Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste
(IRA)
Triste record: la Mauritanie est classée numéro 1 des pays
esclavagistes dans le monde
La
Mauritanie vient d'être classée en tête de 162 pays en termes de prévalence de
l'esclavage. C'est le terrible constat qui ressort du rapport de la fondation
australienne Walk Free paru aujourd'hui.
Notre pays caracole en tête de ce classement avec une note 97.90, loin devant le deuxième au classement qui est la République
de Haïti qui pointe à 52.26, lui
même distançant de beaucoup le troisième, le Pakistan, qui affiche une note de
32.11. Cette note pondérée est un agrégat de trois facteurs: la prévalence de
l'esclavage moderne, le taux de mariage
de mineurs et le niveau de trafic de personnes.
La
combinaison de ces trois facteurs a propulsé notre pays en tête du classement
mondial de l'infamie. Mais, vu l'abysse
qui nous sépare du deuxième de ce classement, nous devons être classés premiers
selon chacun de ces trois critères. Le tableau suivant donne la réponse pour ce
qui est de l'esclavage.
Le rapport
de Walk Free donne aussi une éloquente comparaison entre les pays membres
des mêmes groupes. La carte ci-dessous
détaille cette comparaison. Notre pays dispute la palme d'or à la guinée
équatoriale avec une note record de 88,4 devant le Mali (81,8) et le Sénégal
(58).
Après avoir fait remarquer que dans
au moins cinq des pays de tête du classement les victimes ne sont pas des
étrangers mais bien des citoyens de ces Etats, le rapport de Walk Free
Fundation pointe du doight la situation des Hratine en Mauritanie, des Restaveks en Haïti (enfants haïtiens
vivant dans une famille autre que leur famille biologique, un peu comme les
petits Hratine en Mauritanie) et les Vidomégon (les enfants placés) au Bénin. Les rapporteurs
mettent en exergue le fait que ces pratiques esclavagistes sont des formes
endémiques culturellement autorisée ou
tolérée.
Après analyse de la situation propre
à chaque groupe de pays (avec un
traitement particulier pour le numéro 1 toute catégorie), la fondation Walk
Free fait des recommandations aux gouvernements concernés pour améliorer la
situation. Au gouvernement mauritanien, la Fondation Walk Free préconise:
1- de
réaliser une étude détaillée et chiffrée sur la prévalence des formes
existantes de l'esclavage dans le but de les éradiquer;
2- de
charger la nouvelle Agence Tadamoun de publier des rapports annuels sur ses
activités;
3- de
faciliter l'accès à la justice des victimes de l'esclavage y compris en
permettant aux ONG d'aide à ces victimes de les assister;
4- de mettre
fin à l'impunité dont jouissent les auteurs de crimes d'esclavage en
instruisant systématiquement toute plainte déposée dans ce sens;
5- de mettre
sur pied un organe centrale au sein des force de l'ordre dont la mission est le suivi des enquêtes relatives à ce
sujet et de diffuser des rapports trimestriels sur leur avancement;
6- de mettre
en place un mécanisme de soutien aux victimes y compris des refuges d'urgence,
une assistance juridique et des voie d'insertion;
7- de
s'assurer que les programmes de réduction de la pauvreté vont bien aux
populations serviles ou d'origine serviles et qu'ils leur permettent de générer
des revenus de façon indépendante de leurs anciens maîtres.
Pour
découvrir ce rapport ICI et lire un article à son propos ICI
.
La
commission de Communication
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