Quoi qu’on dise, Birame a
gagné la guerre médiatique extérieure contre le pouvoir. Le coup de grâce est
cette sortie de la fondation australienne classant la Mauritanie en tête des
états esclavagistes si on lit ladite publication à la vitesse du citoyen lambda
qui a d’autres chats à fouetter qu’aller creuser la chose. L’état mauritanien
aura beau convoquer les maîtres Kelman et même convaincre les CRAN et autres
personnalités convoquées ou de passage que la Mauritanie n’est pas ce que
prétendent les Birame et consorts car le pouvoir mauritanien est pluriel de
fait : des généraux négro-mauritaniens puissants, désormais même des
généraux hratines blanc et noir. On ne compte plus le nombre de hratines
ministres sans parler des postes importants dans l’administration. Nulle part
on peut comparer ce qui passe en Mauritanie avec ce qu’on trouverait dans un
pays raciste malgré le manifeste du hartani enfumé qui a vu le jour récemment
rappelant un certain nombre de vérités qui prouvent que les séquelles de la
féodalité sont encore actives sans pourtant aller dans le sens des militants
radicaux.
Côté intérieur, Birame n’a pas fait recette et le
pouvoir a gagné finalement la seule guerre urgente qui compte celle de
l’intérieur car le danger qui guette à savoir l’explosion sociale est
intérieur. Reste que la guerre de la communication extérieure a aussi un sens
or en la matière le pouvoir est complètement dépassé ; dépassé pas
seulement parce que tout ce que dit Birame n’est pas faux mais surtout parce
que le pouvoir n’a pas l’habitude de se battre contre quiconque sinon par la
menace ou la corruption or cette mauvaise foi du système, sa propagande stérile
peut avoir des effets à l’intérieur mais pas à l’extérieur face à un mouvement
devenu incontournable dans cette guerre pour l’image de la Mauritanie.
Birame marque beaucoup de points car le Birame de
nos jours n’est pas le Birame d’hier : toutes ses sorties, tous ses
discours prouvent qu’il a pris une tout autre dimension que le pouvoir ne
mesure pas encore. Birame n’est pas seul et une telle mutation dans la forme du
discours n’est pas le fait du Birame d’hier seul ; il s’agit là d’une
organisation avec derrière de véritables stratèges rompus aux techniques les
plus vicieuses de la guérilla médiatique.
Comment imaginer innocent
que 3 jours à peine avant d’aller faire un discours à Dublin puis un autre face
à une sous-commission de l’EU, comment penser que l’IRA n’ait pas prémédité une
provocation qui fit que les militants à Boutilimit soient allés creuser des trous
pour s’enterrer jusqu’au cou à deux pas de la gendarmerie sachant que les
forces de l’ordre n’allaient pas faire de quartier. N’eût été un mot du Calame,
on n’aurait jamais su pourquoi les militants gravement blessés, la bave aux
lèvres, inconscients, avaient une tête pleine de sable…
Si Birame est devenu un guerrier sans concession
dans cette forme de lutte, c’est qu’il est aussi le fruit d’un système qui use
de toutes les fourberies, toutes les manipulations, toutes les menaces pour
briser ses adversaires. Face à un tel régime, il ne faut pas s’étonner que
naisse un Birame ni qu’il soit soutenu par des mains de l’ombre qui ne sont pas
des petits esprits.
Dieu Merci, cette lutte sans concession où tous les
coups sont permis pour abattre le système, renverser la table, n’est encore que
de l’ordre du discours car on s’étonne que face à un régime militaire même
civilisé, il n’y ait jamais eu en Mauritanie d’organisation clandestine pour
une lutte armée, non pas à propos des l’esclavage ou ses séquelles mais juste
pour que ceux qui usent des armes pour tenir un pouvoir, intimider les civils,
braquer l’état, n’aient pas en plus une vie tranquille à se pavaner eux et les
leurs dans le pays que leur système a pillé surtout face à un peuple qu’ils ont
saigné à blanc car si tous les morts de nos mouroirs pouvaient mordre, si tous
les destins brisés pouvaient se dresser, si toutes les jeunesses brisées à la
fleur de l’âge pouvaient se venger, si tous les hommes humiliés pouvaient se
relever, si tous les bras résignés se lever et tous les rêves détruits se
refaire une santé alors tous ces mafieux du banquier au militaire responsables
prendraient la fuite sans demander leur reste.
Reste ce qui nous occupe : l’état a perdu la
guerre contre Birame car nul ne peut justifier qu’on autorise, respecte des
partis islamiques dans une république islamique comme si ceux qui n’étaient pas
avec eux étaient des musulmans au rabais et interdire à un mouvement comme
l’IRA d’avoir un parti politique surtout quand on estime qu’il brasse de l’air
car son fonds de commerce ne peut faire recette dans un pays où l’esclavage
n’existe plus et où les hratines sont les dignes frères des maures pour former
l’essentiel du pouvoir arabe sans lequel la Mauritanie telle que nous la
subissons n’existerait plus.
Face à Birame il n’y a qu’un remède : la
fraternité partout sans théâtre ni censure, les fruits et les entrailles de la
Mauritanie juste qui se lève et avance pour tous soit le progrès tout
simplement… On ne guérit pas la rage avec la haine car le mal se nourrit du mal
mais on guérit tout avec le bien car jamais le mal ne pourra en supporter une
dose nationale...
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