Ils émergent. De plus en
plus. Des petits présidents. En l’absence du président, la rectification
continue. La continuité de la rectification. Ici, en Mauritanie, elle continue.
Les militaires s’en chargent à merveille. On les a vus, l’autre soir, à la TVM,
au cœur de la chose. Ils rectifiaient. Ils étaient deux. Le tireur, le jeune
lieutenant, dont j’ai oublié le nom, et l’autre, Teyib quelque chose, le
monsieur de la communication de la grande muette. A chaque fois, que le jeune officier,
dont j’ai oublié le nom, encore une fois, un oubli volontaire, pour que ne je
sois dans l’obligation, un jour prochain, de porter plainte contre lui pour les
dommages qu’il a faits subir aux symboles de la République, Teyib de la
communication était là pour rectifier le tir. Le rectifier, jusqu’à ce qu’il
transperce la carrosse du véhicule et l’organisme présidentiels. Il se faisait
un peu, le communicateur de la grande muette, dans l’exégèse de la
rectification. Son rôle d’exégète était de transférer la balle tirée, par un
ennemi, d’un lieu privé vers un lieu commun où elle se ferait tirer par un ami.
Teyib est tout simplement un exégète. Mais, l’exégèse des lieux privés. On est
loin de Léon Bloy, et son fameux essai, l’Exégèse des Lieux Communs.
Des petits présidents qui
émergent, en l’absence du vrai, on ne saurait occulter le rôle d’une grande
figure du mouvement de rectification, Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil. Qui se
trouve accidentellement, tel son président, à Paris. Mais, à Paris en tant
qu’Ambassadeur. Ambassadeur, contrairement à son président, bien portant. De
là-bas, il se fait, lui aussi, dans la rectification. Un peu dans l’exégèse,
lui aussi, mais, celle des liens familiaux. On est encore loin, très loin, du
siècle de Bloy.
C’est l’occasion pour
l’époux de la nièce de la première dame du pays de communiquer sur son
acception de la République, sa vision pour ses institutions. Le président de la
République, qui est là-bas, alité, ou en convalescence, est d’abord un chef de
famille, au mieux, un chef de clan, pour Ould Brahim Khlil. Son pouvoir est
désormais exercé, selon l’appréciation du génie de Mohamed Mahmoud Ould Brahim
Khlil. Cet ambassadeur qui accapare, le temps d’une maladie, toutes les
attributions du président de la République. Et, au passage, piétine, tel
inscrit, dans son œuvre, à lui, l’Exégèse des Liens Familiaux, les institutions
républicaines.
C’est l’une des rares
occasions inespérées, pour Ould Brahim Khlil, de se faire président. Petit.
Bien entendu, la République est le domaine de la grandeur, de la hauteur. Il
faut bien mettre en quarantaine celui qui l’incarne, l’hospitaliser,
l’immobiliser sur un lit d’hôpital, pour pouvoir cracher sur ses institutions.
Et se (mé)prendre en président.
De Mohamed Mahmoud Ould
Brahim Khlil on retient le fameux message, lu par un journaliste, adressé, dit-on, à la Nation, par le président
de la République, à une occasion où la tradition républicaine ne recommandait
pas de discours présidentiel. Un message sans vidéo, ni voix du premier citoyen
du pays. C’est tout le génie de notre ambassadeur à Paris, exprimé de la
manière la plus exaltante. C’est la communication. Le degré zéro de la
communication. On est loin de Rolland Barthes, tout de même. Mais, on émerge,
quand même. D’ex nihilo. Même si, pour faire la communication autour de la
maladie du président, on tire, sur lui, une autre balle. Et, on tire, hélas,
vers l’oraison funèbre.
Mouna
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire