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mercredi 18 décembre 2013

Biram : les raisons du succès.


Biram : les raisons du succès.
Le combat interne, mené par  l’IRA, pour une Mauritanie égalitaire et réconciliée est aujourd’hui internationalement couronné, pour le résultat irréfutable qu’il a engrangé en seulement cinq années d’engagement ferme. Ce succès motive davantage les activistes à poursuivre  la lutte pacifique pour un rééquilibrage inclusif des systèmes de gouvernance en Mauritanie.
Contrairement à ce que pensent certains compatriotes, malintentionnés et loin de la réalité des droits humains, telles que perçus dans le monde civilisé, la distinction de Biram par les nations unies est le fruit d’une lutte citoyenne ayant contribué à des changements notoires dans la société mauritanienne. Cette lutte inclusive, pour les droits fondamentaux du citoyen mauritanien, quelque soit sa couleur, son âge ou son sexe, n’est pas  orientée contre une  communauté, mais s’attaque à un système de domination qui favorise une catégorie de citoyen au détriment de la majorité.
Malgré les subterfuges des tenants du pouvoir, l’action de l’IRA a conduit pour la première fois en Mauritanie, en 2010 et 2011, au  jugement et à la condamnation à des peines de prison fermes, des maitres esclavagistes : cas Moulmnine Mint Bakar Vall, cadre de banque, condamnée puis relaxée (objet du  dossier  N° 1442/2010, dont le procès  avait eu  lieu  le  16/01/2011), cas  de la famille Hassine : le jugement de la cour criminelle rendu le 20 novembre 2011 a prononcé une seule condamnation à la prison ferme contre le principal accusé Ahmed Ould Hassine (deux ans de prison ferme), les co-accusés ont été condamnés à des  peines avec  sursis et 840 000 0uguiya à titre de  dommages et intérêts. Ould Hassine a été relaxé quatre mois après le jugement.
Le 28 avril 2012, pour avoir brulé des copies de livres du code Malékite (véhiculant des thèses favorables  à la pratique esclavagiste), Biram a été arrêté manu militari, avec certains militants de l’IRA. Des  manifestions sur l’ensemble du territoire ont été orchestrées pour demander sa mort. Le but visé à travers l’incinération symbolique de ce code médiéval a été en grande partie atteint.  L’acte de Biram a en effet porté un coup aux tabous qui entourent la question de l’esclavage et a déclenché  un débat national sur les medias et les Grand-Place, sur cette question cruciale et pour  l’effectivité de la démocratie et des droits fondamentaux en Mauritanie.
Pour contribuer à mettre fin à la campagne de diabolisation de l’IRA, Biram a mis en place en 2011, un comité de paix, chargé également de sa protection.
La «Caravane de la Liberté» initiée par l’IRA en janvier 2013, avait  traversé le pays pour porter un message de paix et d’engagement ferme pour les droits civiques (plus de 6000 km parcourus). Cette caravane était une révolution idéologique et religieuse dont l’objectif « est d’ébranler le fondement millénaire de la société et du pouvoir politique en Mauritanie ». Elle a ainsi permit de sensibiliser des milliers de mauritaniens sur leurs droits fondamentaux. Biram a ainsi contribué à l’éveille des consciences sur l’urgence d’une cohésion nationale, profitable a toutes les composantes nationales.
Le 28 novembre 2011, IRA et ses partenaires ont mis en œuvre, pour la première fois,  le pèlerinage d’Inal, pour rendre hommage à des centaines de militaires noirs, tués dans le cadre d’une épuration ethnique par les dirigeants de l’Etat mauritanien. Prétendant défendre l’arabité de la Mauritanie, ces dirigeants avaient ordonné la pendaison de 28  militaires noirs mauritaniens, le 28 novembre 1990, dans la caserne d’Inal, située à prés de 450 km au Nord de Nouakchott. « Des sacrifices pour célébrer l’indépendance » avaient dit les tortionnaires. Biram a initié ce voyage d’appel à la mémoire, à la vérité, à la justice et à la réparation. Un voyage qui s’est déroulé non sans intimidation et menaces car les tortionnaires sont encore vivants et occupent des postes clés de l’appareil militaire et étatique. Ce pèlerinage a été l’occasion pour les veuves et orphelins de se recueillir pour la première fois sur les fosses communes de leurs maris et pères.

