Ceux qui découvrent cette histoire, qui date de décembre dernier, comprendront
le degré de lâcheté et d’hypocrisie qui s’est emparé de la Mauritanie à moins
qu’il en fut ainsi depuis la nuit des temps sans qu’on puisse en avoir une
preuve éclatante surtout en matière de religion. Imaginez que nos
intellectuels, nos leaders des droits l’homme avec Birame en tête, prix ONU
sans parler de tous les autres, les partis politiques, la société civile,
personne n’a publiquement osé défendre le jeune forgeron en disant haut et fort
qu’il n’a pas blasphémé contre le prophète PSL car il n’a fait que citer des
faits historiques avec les sources requises, qu’il n’a rien dit sinon émis des
interrogations et pour cela le voilà jeté en pâture à l’opinion publique, en
prison, perdant son travail, son épouse.
Le comble de la honte nous
vient de l’innocente Irahiba Mint Abdel Wedoud, reine de la morale qui
dirige la commission nationale des droits de l’homme : au lieu d’apaiser les
tensions en relativisant les propos du jeune forgeron et en réclamant pour lui
un procès juste pour ce qu’il a dit, la voilà qui vocifère en disant que pour
son crime le droit mauritanien prévoit la peine de mort à moins qu’il ne se
rétracte sous 3 jours. lire le communiqué plus bas où elle parle « des écrits
d’une violence inénarrable et d'écrits hérétiques confirmés par leur auteur ».
Après ça, plus aucun pays de droit ne devrait accepter d’avoir pour
interlocutrice pareille furie.
Pendant ce temps, en Arabie
saoudite que nous croyions être le coeur de la Corée du nord islamique en
matière de liberté d’expression, royaume de droit divin où l’on décapite et
lapide alors qu’il n’y a pas un mot dans le coran autorisant la lapidation,
voilà que là-bas 500 intellectuels signent une pétition pour demander non
seulement la libération d’un écrivain arrêté pour blasphème mais les
signataires demandent au ministre de l’intérieur les excuses de l’état !
Lisez ce que le saoudien
Turki Al Hamad a osé dire et songez ensuite au petit forgeron qui n’a pas émis
la moindre critique contre l’islam mais qui a juste cité des faits historiques
:
« Il sera difficile de combler le fossé qui nous
sépare du monde contemporain. Ils (les islamistes) nous bernent en parlant de
la loi de Dieu [chariâa], alors que celle-ci n’est que le produit de leurs cerveaux.
Notre Prophète, Mahomet, avait rectifié la doctrine d’Abraham. L’heure est
venue de rectifier la doctrine de Mahomet. Ils nous baratinent avec des détails
et oublient la grandeur de l’islam. Un nouveau nazisme se lève sur le monde
arabe. Son nom est islamisme, mais l’époque du nazisme est révolue et le soleil
se lèvera à nouveau. Le Prophète a apporté une doctrine humaniste, mais
certains l’ont transformée en doctrine de haine de l’homme. Toutes les
religions appellent à l’amour. Celui qui a ne serait-ce qu’une graine de haine
dans son cœur ne vaut rien, même s’il prie et jeûne. »
« Je ne fais pas confiance à ceux qui disent détenir
la vérité absolue. Le monde se préoccupe des capacités nucléaires iraniennes,
et nous nous préoccupons de savoir si les femmes doivent avoir le droit de
conduire une voiture. »
« Plus de 500 intellectuels, pour la plupart
saoudiens, ont adressé une pétition au prince héritier Salman ben Abdel Aziz
réclamant la libération d’un écrivain libéral arrêté pour des propos sur
Twitter jugés offensants envers l’islam. « Nous espérons, réclamons et nous
attendons à une décision rapide pour corriger cette grave erreur commise » à
l’égard de Turki Al-Hamad, affirme le texte de la pétition mise en ligne, qui
appelle à « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain. Parmi
les signataires figurent Manal Al-Charif et Najla Hariri, deux activistes ayant
défié l’interdiction de conduire pour les femmes dans le royaume, ainsi que
l’éditorialiste Ahmad Adnan.
