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dimanche 1 juin 2014

Position de Touche pas à ma nationalité vis-à-vis de l’élection présidentielle du 21 juin prochain


Comme à son habitude, le régime autiste de Mohamed Ould Abdel Aziz a fixé unilatéralement la date de l’élection présidentielle au 21 juin 2014. Au-delà du fait qu’elle exacerbe la crise politique dans laquelle est plongé le pays depuis quelques années, cette décision vient confirmer le peu de cas que le régime fait de la composante noire de ce pays. En effet, l’élection présidentielle à venir, tout comme  les élections législatives et municipales de la fin de l’année dernière, repose sur un fichier électoral émanant de l’enrôlement raciste et discriminatoire vis-à-vis des Noirs, tant décrié depuis son lancement en 2011.
Sous le prétexte de doter le pays d’un état-civil biométrique fiable, c’est à une vraie épuration ethnico-raciale que se livre l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurisés (ANRPTS) dont le patron n’a de comptes à rendre qu’au Président de la République. Le refus d’enrôler les rapatriés mauritaniens du Sénégal, dont seuls 8000 sur un nombre total d’un peu plus de 24000 ont réussi à s’inscrire, les rejets quotidiens de milliers de citoyens pour des motifs fallacieux et l’obstruction systématique à l’enrôlement de la diaspora noire en Europe constituent aujourd’hui les exemples les plus illustratifs du caractère raciste et discriminatoire de ces opérations. La privation de l’état-civil est aussi une réalité pour une grande masse des Haratines, en particulier ceux qui vivent encore sous le joug de l’esclavage et dont la filiation pose problèmes. Dans le même temps, les sahraouis, les touaregs et autres arabes du Mali sont enrôlés à tours de bras par simple affinité épidermique.
Mais le régime ne se contente pas simplement d’exclure les Noirs, il exclut également tous les pauvres du droit de vote. Ceux parmi ces derniers qui ont la chance de se faire enrôler sur les registres de l’état-civil en restent pourtant exclus par celui-là-même qui s’est autoproclamé Président des pauvres, par le prix dissuasif,  pour un père de famille nombreuse, dont il faut s’acquitter pour pouvoir jouir de sa carte d’identité et en faire bénéficier l’ensemble de la famille..
Touche pas à ma nationalité considère qu’il n’y a point de démocratie sans la reconnaissance préalable de la citoyenneté pleine et entière de l’ensemble des filles et fils du pays au-delà de leurs appartenances raciale, ethnique, tribale ou sociale. Il n’y aura point de légitimité pour un président issu d’une élection basée sur un fichier électoral raciste et discriminatoire. Par conséquent, Touche pas à ma nationalité ne se sent nullement concerné par cette mascarade en vue qui n’a d’autre objectif que d’entériner le génocide biométrique initié par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Nous en appelons à la responsabilité de tous et en premier lieu à celle de la classe politique, au régime en place accroché à son pouvoir comme à l’opposition qui n’a d’autre objectif que de l’en déloger, et nous rappelons qu’au-delà des querelles pour le contrôle du pouvoir il y a l’intérêt suprême de la Mauritanie qui est en jeu, celui de sa survie.
Nous interpellons l’opposition boycottiste pour une réelle prise en charge des problèmes nationaux et pour la destruction du système raciste et esclavagiste qui régit la vie de notre pays depuis l’indépendance et qu’elle ne remet pas fondamentalement en cause. Il ne suffit pas de crier au boycott, il faut agir pour que ce système soit à jamais banni. Autrement, il n’y aura point de salut pour ce pays qui nous est cher.
Fait à Nouakchott le 01 juin 2014
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane DIA

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