Tout est dit ! Regardez autour de
vous les sites « d’information » qui « comptent »,
vous trouverez des arabos, des négro-mauritaniens, un métis français
arabo-allemand mais pas un h’artani. Bilan, la cause h’artanienne pour se faire
entendre doit nécessairement passer par des sites qui n’ont pas vocation à
défendre les leurs mais qui de fait n’appartiennent pas à la communauté
h‘artanienne sans webmaster qui compte. Le seul site dirigé à cette heure par
un H, c’est le site d’état l’AMI.mr (Agence Mauritanienne d’Information)
comme si finalement pour traiter l’actualité des activistes h’ratines, on leur
envoyait les forces de l’ordre majoritairement h’ratines aussi.
Le traitement de l’affaire de Boutilimit
est révélateur de cette faiblesse en matière de communication car tant qu’il
s’agit d’intérêt général tout le monde est neutre mais quand il s’agit
d’affaire ethno-tribale nul ne peut dire qu’on ne trouve pas selon les camps
des sites orientés à dessein, ne serait-ce qu’en réaction au traitement ou
l’absence de traitement de l’info en face. Ainsi une affaire touchant la
communauté négro-mauritanienne sera traitée avec plus de bruit sur les sites
francophones majoritairement gérés par des négro-mauritaniens ou « des
étrangers » ou des métis du plus neutre au plus complexé or il faut à
l'occasion un engagement qui vienne des tripes à défaut d'une empathie de
citoyen du monde délivré du conditionnement culturel auquel n'échapperait que
l'improbable exception qui confirmerait la règle.
Aussi, quand il s’agit de la
« cause » h’artanienne, ça ne va plus, surtout depuis que le divorce
semble consommé entre les ailes droites des mouvements négro-mauritaniens
et h’artaniens. Prenons le cas de l’IRA de Birame, on peut en penser tout
ce qu’on veut, reste qu’on ne peut pas dire que son mouvement n’ait pas
réveillé une cause qui était dans le coma comme si l’esclavage en Mauritanie
était réduit aux séquelles et qu’il n’y avait plus de nombreux esclaves.
Avant que Birame ne tire sur tous les
ténors des différentes « causes » comme pour se faire de la place,
Birame était choyé par les sites autres qu’arabophones et même par les sites
d’opposants arabophones persuadés que Birame peut déranger sérieusement le
pouvoir mais depuis que Birame a attaqué non seulement les Flam et surtout
Messoud le h’artani qui se revendique arabe, Birame s’est mis à dos pas mal de
monde sans compter tous les autres hors des cercles ethno-tribaux qui voient en
lui un dangereux extrémiste qui ne veut qu’une sorte de « vengeance »
des h’ratines comme si tous les maures étaient coupables du passif de leurs
ancêtres ou des orientations politiques du pouvoir.
Après l’aile droite des
négro-mauritaniens et des nationalistes arabes, les h’ratines ont la leur avec
l’IRA. Un mouvement qui ne veut plus faire le jeu des uns contre les autres
mais veut jouer pour soi comme les deux autres même si les racines féodales des
deux autres communautés seront éternellement un lien d'urgence entre les frères
ennemis noirs et blancs efficace face à tout progrès de l'improbable lien
militant entre descendants d’esclaves et face même au politique lien
fraternel entre descendants d’esclavages et anciens maîtres car sous la
majorité de ses formes, il s'agit d'une domestication par le leurre de la
vanité enfumée ou l'appât du gain satisfait comme faire-valoir d'une
fraternité de façade avec sans autre ascenseur social que le néo-statu quo
féodal tant que la menace d'un soulèvement sanglant reste possible
matériellement malgré tous les dispositifs d'anesthésie de l'accolade
religieuse à la ratonnade régulière pour l'exemple.
Voilà par exemple pourquoi l’état nomme
que des maîtres soninkés ministres et jamais un casté et voilà aussi pourquoi
il a fallu batailler ferme des années avant d’avoir un symbolique général
h’artani pendant que les négro-mauritaniens et les arabos en avaient déjà
plusieurs. Mais même là les séquelles de la fourberie féodale vont très loin
car d'une part, le pouvoir nomma d'abord un h'artani blanc général d'opérette
pour avoir le quota en cas de polémique mais un quota à la bonne figure, un
quota des h'ratines sans les traits négroïdes, de ceux dont la h'artanité est
filtrée au moins par l'apparence comme un bénéfice du doute qui peut toujours
servir ; d'autre part des séquelles de la fourberie féodale, le premier et
depuis le plus puissant général négro-mauritanien nommé par la hiérarchie arabo
fut un fils de tailleur plus proche de ses frères d’armes arabos auquel il doit
tout, richesse et pouvoir que de la communauté féodale négro-mauritanienne pour
qui il était presque rien. Est-ce un hasard ?