La pétition réclame que « des excuses publiques »
soient adressées à Hamad pour son arrestation. L’écrivain et éditorialiste de
renom avait été arrêté le 24 décembre sur ordre du ministre de l’Intérieur, le
prince Mohammed ben Nayef ben Abdel Aziz, qui a été alerté par des responsables
d’une association religieuse, selon ses proches. »
http://www.saudiwave.com/fr/medias/40-medias/2710--la-prison-pour-turki-al-hamad.html?tmpl=component&print=1&page=
Après ça, 500 intellectuels
saoudiens demandent sa libération et les excuses de l’état pendant qu’en
Mauritanie un jeune forgeron dont les propos n’ont rien à voir avec ni le
blasphème ni « la violence inénarrable » est lynché médiatiquement, jeté en
prison, sa vie brisée et seul le citoyen lambda et quelques amis du net pour
traduire ses propos afin de prouver que ce qu’il a dit n’est pas un blasphème
pendant que son texte en arabe a été retiré partout par les lâches pour donner
raison à ceux qui l’accusent à tort en permettant de la sorte à l’opinion
publique de fantasmer sur des écrits que personne n’a lus !
Ce n’est plus une honte
c’est un crime.
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« Communiqué de la CNDH sur les propos
blasphématoires tenus à l’encontre du prophète (PSL)
La Commission Nationale des Droits de l'Homme de
Mauritanie a pris connaissance avec consternation des écrits d'une violence
inénarrable tenus à l'encontre du Prophète Mohamed ( PSL), Prophète de l'Islam,
religion de l'Etat et du peuple mauritaniens.
Blasphématoires, vexatoires et provocateurs, ces
écrits hérétiques ont été confirmés par leur auteur qui a persisté dans sa
diatribe contre l'islam et son Prophète. Ce faisant, il entre dans le champ
d’application de l’article 306 de l’Ordonnance n°83-162 du 09 juillet 1983
portant institution d’un Code Pénal qui dispose que :
« Tout musulman coupable du crime d'apostasie, soit
par parole, soit par action de façon apparente ou évidente, sera invité à se
repentir dans un délai de trois jours.
S'il ne se repent pas dans ce délai, il est condamné à
mort en tant qu'apostat, et ses biens seront confisqués au profit du Trésor.
S'il se repent avant l'exécution de cette sentence, le parquet saisira la Cour
suprême, à l'effet de sa réhabilitation dans tous ses droits, sans préjudice
d'une peine correctionnelle prévue au 1er paragraphe du présent article. Toute
personne coupable du crime d'apostasie (Zendagha) sera, à moins qu'elle ne se
repente au préalable, punie de la peine de mort».
Cette violence, théorisant des thématiques
diffamatoires ayant pour but de discréditer l'Islam et son Prophète, est
inacceptable en ce qu'elle trouble et outrage tout un peuple dans ses
convictions les plus profondes. La Commission Nationale des Droits de l’Homme
marque sa désapprobation et sa condamnation fermes, d'une telle conception de
la liberté d'expression et de conscience.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme rappelle
que choquer et blesser délibérément les peuples dans leurs convictions
religieuses est un acte de violation de leurs droits collectifs qui appelle une
réaction proportionnelle. La Commission Nationale des Droits de l’Homme
s'associe à l'indignation unanime du peuple mauritanien suscitée par ces écrits
blasphématoires.
La Commission Nationale des Droits de l’Homme salue la
retenue dont a fait preuve le peuple mauritanien et se félicite de l'esprit de
civilité et de citoyenneté qui a prévalu jusqu'à présent. La Commission
Nationale des Droits de l'Homme réitère sa foi en la justice qui, en tout état
de cause, saura garantir un procès juste et équitable pour l’auteur des écrits
incriminés.
Irabiha Abdel Wedoud
Présidente de la Commission Nationale des Droits de
l’Homme/ CNDH Mauritanie »
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