L’action de Biram contre l’esclavage, le racisme et pour la justice a en outre contribué :


au lancement d’une initiative des pouvoirs publique en vue d’identifier les sépultures des militaires tués et l indemnisation de leurs ayants droit.
à la promulgation d’une loi pour la réglementation du travail domestique et des bergers.
à la création du haut conseil de la fatwa qui est une tentative timide de conformer la loi islamique aux droits humains (conséquence de l’acte d’incinération symbolique du code Malekite).
au recrutement par le pouvoir public de 54 imams haratines et le débarquement d’un fqih (érudit musulman) qui soutenait la pratique esclavagiste à la radio officielle,
à la création de l’agence Tadamoun, vidée de sa substance et détournée de sa mission première.
Biram a pris des risques énormes et les prend encore :  
Accusé de  "violation des valeurs islamiques du peuple mauritanien" pour avoir incinérés des copies de livres du rite Malékite (encourageant l’esclavage), Biram risquait la peine de mort,
D’avril à septembre 2012,  des oulémas, des hommes politiques, des avocats pro gouvernementaux, ont manifesté pour l’application de la peine de mort sur Biram et les militants des droits de l’homme emprisonnés arbitrairement. Lors de ces  manifestations, le président de la république Mohamed Ould Abdoul Aziz, laisse entendre explicitement à ses interlocuteurs, que l’Islam est supérieur à la démocratie, que la Mauritanie est un Etat islamique et sous l’injonction de ses soi-disant religieux, Biram sera sévèrement sanctionné pour violation des  valeurs islamiques.
Après son arrestation, la famille de Biram a été déguerpie manu militari de la maison qu’elle occupait à Riad. Son épouse Mme Leila Mint Ahmed et ses enfants se sont installés dans un bâtiment en chantier, sans eau ni électricité  et dépourvu de portes et fenêtres.
En août 2012, Laila Mint Ahmed a été interdite de visite, le jour de la fête d’El Fitr, à son mari Biram Dah en détention à la maison d’arrêt de Dar Naim. En outre  les services de sécurité de la prison ont refusé de recevoir les repas destinés à Biram et aux membres de l’IRA en détention,
Le 26 mai 2012, l’épouse de Biram est passée à tabac par la police, lors d’une marche organisée, par des sympathisants de l'IRA et du mouvement Touche Pas à ma Nationalité. Elle a été internée aux services des urgences du centre hospitalier national où la police avait refusé tout accès aux visiteurs.
Biram a été bannie de la fonction publique et son  salaire a été suspendu en février 2012.
En janvier 2012, le comité de la paix pour la protection de Biram, a contrarié, un policier en civil engagé dans une tentative criminelle qui visait l'assassinat du président de l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA- Mauritanie). Pris en détention d'un pistolet de type PA déjà dégainé, les membres du Comité de paix pour la protection de Biram l'ont tiré de la foule et confisqué son arme avant de le remettre aux services de sécurité.
Il a été victime de diabolisation à l’échelle nationale et mondiale : dépeint comme ennemi de l’islam par le pouvoir en place en Mauritanie.
Les ruses et autres actions «tape à l’œil » pour masquer la réalité des opprimés, ne serviront à rien. C’est dans la sincérité et la bonne foi, que les gouvernants doivent développer des programmes  équitables pour combattre les disparités. Aucun citoyen n’est au dessus de l’autre. Les richesses du pays appartiennent à tous. Chacun doit pouvoir profiter des opportunités offertes par son pays. La justice doit s’appliquer à tous et ceux qui ont commis des actes condamnables doivent y répondre devant les juridictions.
La paupérisation et l’exclusion sont inacceptables, nous devons tous, nous engager sincèrement pour les éradiquer. Arabo berbère ou noir, homme ou femme, jeune ou vieux, nous aspirons tous à de bonnes conditions de vie.
Le prix des Nations Unies pour les droits de l’Homme au frère Biram, est largement mérité. J’invite mes concitoyens à soutenir les actions citoyennes des plus courageux parmi nous et à regarder sincèrement dans la même direction pour construire ensemble un avenir honorable.
Malick Fall
Président d’ONG

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