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jeudi 31 octobre 2013

Mauritanie : La Désolation

En parcourant l’actualité politique, économique et sociale de Mauritanie on ne peut que se rendre compte de la situation catastrophique dans laquelle vit le pays. D’une part, les inondations ont conduit les populations à abandonner leurs demeures sans savoir où fuir. D’autre part, comme si ces élections à haut risque et sans réelle importance pour le moment ne suffisaient pas, le viol suivi du meurtre de la petite Kadji Touré vient nous rappeler la dure réalité du quotidien d’un mauritanien. Ce serait un pléonasme que de dire « le pays va mal ». Cette situation, volontairement entretenue par les autorités mauritaniennes afin d’installer la psychose et justifier ainsi tous leurs forfaits, devient de plus en plus source d’inquiétude.
 
Le viol une monnaie courante

Même si le viol a toujours existé en Mauritanie, ce phénomène prend une autre ampleur sans pour autant que les autorités mauritaniennes prennent des mesures à la hauteur de l’enjeu. D’ailleurs, il leur est reproché d’être très peu sensibles voire insensibles aux appels de détresse de la population. Elles se sont ainsi terrées dans un profond silence qui commence à agacer les populations obligées de faire avec les moyens du bord. D’autant plus que cette petite fille n’est malheureusement pas la première victime de viol.

Voilà quelque mois, c’était la jeune femme Penda Sogué qui a été la victime de ces bandes de criminels qui font du viol une sorte de loisir. Elle n’en sortira pas vivante. Une vive émotion avait conduit à la mobilisation d’une grande partie de la population pour demander plus e sécurité et de protection et mettre hors d’état de nuire ces dangereux criminels. Il n’y eut point de réactions du coté des autorités reniant ainsi le caractère sacré de la vie de cette femme qui laisse derrière elle un enfant et un mari déboussolé.

Il a fallu encore qu’ils se livrent à cette barbarie sur une fillette de 6 ans comme pour nous rappeler leur détermination et l’immobilisme de ceux qui étaient sensés veiller à la sécurité de la population. Cette énième affaire vient confirmer les nombreuses dénonciations de la population de l’abandon dont elles font l’objet. On est amené à se demander à quoi sert l’état, finalement.
Ainsi, les populations mauritaniennes sont vent débout contre, d’une part les bandes de criminels et les autorités qui ne manifestent aucun intérêt pour ces problèmes. En effet, face aux calvaires et la souffrance subies par les familles des victimes, les réactions devront être à la fois fermes et fortes pour les réconforter dans cette épreuve.
Cette énième affaire devra être l'occasion de rassembler tous les efforts afin d'exprimer l’indignation et de demander des explications publiques ainsi que la fin d'une culture de la violence et de l'impunité qui sont devenues la norme dans notre pays.
Plongé dans un profond sentiment d’insécurité d’incompréhension face au refus des autorités mauritaniennes de donner suite à leurs nombreuses revendications. La seule préoccupation de ces dernières semblent être la préparation des prochaines élections.

Des élections pour quoi faire ?

La situation dans laquelle vivent les mauritaniens à l’état actuel nous amène à remettre en cause la pertinence de telles élections. Destinées à tromper la vigilance de la population, ces élections ne rencontrent pas l’adhésion des mauritaniens qui semblent être occupés par d’autres priorités. D’autant plus qu’à l’approche de celles-ci, l’administration publique mauritanienne qui fonctionnait déjà au ralenti en temps normal, se met completement à l’arrêt en raison de l’imbrication de la politique dans toutes les affaires de la vie publique.

 De plus, le retour des vieux de la vieille garde laisse entrevoir la survivance du système de Taya, système qui est à la cause du malheur des mauritaniens. La marginalisation de la jeunesse, capable d’apporter un nouveau souffle au pays, est évidente. En effet, pendant que ces politicards à la cervelle constipée se disputent les gloires des sièges électifs, le peuple se meurt. Or, ils prétendent représenter les intérêts du peuple. Le minimum aurait été d’écouter leurs attentes, leurs revendications afin de leur proposer de nouvelles alternatives et non de les acheminer vers des élections comme du bétail ; élections dans lesquelles leurs voix seront sans importance en raison de l’absence d’une réelle transparence.

L’opportunisme des politicards mauritaniens a pris le pas sur l’intérêt des citoyens dépouillés de toute possibilité d’agir et d’exprimer leur mécontentement. Face à cette urgence les mauritaniens doivent agir. Force est de constater qu’en l’absence d’un réel dialogue inclusif prenant en compte l’intérêt du peuple mauritanien qui est à la base du pouvoir, le pays tournera éternellement en rond. Il faut, pour cela, que le peuple se réveille, prenne des décisions et impose sa vision, alors seulement le peuple mauritanien sera souverain.

 La rédaction du flere.fr

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