Ainsi pour revenir à nos moutons après
avoir fait un petit tour de l’enclos fraternel et psychologique, voilà qu’à
Boutilimit une répression féroce a envoyé au tapis sévèrement 4
activistes contre l'impunité et emprisonnés 25, cela n’a pas fait plus de bruit
que ça, ne serait-ce pour qu'on sache exactement ce qui s'est passé au-delà des
terribles photos. A cette heure aucune condamnation politique ni d’aucune ONG
« des droits de l’homme » autre qu’étrangère. Il a fallu que
l’affaire arrive à nos oreilles via le blog d’un activiste qui n’a pas sa
langue dans sa poche avec quelquefois des dérapages verbaux sévères dignes du
front de gauche quand il appela les gens de l’eurogroupe
« salopards ». Cet activiste qui démarre au quart de tour a traité de
tous les noms quasiment toute la scène politico-médiatique. Personne ne veut
avoir affaire à lui car même si son blog n’est pas en tête des blogs les plus
visités, il n’en est pas moins le cinquième derrière Ltvidar, khalilsow et
Oumeir qui est lui-même derrière chezvlane (numéro 1) ; c’est dire que son
blog Haratine.blogspot est tout de même connu surtout qu’à chaque nouvelle
publication, il l’envoie à tout son carnet d’adresse, qui n’est pas rien.
Aussi quand tel et tel sont attaqués,
les visiteurs qui adorent assister à un lynchage y accourent tout niveau
intellectuel compris.
Résultat aucun webmaster ne veut plus
reprendre ses publications sauf les nouveaux venus qui n’ont pas eu affaire à
lui. Ainsi, quand à Boutilimit les militants de l’IRA se sont bien fait
molester, 25 arrêtés, 4 blessés sérieux dans un état lamentable comme
l’attestent les photos, pas la moindre réaction du milieu politique ni
humanitaire tout entier ! En français, soit quasiment le milieu
négro-mauritanien en général où comme la plupart des citoyens, on ne parle ni
ne lit l’arabe classique, seuls rapideinfo et noorinfo ont directement repris,
à la source, les photos et l’appel lancé sur le blog haratine. Ensuite d’autres
ont repris indirectement ici et ça sans que cela ne fasse plus de vague que ça
or s’il s’agissait de négro-mauritaniens malmenés de la sorte cela allait être
l’effervescence sur le net avec le soutien des partis politiques et des
ONG de droits de l’homme.
Là, même SOS esclave s’est tu sans
parler du leader de la cause, retraité de l’action depuis longtemps, Messoud,
et les ex-alliés « naturels » de l’IRA, selon leur expression, à
savoir les flam n’ont pas dit un mot car Birame a attaqué tout ce beau monde.
C’est très grave car cela signifie que le traitement des atteintes au droit de
manifester et la violente répression dépendent de l’entente entre les leaders
et non en fonction de la gravité des atteintes.
Que Birame soit prêt à tout pour
renverser la table est une chose mais se taire face à la répression en est une
autre car les pauvres activistes de l’Ira qu’on arrête, malmène et emprisonne
ne sont pas des politiciens ni des stratèges mais l'équivalent de soldats du
rang qui obéissent à leur chef convaincus que ce qu’ils font est une bonne
chose pour les droits de l’homme et la cause h’ratine. Les laisser sans soutien
se faire tabasser et gazer de la sorte sans ménagement en dit long sur la
philosophie de tous les leaders concernés par les droits de l’homme en
Mauritanie sans parler même de l’esclavage et autres séquelles. Combien sont
encore en prison depuis que Birame en est sorti ? Qui se soucie d'eux ? Ils
sont les pauvres parmi les pauvres car en prison, ils réalisent qu'ils se
battent pour rien car dehors seul Birame compte !
S’il ne s’agissait que de Birame, le
silence pourrait être compréhensible car quand il fut jeté en prison, c’est
certainement Messoud et autre Boubacar Messaoud qui ont aidé à le faire libérer.
Si ensuite il les traite de tous les noms, il doit comprendre que si on le
jette en prison, ils ne seront plus tenus de l’en sortir. Il faut dire que
Birame le sait mais il s’en tape désormais car il sait qu’il a des soutiens
étrangers qui bondiront pour crier partout que le leader de la lutte contre
l’esclavage est emprisonné. C’est pour lui l’essentiel…
En attendant, les h’artines n’ont aucun
organe de presse conséquent dirigé par un h’artani en cas de besoin majeur.
C’est un triste constat auquel il faudra remédier vite et bien car rien ne sert
de courir pour faire un site comme haratine.com, affreux par excellence mais
qui a le mérite d’exister.
Birame a gagné la guerre médiatique face
au pouvoir mais les h’artines n’ont jamais eu d’arme médiatique pour défendre
leur cause sans la sous-traiter via d’autres sites gérés par des webmasters
issus des autres communautés qu’on entend bondir d’ici à l’idée d’être taxés de
travailler pour les leurs comme si l’intérêt général n’était pas leur priorité.
A eux, il faut répondre que cela ne change en rien les faits : pas de site
d’information de taille géré par un h’artani indépendant de la ligne du pouvoir
ou de l’arabité revendiquée par Messoud Ould Boulkhier, ligne qui est certaine
responsable de sa longévité au service du pouvoir bien plus que la continuité
asséchée de ses faits d’armes.
Seule la diversité de sources
d’information peut servir le libre arbitre du citoyen lambda, quel qu'il
soit...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire