En parcourant l’actualité
politique, économique et sociale de Mauritanie on ne peut que se rendre compte
de la situation catastrophique dans laquelle vit le pays. D’une part, les
inondations ont conduit les populations à abandonner leurs demeures sans savoir
où fuir. D’autre part, comme si ces élections à haut risque et sans réelle
importance pour le moment ne suffisaient pas, le viol suivi du meurtre de la
petite Kadji Touré vient nous rappeler la dure réalité du quotidien d’un
mauritanien. Ce serait un pléonasme que de dire « le pays va mal ».
Cette situation, volontairement entretenue par les autorités mauritaniennes
afin d’installer la psychose et justifier ainsi tous leurs forfaits, devient de
plus en plus source d’inquiétude.
Le viol une monnaie
courante
Même si le viol a toujours
existé en Mauritanie, ce phénomène prend une autre ampleur sans pour autant que
les autorités mauritaniennes prennent des mesures à la hauteur de l’enjeu.
D’ailleurs, il leur est reproché d’être très peu sensibles voire insensibles
aux appels de détresse de la population. Elles se sont ainsi terrées dans un
profond silence qui commence à agacer les populations obligées de faire avec
les moyens du bord. D’autant plus que cette petite fille n’est malheureusement
pas la première victime de viol.
Voilà quelque mois,
c’était la jeune femme Penda Sogué qui a été la victime de ces bandes de
criminels qui font du viol une sorte de loisir. Elle n’en sortira pas vivante.
Une vive émotion avait conduit à la mobilisation d’une grande partie de la
population pour demander plus e sécurité et de protection et mettre hors d’état
de nuire ces dangereux criminels. Il n’y eut point de réactions du coté des
autorités reniant ainsi le caractère sacré de la vie de cette femme qui laisse
derrière elle un enfant et un mari déboussolé.
Il a fallu encore qu’ils
se livrent à cette barbarie sur une fillette de 6 ans comme pour nous rappeler
leur détermination et l’immobilisme de ceux qui étaient sensés veiller à la
sécurité de la population. Cette énième affaire vient confirmer les nombreuses
dénonciations de la population de l’abandon dont elles font l’objet. On est
amené à se demander à quoi sert l’état, finalement.
Ainsi, les populations
mauritaniennes sont vent débout contre, d’une part les bandes de criminels et
les autorités qui ne manifestent aucun intérêt pour ces problèmes. En effet,
face aux calvaires et la souffrance subies par les familles des victimes, les
réactions devront être à la fois fermes et fortes pour les réconforter dans
cette épreuve.
Cette énième affaire devra
être l'occasion de rassembler tous les efforts afin d'exprimer l’indignation et
de demander des explications publiques ainsi que la fin d'une culture de la
violence et de l'impunité qui sont devenues la norme dans notre pays.
Plongé dans un profond
sentiment d’insécurité d’incompréhension face au refus des autorités
mauritaniennes de donner suite à leurs nombreuses revendications. La seule
préoccupation de ces dernières semblent être la préparation des prochaines
élections.
Des élections pour quoi
faire ?
La situation dans laquelle
vivent les mauritaniens à l’état actuel nous amène à remettre en cause la
pertinence de telles élections. Destinées à tromper la vigilance de la
population, ces élections ne rencontrent pas l’adhésion des mauritaniens qui
semblent être occupés par d’autres priorités. D’autant plus qu’à l’approche de
celles-ci, l’administration publique mauritanienne qui fonctionnait déjà au
ralenti en temps normal, se met completement à l’arrêt en raison de
l’imbrication de la politique dans toutes les affaires de la vie publique.
De plus, le retour
des vieux de la vieille garde laisse entrevoir la survivance du système de
Taya, système qui est à la cause du malheur des mauritaniens. La
marginalisation de la jeunesse, capable d’apporter un nouveau souffle au pays,
est évidente. En effet, pendant que ces politicards à la cervelle constipée se
disputent les gloires des sièges électifs, le peuple se meurt. Or, ils
prétendent représenter les intérêts du peuple. Le minimum aurait été d’écouter
leurs attentes, leurs revendications afin de leur proposer de nouvelles
alternatives et non de les acheminer vers des élections comme du bétail ;
élections dans lesquelles leurs voix seront sans importance en raison de
l’absence d’une réelle transparence.
L’opportunisme des
politicards mauritaniens a pris le pas sur l’intérêt des citoyens dépouillés de
toute possibilité d’agir et d’exprimer leur mécontentement. Face à cette
urgence les mauritaniens doivent agir. Force est de constater qu’en l’absence
d’un réel dialogue inclusif prenant en compte l’intérêt du peuple mauritanien
qui est à la base du pouvoir, le pays tournera éternellement en rond. Il faut,
pour cela, que le peuple se réveille, prenne des décisions et impose sa vision,
alors seulement le peuple mauritanien sera souverain.
La rédaction du
flere.fr
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