Mutuma Ruteree, le Rapporteur Spécial des
Nations Unies sur les formes contemporaines du racisme, de la discrimination
raciale et de l’intolérance qui était en visite en Mauritanie courant septembre
2013, a présenté son rapport devant la 68ème session de l’Assemblée générale de
l’ONU.
Il ressort de sa déclaration que
l’esclavage et la discrimination étant inextricablement « associés en
Mauritanie », leurs victimes sont « les Noirs Mauritaniens que
l’élite esclavagiste continue à opprimer en utilisant des justifications
raciales ou culturelles ».
Mutuma Ruturee trouve que la situation de
l’esclavage en Mauritanie demeure inchangée en raison du manque de volonté
politique du gouvernement, et cela malgré la criminalisation des pratiques
esclavagistes pour la première fois dans ce pays en 2007.
Citant les ONG et la société civile
mauritanienne, le Rapporteur conclut que « la législation de 2007
criminalisant l’esclavage a été adoptée par le gouvernement à des fins de
simples relations publiques pour redorer son blason et non pas par une volonté
réelle de prendre les mesures contre les propriétaires d’esclaves ou d’élaborer
des programmes socioéconomiques pour permettre aux esclaves de devenir
auto-suffisants ».
Il a noté que si le génocide des Noirs
dans les années 1990 est resté impuni, le gouvernement actuel est « engagé
dans de nouvelles pratiques discriminatoires par le déni de citoyenneté à des
Noirs mauritaniens, les rendant apatrides dans leur propre pays ». Il cite
le recensement biométrique dont l’objectif inavoué serait « de
sous-représenter la population noire pour justifier sa domination et de mettre
sur pied un processus électoral qui pourrait lui permettre de continuer à
s’accaparer du pouvoir politique ». D’où des barrières quasi insurmontable
qui ont été érigés, selon lui, pour empêcher les franges négro-africaines et
haratines de se faire recenser.
Dans un autre registre, Front Line
Defender d’Irlande vient de publier un communiqué en date du 4 octobre 2013,
dans lequel il condamne la répression et l’emprisonnement des militants de
l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) dans l’exercice de
leur travail légitime et pacifique de défenseur des droits humains. La
déclaration évoque les évènements du 30 septembre et ceux du 6 octobre 2013,
par lesquels la police a maté le sit-in organisé par IRA à Boutilimit suite à
l’affaire de la jeune présumée esclave Noura Mint Ahmed.
Front Line Defender exige ainsi la
libération immédiate et sans condition de Slama Ould Seyidi et d’Abdallahi Ould
Hemdy, incarcérés à la prison de Rosso, et d’abandonner toutes les charges
retenues contre eux, « car celles-ci sont uniquement motivées par leur
travail légitime et pacifique en défense des droits humains » soutient le
communiqué. L’organisation internationale basée à Dublin a également exhorté
les autorités à « veiller à ce que tous les défenseurs des droits humains
en Mauritanie, exerçant leurs activités légitimes de défense des droits
humains, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni représailles, y compris
les attaques physiques et le harcèlement judiciaire ».
JOB
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