Est-ce
que les mauritaniens comprennent bien la philosophie qui sous-tend le travail
de l’opposition ? Avions-nous bien veillé et surveiller cette opposition
regroupée au sein de la « COD » ? Sans tenir compte de
l’impérieuse exigence liée à la résolution définitive et incontournable de la
question nationale, la Coordination de l’opposition démocratique (COD) et tout
ce qui lui ressemble ne doivent pas cacher aux mauritaniens les douloureuses
prémices de leur chute prochaine par manque de courage et surtout de sacrifice
à engager et à s’engager dans la résolution des vraies problématiques que les
récents évènements de Boghe et de Kaedi nous suggèrent.
Du
reste, la COD a droit à l’existence et a droit aux choix stratégiques qui
fondent ses orientations circonstanciées. Mais, cette COD n’a pas le
droit de prétendre représenter les mauritaniens alors que les vraies QUESTIONS
qui préoccupent ces derniers et particulièrement la MAJORITE NOIRE ne sont ni
évoquées encore moins mises au-devant.
La
première de ces questions, de longue durée mais bonne à rappeler, parce que
datant de Feu Ould Daddah, est la
question relative au racisme d’état que la majorité noire subit à tous les
niveaux : politique, économique, culturel, éducatif et social. Si la
cherté de la vie, ou les inondations sont des équations à inconnues, celle du
racisme est génératrice d’inconnus qui hypothèquent l’existence même du pays
dans son ensemble.
Oui
la COD est surement un droit à la vie (ou à la survie c’est selon) mais elle
n’a pas le droit de se servir des mauritaniens opprimés dans le seul dessein de
masquer ses ratées dues essentiellement à la collusion entre ses leaders et
l’hégémonie dirigeante, elle-même majoritairement arabe.
Le
cynisme et la naïveté des uns, conjugués à la malhonnêteté des autres, font que
notre la classe politique qui compose la « COD » est coincée entre
l’ambivalence (datant de l’ère Mawiya) de participer aux élections et à la
collusion (latente et réelle) avec la puissance publique despotique qui nous
dirige. Ce trait de comportement est évidemment a conséquences
désastreuses !
En
scrutant le bilan macabre de ce gouvernement, on se rend à l’évidence, avec
tristesse, que l’opposition démocratique est passée à côté de son combat, celui
de la défense de ce qu’il y’a de plus cher c’est-à-dire la dignité des Hommes
qui est longtemps remise en cause par la question pendante du passif
humanitaire.
Qui
se souvient que c’est la COD qui avait signé une charte à Dakar elaborant les
conditions « savantes » d’un retour à la « normale » ou à
« la légalité constitutionnelle » pour le « candidat des
militaires » (Dixit Messaoud).
Dix
partis et quelques officiers de l’Armée (ou d’anciens officiers) avaient signé
un document qui exigeait le départ de Ould Abdoul Aziz comme une sine
qua none a la stabilité et au dialogue politique. Dans un passé très
récent, bon nombre de ces partis et de ces colonels formaient l’ossature et la
nomenklatura de soutien aux régimes de Ould Aziz et de Ould Taya. Ils ont, tutti
quanti, participé à l’arrivée de SIDIOCA au pouvoir pourtant
« candidat des militaires »………...Cette idée a été réchauffée sous le
terme arabe « Rahiil ». Cette charte ne posait pas les conditions et
les exigences pour participer à juguler les grandes disparités entre les
communautés nationales.
Qui
se souvient qu’à l’époque même les «radicaux» et les plus «excités» affichaient
une indifférence notoire face à la question nationale lui privilégiant des
analyses sur la prouesse démocratique d’un système politique englué encore et
toujours dans les pratiques injustes profondément enracinées et visibles d’un
président choisi par les militaires. Qui se souvient de ces marches devant
l’ONU, la maison blanche et la place Trocadéro pour le retour à la
légalité ?
