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mardi 7 janvier 2014

Honte aux nôtres : voilà les intellectuels saoudiens plus courageux que les mauritaniens…




Ceux qui découvrent cette histoire, qui date de décembre dernier, comprendront le degré de lâcheté et d’hypocrisie qui s’est emparé de la Mauritanie à moins qu’il en fut ainsi depuis la nuit des temps sans qu’on puisse en avoir une preuve éclatante surtout en matière de religion. Imaginez que nos intellectuels, nos leaders des droits l’homme avec Birame en tête, prix ONU sans parler de tous les autres, les partis politiques, la société civile, personne n’a publiquement osé défendre le jeune forgeron en disant haut et fort qu’il n’a pas blasphémé contre le prophète PSL car il n’a fait que citer des faits historiques avec les sources requises, qu’il n’a rien dit sinon émis des interrogations et pour cela le voilà jeté en pâture à l’opinion publique, en prison, perdant son travail, son épouse.

Le comble de la honte nous vient de l’innocente  Irahiba Mint Abdel Wedoud, reine de la morale qui dirige la commission nationale des droits de l’homme : au lieu d’apaiser les tensions en relativisant les propos du jeune forgeron et en réclamant pour lui un procès juste pour ce qu’il a dit, la voilà qui vocifère en disant que pour son crime le droit mauritanien prévoit la peine de mort à moins qu’il ne se rétracte sous 3 jours. lire le communiqué plus bas où elle parle « des écrits d’une violence inénarrable et d'écrits hérétiques confirmés par leur auteur ». Après ça, plus aucun pays de droit ne devrait accepter d’avoir pour interlocutrice pareille furie.

Pendant ce temps, en Arabie saoudite que nous croyions être le coeur de la Corée du nord islamique en matière de liberté d’expression, royaume de droit divin où l’on décapite et lapide alors qu’il n’y a pas un mot dans le coran autorisant la lapidation, voilà que là-bas 500 intellectuels signent une pétition pour demander non seulement la libération d’un écrivain arrêté pour blasphème mais les signataires demandent au ministre de l’intérieur les excuses de l’état !

Lisez ce que le saoudien Turki Al Hamad a osé dire et songez ensuite au petit forgeron qui n’a pas émis la moindre critique contre l’islam mais qui a juste cité des faits historiques :

« Il sera difficile de combler le fossé qui nous sépare du monde contemporain. Ils (les islamistes) nous bernent en parlant de la loi de Dieu [chariâa], alors que celle-ci n’est que le produit de leurs cerveaux. Notre Prophète, Mahomet, avait rectifié la doctrine d’Abraham. L’heure est venue de rectifier la doctrine de Mahomet. Ils nous baratinent avec des détails et oublient la grandeur de l’islam. Un nouveau nazisme se lève sur le monde arabe. Son nom est islamisme, mais l’époque du nazisme est révolue et le soleil se lèvera à nouveau. Le Prophète a apporté une doctrine humaniste, mais certains l’ont transformée en doctrine de haine de l’homme. Toutes les religions appellent à l’amour. Celui qui a ne serait-ce qu’une graine de haine dans son cœur ne vaut rien, même s’il prie et jeûne. »

« Je ne fais pas confiance à ceux qui disent détenir la vérité absolue. Le monde se préoccupe des capacités nucléaires iraniennes, et nous nous préoccupons de savoir si les femmes doivent avoir le droit de conduire une voiture. »

« Plus de 500 intellectuels, pour la plupart saoudiens, ont adressé une pétition au prince héritier Salman ben Abdel Aziz réclamant la libération d’un écrivain libéral arrêté pour des propos sur Twitter jugés offensants envers l’islam. « Nous espérons, réclamons et nous attendons à une décision rapide pour corriger cette grave erreur commise » à l’égard de Turki Al-Hamad, affirme le texte de la pétition mise en ligne, qui appelle à « la libération immédiate et inconditionnelle » de l’écrivain. Parmi les signataires figurent Manal Al-Charif et Najla Hariri, deux activistes ayant défié l’interdiction de conduire pour les femmes dans le royaume, ainsi que l’éditorialiste Ahmad Adnan.

