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jeudi 10 octobre 2013

H’ratines et stérilité médiatique : Le seul site d’information dirigé par un h’artani c’est l’AMI.mr…



 
Tout est dit ! Regardez autour de vous  les sites « d’information » qui « comptent », vous trouverez des arabos, des négro-mauritaniens, un métis français arabo-allemand mais pas un h’artani. Bilan, la cause h’artanienne pour se faire entendre doit nécessairement passer par des sites qui n’ont pas vocation à défendre les leurs mais qui de fait n’appartiennent pas à la communauté h‘artanienne sans webmaster qui compte. Le seul site dirigé à cette heure par un H, c’est le site d’état l’AMI.mr  (Agence Mauritanienne d’Information) comme si finalement pour traiter l’actualité des activistes h’ratines, on leur envoyait les forces de l’ordre majoritairement h’ratines aussi.

Le traitement de l’affaire de Boutilimit est révélateur de cette faiblesse en matière de communication car tant qu’il s’agit d’intérêt général tout le monde est neutre mais quand il s’agit d’affaire ethno-tribale nul ne peut dire qu’on ne trouve pas selon les camps des sites orientés à dessein, ne serait-ce qu’en réaction au traitement ou l’absence de traitement de l’info en face. Ainsi une affaire touchant la communauté négro-mauritanienne sera traitée avec plus de bruit sur les sites francophones majoritairement gérés par des négro-mauritaniens ou « des étrangers » ou des métis du plus neutre au plus complexé or il faut à l'occasion un engagement qui vienne des tripes à défaut d'une empathie de citoyen du monde délivré du conditionnement culturel auquel n'échapperait que l'improbable exception qui confirmerait la règle.

Aussi, quand il s’agit de la « cause » h’artanienne, ça ne va plus, surtout depuis que le divorce semble consommé entre les ailes droites des mouvements  négro-mauritaniens et h’artaniens. Prenons le cas de l’IRA de Birame, on peut en penser tout ce qu’on veut, reste qu’on ne peut pas dire que son mouvement n’ait pas réveillé une cause qui était dans le coma comme si l’esclavage en Mauritanie était réduit aux séquelles et qu’il n’y avait plus de nombreux esclaves.

Avant que Birame ne tire sur tous les ténors des différentes « causes » comme pour se faire de la place, Birame était choyé par les sites autres qu’arabophones et même par les sites d’opposants arabophones persuadés que Birame peut déranger sérieusement le pouvoir mais depuis que Birame a attaqué non seulement les Flam et surtout Messoud le h’artani qui se revendique arabe, Birame s’est mis à dos pas mal de monde sans compter tous les autres hors des cercles ethno-tribaux qui voient en lui un dangereux extrémiste qui ne veut qu’une sorte de « vengeance » des h’ratines comme si tous les maures étaient coupables du passif de leurs ancêtres ou des orientations politiques du pouvoir.

Après l’aile droite des négro-mauritaniens et des nationalistes arabes, les h’ratines ont la leur avec l’IRA. Un mouvement qui ne veut plus faire le jeu des uns contre les autres mais veut jouer pour soi comme les deux autres même si les racines féodales des deux autres communautés seront éternellement un lien d'urgence entre les frères ennemis noirs et blancs efficace face à tout progrès de l'improbable lien  militant entre descendants d’esclaves et face même au politique lien fraternel entre descendants d’esclavages et anciens maîtres car sous la majorité de ses formes, il s'agit d'une domestication par le leurre de la vanité enfumée ou l'appât du gain satisfait comme faire-valoir d'une fraternité de façade avec sans autre ascenseur social que le néo-statu quo féodal tant que la menace d'un soulèvement sanglant reste possible matériellement malgré tous les dispositifs d'anesthésie de l'accolade religieuse à la ratonnade régulière pour l'exemple.

Voilà par exemple pourquoi l’état nomme que des maîtres soninkés ministres et jamais un casté et voilà aussi pourquoi il a fallu batailler ferme des années avant d’avoir un  symbolique général h’artani pendant que les négro-mauritaniens et les arabos en avaient déjà plusieurs. Mais même là les séquelles de la fourberie féodale vont très loin car d'une part, le pouvoir nomma d'abord un h'artani blanc général d'opérette pour avoir le quota en cas de polémique mais un quota à la bonne figure, un quota des h'ratines sans les traits négroïdes, de ceux dont la h'artanité est filtrée au moins par l'apparence comme un bénéfice du doute qui peut toujours servir ; d'autre part des séquelles de la fourberie féodale, le premier et depuis le plus puissant général négro-mauritanien nommé par la hiérarchie arabo fut un fils de tailleur plus proche de ses frères d’armes arabos auquel il doit tout, richesse et pouvoir que de la communauté féodale négro-mauritanienne pour qui il était presque rien. Est-ce un hasard ?