Pourquoi
ce trou de mémoire collectif ? Pourquoi allons-nous écouter cette
COD ? Elle nous égrène à chaque fois les mêmes discours et opèrent des
volte-face renversantes ? Nous devons nous poser des questions véritables
sur la pratique de l’opposition appelée COD. Nous devons nous poser des
questions sur ses rapports inavoués avec le pouvoir.
Depuis Dakar, en passant par ses innombrables
tournées et marches, la COD ne nous a servis que des contradictions les unes
plus spectaculaires que les autres. Nous pensons que la COD devait, pour
mériter notre soutien commencer par : REPOSER les problématiques du
racisme institutionnalisé, de l’Esclavage accentué, de la féodalité banalisée,
des crimes économiques
organisées, du passif humanitaire bâclée par une société civile
instrumentalisée aidée en cela par une opposition prébendier.
Notre
position est la résultante d’une analyse logique et profonde des réalités
politiques nationales concrètes marquées par une exclusion terrible des noirs
et une paupérisation croissante des populations. Paupérisation qui est un
corollaire même des politiques causées par les crimes économiques, la
corruption, les vols organisés par une élite prédatrice
flanquée de ses courtisans de toutes sortes. Nous l’avions déjà dit, la Mauritanie
vit UNE GRANDE COMPLICITE via cette tricherie permanente entre certains leaders
politiques qui sont dans le secret des dieux. Le coup d’état contre SIDIOCA,
les NEGOTIATIONS ayant accouché d’un président Ex Général, toutes ces
péripéties n’ont pas encore révélé aux mauritaniens les vrais secrets.
Mobiliser
dès le départ pour rétablir SIDIOCA via le droit et la justice, cette
opposition appelée « COD » a fini par accepter le coup d’état, en
s’assurant honteusement de sauvegarder et de prendre sa part du gâteau :
(1) participation au gouvernement d’union nationale, idée non attractive
réchauffée par Messaoud Ould Boulkheir qui doit s’activer car il
travaille pour SIDIOCA et AZIZ. Le premier l’a nommé et le deuxième l’a
confirmé dans son siège de président des enregistreurs, (2) le maintien du
président de l’assemblée d’enregistrement qui est un vieil accord entre le
candidat des militaires et ses parrains (accord secret maintenu par le
successeur de SIDIOCA), (3) la nomination de députes, (4) la nomination et le
maintien des maires avec tout ce que cela occasionne comme dépenses et
avantages captés du contribuable mauritanien…toutes choses qui ont conduit à
l’anomalie juridique d’aujourd’hui sur laquelle négocient les comploteurs
d’hier c’est-à-dire le gouvernement d’Aziz , la COD et Messaoud Ould Boulkheir.
Cette
manière de pratiquer l’opposition politique est très problématique et justifie
notre thèse de la connivence d’une partie de la COD avec ceux qui règnent.
C’est UN COMPLOT depuis 2005. Dans les semaines à venir nous nous attendons à
une implication plus poussée de cette même opposition dans les affaires du
pays.
On
dira tout ce qu’on voudra mais il serait suicidaire de ne pas admettre que
notre «opposition démocratique» a brillamment participé à la mascarade et à la
légitimation du coup d’état qu’elle a prétendu combattre. Et en retour, elle
devait bénéficier, de récompenses pour avoir bel et bien été actrice de ce
miroir aux alouettes, ce faux véritable combat pour la « défense de la démocratie
», qu’elle a animé des semaines durant, grâce à ses relais extérieurs dormants
et visibles gérés par des d’éminents chercheurs d’emploi qui se définissent
tantôt comme des opposants tantôt comme des droits de l’hommiste. C’est le sens
du maintien de Messsaoud Ould Boulkheir comme président de la chambre
d’enregistrement. C’est la raison du maintien de ces députés, sénateurs et
maires inutiles pour le peuple. De qui se moque-t-on ?
ADAMA NGAIDE. Étudiant.
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