La pétition réclame que « des excuses publiques » soient adressées à Hamad pour son arrestation. L’écrivain et éditorialiste de renom avait été arrêté le 24 décembre sur ordre du ministre de l’Intérieur, le prince Mohammed ben Nayef ben Abdel Aziz, qui a été alerté par des responsables d’une association religieuse, selon ses proches. »

http://www.saudiwave.com/fr/medias/40-medias/2710--la-prison-pour-turki-al-hamad.html?tmpl=component&print=1&page=

Après ça, 500 intellectuels saoudiens demandent sa libération et les excuses de l’état pendant qu’en Mauritanie un jeune forgeron dont les propos n’ont rien à voir avec ni le blasphème ni « la violence inénarrable » est lynché médiatiquement, jeté en prison, sa vie brisée et seul le citoyen lambda et quelques amis du net pour traduire ses propos afin de prouver que ce qu’il a dit n’est pas un blasphème pendant que son texte en arabe a été retiré partout par les lâches pour donner raison à ceux qui l’accusent à tort en permettant de la sorte à l’opinion publique de fantasmer sur des écrits que personne n’a lus !

Ce n’est plus une honte c’est un crime.

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«  Communiqué de la CNDH sur les propos blasphématoires tenus à l’encontre du prophète (PSL)
 La Commission Nationale des Droits de l'Homme de Mauritanie a pris connaissance avec consternation des écrits d'une violence inénarrable tenus à l'encontre du Prophète Mohamed ( PSL), Prophète de l'Islam, religion de l'Etat et du peuple mauritaniens.

Blasphématoires, vexatoires et provocateurs, ces écrits hérétiques ont été confirmés par leur auteur qui a persisté dans sa diatribe contre l'islam et son Prophète. Ce faisant, il entre dans le champ d’application de l’article 306 de l’Ordonnance n°83-162 du 09 juillet 1983 portant institution d’un Code Pénal qui dispose que :

« Tout musulman coupable du crime d'apostasie, soit par parole, soit par action de façon apparente ou évidente, sera invité à se repentir dans un délai de trois jours.

S'il ne se repent pas dans ce délai, il est condamné à mort en tant qu'apostat, et ses biens seront confisqués au profit du Trésor. S'il se repent avant l'exécution de cette sentence, le parquet saisira la Cour suprême, à l'effet de sa réhabilitation dans tous ses droits, sans préjudice d'une peine correctionnelle prévue au 1er paragraphe du présent article. Toute personne coupable du crime d'apostasie (Zendagha) sera, à moins qu'elle ne se repente au préalable, punie de la peine de mort».

Cette violence, théorisant des thématiques diffamatoires ayant pour but de discréditer l'Islam et son Prophète, est inacceptable en ce qu'elle trouble et outrage tout un peuple dans ses convictions les plus profondes. La Commission Nationale des Droits de l’Homme marque sa désapprobation et sa condamnation fermes, d'une telle conception de la liberté d'expression et de conscience. 

La Commission Nationale des Droits de l'Homme rappelle que choquer et blesser délibérément les peuples dans leurs convictions religieuses est un acte de violation de leurs droits collectifs qui appelle une réaction proportionnelle. La Commission Nationale des Droits de l’Homme s'associe à l'indignation unanime du peuple mauritanien suscitée par ces écrits blasphématoires. 

La Commission Nationale des Droits de l’Homme salue la retenue dont a fait preuve le peuple mauritanien et se félicite de l'esprit de civilité et de citoyenneté qui a prévalu jusqu'à présent. La Commission Nationale des Droits de l'Homme réitère sa foi en la justice qui, en tout état de cause, saura garantir un procès juste et équitable pour l’auteur des écrits incriminés.

Irabiha Abdel Wedoud
Présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme/ CNDH Mauritanie »

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