J’ai lu l’article de notre compatriote Baba Kane sous le titre « Mauritanie : l’autonomie du Sud, une vieille revendication de patriotes négro-mauritaniens de la Vallée.»
Il est évident l’idée de l’autonomie du Sud
ne vient ni des FLAM à plus forte raison de Samba Thiam en personne. En effet l’actuel
président des flam est venu rajouter son grain de sel certes dans une vieille
idée indépendantiste datant des années de l’indépendance. A l’époque, l’idée était
tout à fait discutable mais plus aujourd’hui. Pourquoi en faire un événementiel
avec tout un arsenal de tapage autour
dans le cadre précis du redéploiement d’un
mouvement soi-disant avant-gardiste comme les FLAM ? Nous avons besoin des
nouvelles idées qui révolutionneront la Mauritanie en matière de
technologie, développement durable, l’industrialisation non des idées aussi rétrogrades
qui datent de l’avant l’indépendance. Le problème numéro un de la Mauritanie
est que nous avons trop de littéraires, des poètes surtout qui ont tendance à
rêver facilement loin de toute réalité d’un monde moderne auquel aspire les
Mauritaniens. Comment peut-on faire gober une idée vieille des indépendances de l’Afrique en
plein 2013 aux populations alors que tous
les panafricanistes songent à construire les États Unis d’Afrique ? Pendant
que le monde entier cherche à s’unir, certains n’ont rien trouvé à nous
proposer comme programme de société à part l’autonomie, l’indépendance ou la
scission du Sud avec le reste de la Mauritanie afin non seulement de nous
diviser mais aussi nous divertir ? Nous n’avons pas besoin de diviser la
Mauritanie mais de la construire dans l’unité. Les Noirs et les Arabo-berbères
n’ont pas des problèmes spécifiques de cohabitations mais nous sommes gouvernés
par des hommes et femmes injustes qui tirent les ficelles de leurs pouvoirs
dans des tensions inter-communautaires. J’ai l’habitude de dire que nos aînés se
sont trompés de combat dès le début, il
me semble clair que je suis loin de me tromper en lisant les réactions des uns
et les autres. Ceux pensent que la Mauritanie appartient à une tribu, une ethnie
ou une communauté sont tout simplement des lâches. Ceux qui n’ont plus le
courage d’affronter le pouvoir central qui est fondé sur le racisme, l’esclavagisme,
le féodalisme n’ont plus le choix que de raccrocher mais de grâce qu’ils
arrêtent de nous distraire avec des discours pompeux sans réel intérêt pour la
nation. Nous avons besoin d’unir nos synergies blanches et noires pour libérer
le peuple Mauritanien dans son ensemble prit en otage depuis l’indépendance à
nos jours par les différents chefs de l’état que nous avons connu. Ces chefs de
l’état ont gouverné le pays avec les mêmes armes que nous connaissons et identifions
comme le mal indéniable qui empêche l’unité nationale, la cohésion sociale
autour d’un état nation par manque de patriotisme, qui s’est toujours articulé autour
des pseudos problèmes de communautarismes, tribalismes et ethniques.
Baba Kane : « Après
près de trois décennies d’exil son président Samba
Thiam est rentré à Nouakchott et
il a surpris la classe politique en pointant le doigt sur une vieille
revendication de patriotes négro-mauritaniens à la veille de l’indépendance du
pays. En effet, dés 1955 deux blocs politiques sont apparus pour défendre
chacun ses intérêts.L’un porté par l’Association de la Jeunesse mauritanienne (AJM),
pro arabe et d’obédience nassériste et plus tard Baathiste, représentant plus
la communauté maure alors que l’autre tendance négro-africaine, le Bloc Démocratique du Gorgol ou l’Union
des Originaires de la Mauritanie du Sud défendait
les intérêts de la Vallée du Fleuve Sénégal. Une confrontation
frontale va naître dès le congrès d’Aleg
en 59 au cours duquel les noirs vont s’agripper sur la solution fédéraliste en
particulier avec la fédération du Mali soutenue
même à l’époque par des maures de l’Est. De l'autre côté Ould Daddah qui représentait sa
communauté était plus favorable à la révision de la constitution dans le sens
d’un exécutif bicéphal. Finalement dès l’indépendance en 1960 aucune des
solutions n’a été envisagée. »
Diko Hanoune
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