Ainsi pour revenir à nos moutons après avoir fait un petit tour de l’enclos fraternel et psychologique, voilà qu’à Boutilimit une répression féroce a envoyé au tapis sévèrement 4  activistes contre l'impunité et emprisonnés 25, cela n’a pas fait plus de bruit que ça, ne serait-ce pour qu'on sache exactement ce qui s'est passé au-delà des terribles photos. A cette heure aucune condamnation politique ni d’aucune ONG « des droits de l’homme » autre qu’étrangère. Il a fallu que l’affaire  arrive à nos oreilles via le blog d’un activiste qui n’a pas sa langue dans sa poche avec quelquefois des dérapages verbaux sévères dignes du front de gauche quand il appela les gens de l’eurogroupe « salopards ». Cet activiste qui démarre au quart de tour a traité de tous les noms quasiment toute la scène politico-médiatique. Personne ne veut avoir affaire à lui car même si son blog n’est pas en tête des blogs les plus visités, il n’en est pas moins le cinquième derrière Ltvidar, khalilsow et Oumeir qui est lui-même derrière chezvlane (numéro 1) ; c’est dire que son blog Haratine.blogspot est tout de même connu surtout qu’à chaque nouvelle publication, il l’envoie à tout son carnet d’adresse, qui n’est pas rien.

Aussi quand tel et tel sont attaqués, les visiteurs qui adorent assister à un lynchage y accourent tout niveau intellectuel compris.

Résultat aucun webmaster ne veut plus reprendre ses publications sauf les nouveaux venus qui n’ont pas eu affaire à lui. Ainsi, quand à Boutilimit les militants de l’IRA se sont bien fait molester, 25 arrêtés, 4 blessés sérieux dans un état lamentable comme l’attestent les photos, pas la moindre réaction du milieu politique ni humanitaire tout entier ! En français, soit quasiment le milieu négro-mauritanien en général où comme la plupart des citoyens, on ne parle ni ne lit l’arabe classique, seuls rapideinfo et noorinfo ont directement repris, à la source, les photos et l’appel lancé sur le blog haratine. Ensuite d’autres ont repris indirectement ici et ça sans que cela ne fasse plus de vague que ça or s’il s’agissait de négro-mauritaniens malmenés de la sorte cela allait être l’effervescence sur  le net avec le soutien des partis politiques et des ONG de droits de l’homme.


Là, même SOS esclave s’est tu sans parler du leader de la cause, retraité de l’action depuis longtemps, Messoud, et les ex-alliés « naturels » de l’IRA, selon leur expression, à savoir les flam n’ont pas dit un mot car Birame a attaqué tout ce beau monde. C’est très grave car cela signifie que le traitement des atteintes au droit de manifester et la violente répression dépendent de l’entente entre les leaders et non en fonction de la gravité des atteintes.

Que Birame soit prêt à tout pour renverser la table est une chose mais se taire face à la répression en est une autre car les pauvres activistes de l’Ira qu’on arrête, malmène et emprisonne ne sont pas des politiciens ni des stratèges mais l'équivalent de soldats du rang qui obéissent à leur chef convaincus que ce qu’ils font est une bonne chose pour les droits de l’homme et la cause h’ratine. Les laisser sans soutien se faire tabasser et gazer de la sorte sans ménagement en dit long sur la philosophie de tous les leaders concernés par les droits de l’homme en Mauritanie sans parler même de l’esclavage et autres séquelles. Combien sont encore en prison depuis que Birame en est sorti ? Qui se soucie d'eux ? Ils sont les pauvres parmi les pauvres car en prison, ils réalisent qu'ils se battent pour rien car dehors seul Birame compte !

S’il ne s’agissait que de Birame, le silence pourrait être compréhensible car quand il fut jeté en prison, c’est certainement Messoud et autre Boubacar Messaoud qui ont aidé à le faire libérer. Si ensuite il les traite de tous les noms, il doit comprendre que si on le jette en prison, ils ne seront plus tenus de l’en sortir. Il faut dire que Birame le sait mais il s’en tape désormais car il sait qu’il a des soutiens étrangers qui bondiront pour crier partout que le leader de la lutte contre l’esclavage est emprisonné. C’est pour lui l’essentiel…

En attendant, les h’artines n’ont aucun organe de presse conséquent dirigé par un h’artani en cas de besoin majeur. C’est un triste constat auquel il faudra remédier vite et bien car rien ne sert de courir pour faire un site comme haratine.com, affreux par excellence mais qui a le mérite d’exister.

Birame a gagné la guerre médiatique face au pouvoir mais les h’artines n’ont jamais eu d’arme médiatique pour défendre leur cause sans la sous-traiter via d’autres sites gérés par des webmasters issus des autres communautés qu’on entend bondir d’ici à l’idée d’être taxés de travailler pour les leurs comme si l’intérêt général n’était pas leur priorité. A eux, il faut répondre que cela ne change en rien les faits : pas de site d’information de taille géré par un h’artani indépendant de la ligne du pouvoir ou de l’arabité revendiquée par Messoud Ould Boulkhier, ligne qui est certaine responsable de sa longévité au service du pouvoir bien plus que la continuité asséchée de ses faits d’armes. 


Seule la diversité de sources d’information peut servir le libre arbitre du citoyen lambda, quel qu'il soit...

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