque, dès lors qu'il a ses limites.
En se posant en Amir el Mouminin devant une
foule assoiffée de sang, en caressant dans le sens du poil des manifestants
venus protester contre les écrits du jeune homme de Nouadhibou, notre président
n'a pas offert un discours politique : il a offert à la foule ce qu'elle
voulait entendre, écartant de fait tout courage politique et en enterrant la
notion de justice indépendante dans notre pays, si tant est qu'elle le fut un
jour.
Quel juge aura donc l'audace d'aller à
l'encontre de notre Président et de la foule, maintenant que l’exécutif a
condamné, de fait, les actes de l'homme accusé de blasphème ?
En mélangeant gaillardement le politique, la
place de la religion, la laïcité, le mode de gouvernance, en plaçant, au dessus
des lois inhérentes à notre république, la religion comme permanence
dogmatique, il n'a pas répondu qu'à la foule.
Il a envoyé un signal clairement audible à
tous nos extrémistes, ceux qui, parmi les manifestants de Nouadhibou,
arboraient la bannière d'Al Qaida, ceux qui ont fanatisé une partie de notre
jeunesse pour envoyer des apprentis djihadistes gonfler toutes les qatibas
d'Aqmi, les groupes salafistes combattant en Syrie...
Le populisme est une arme à double tranchant.
L'islamisme radical en est une encore plus tranchante. C'est bien de cet islam
là dont on parle, celui des attentats, celui des enlèvements, celui des
djihads, des imprécateurs, des terroristes. Celui qui a permis Lemgheity. Celui
qui a permis l'attentat suicide devant l'Ambassade de France....
Le populisme est un piège facile, pratique
mais il est à double tranchant... Les islamistes radicaux ne rêvent que
d'imposer une théocratie. En leur offrant une indignation formatée, on leur
offre l'espoir...
Il nous faut méditer sur les exemples
tunisiens, égyptiens, libyens... Notre pays n'est pas une bulle hors du temps,
imperméable aux changements.
Son premier ennemi c'est l'islam radical
financé par les wahhabites.
Ainsi que l'ignorance entretenue par ceux qui
ont intérêt à la déstabilisation de notre république.
Ce ne sont pas les écrits maladroits et mal
argumentés d'un jeune homme en colère...
Il faut du courage pour gouverner, pas du
populisme.
Mariem mint DERWICH
Source: www.kassataya.com
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