Hymne aux Militants d’IRA !

 

De Cheikh Aïdara

Je ne suis militant dans aucune structure d’IRA. Je ne suis qu’un observateur de la scène qui fait des constats que n’importe qui, sans à priori, peu faire en toute honnêteté. On peut aimer ou ne pas aimer IRA, exécrer ou adorer Birame Ould Dah Ould Abeid, mais il faut dire que mobiliser des militants pendant TRENTE JOURS d’affilées, sous le soleil et la chaleur, les moustiques et l’obscurité, la faim et la soif, sous la répression sauvage et le lynchage médiatique, n’est pas donné à n’importe quel leader et moins encore aux leaders mauritaniens. Quel est le président de parti politique en Mauritanie ou d’une organisation quelconque, droit de l’homme ou pas, qui est capable de mobiliser ses ouailles pendant toute cette durée de temps ? Je ne l’ai en tout cas jamais vu.
Si l’opposition mauritanienne était capable de mobiliser ne serait-ce que pendant quarante huit heures ses foules, cela fait longtemps qu’elle aurait déclenché sa «Révolution arabe » et réaliser son rêve, celui de changer le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. Mais on les a vus tout au long de l’année 2012 échouer lamentablement à faire front. Chaque fois que la police chargeait, c’était la débandade générale et quelques minutes plus tard, l’immense espace de la mosquée Ibn Abass, si bondée auparavant, se transformait en un cimetière de sandales, de hawlis et de sourwals, abandonnés par les foules…Les leaders les premiers !
Jamais, en plusieurs tentatives, l’opposition n’a pu résister quelques heures. Que dire d’une organisation sans moyens comme IRA, diabolisée, non reconnue, dont les membres sont traqués, harcelés, par les Renseignement généraux, les pontes du pouvoir et leur Exécutif pour les débaucher et qui parviennent à résister contre vents et marées !
Reconnaissons au moins que le mouvement IRA est la seule organisation mauritanienne qui a su forger un type nouveau de militant. Des jeunes femmes et des jeunes hommes qui ont voué leur vie et leur avenir à un idéal : celui d’éradiquer l’esclavage et le système tutélaire qui dispose de ses notabilités, de ses chefferies, de sa puissance politique et économique ainsi que de ses moyens de répression. Quel militant de parti subirait les coups de matraque et de lacrymogène en restant stoïque. Pacifiste jusque dans la douleur