IRA-Mauritanie
En Mauritanie, L’esclavage foncier menace la cohésion sociale dans les zones agricoles
A la suite d’un différend foncier à proximité
du barrage de Tezezaya, la brigade de gendarmerie de Guérou (wilaya de Lassaba,
est du pays) a procédé Dimanche, 13 avril 2014, à l’arrestation d’un groupe de
citoyens dans la localité de Ehsey Elakla.
L’affaire relève d’un vieux litige relatif à
des terres agricoles que les deux frères Mayaba, Cheikhna et Ahmed Salem, prétendent être leur propriété. Les deux
frères considèrent que les cultivateurs
qui ont toujours travaillé ces terres ne sont que les esclaves ou
descendants d’esclaves de leur famille.
Récemment affranchis, ils n’ont, pensent-ils, plus rien à y faire et
doivent quitter rapidement les lieux.
Pour bien se faire comprendre, les deux frères ont posé une clôture
métallique tout autour des terres litigieuses.
Voyant qu’on les empêchait d’accéder aux terres qu’ils ont toujours travaillées, les paysans ont porté plainte
auprès des autorités, mais en pure perte, car ces dernières n’ont rien fait
pour prendre en compte leur demande.
C’est
alors qu’un groupe de jeunes issus de la communauté de paysans à décidé de
pratiquer une brèche dans la clôture déclenchant un dépôt de plainte de la part des frères
Mayaba. Mais là, comme par miracle, tout l’arsenal répressif s’est mis en
branle pour arrêter huit des jeunes gens et les inculper de « destruction
de biens d’autrui », comme si « autrui » ne prenait de sens que
quand il s’agissait de fils de « grandes tentes ».
Depuis l’arrestation des huit jeunes gens à
Guérou, des dizaines de citoyens parmi les paysans campent devant les locaux de la gendarmerie pour manifester
leur soutien aux détenus, victimes de l’alignement systématique des autorités
administratives qui ne font droit qu’aux familles de puissants.
A ce propos, l’Initiative pour la Résurgence
du mouvement Abolitionniste (IRA) :
1- Tient solennellement à alerter du danger
imminent d’une guerre civile que pourrait causer cet alignement systématique de
la puissance publique sur les intérêts des oppresseurs ;
2- Dénonce de toutes ses forces l’injustice commise à Guérou, exige la
libération immédiate et sans conditions des jeunes détenus, et demande à ce que
justice leur soit rendue à propos de terres qu’eux et leurs parents sont les
seuls à avoir mises en valeur depuis des décennies ;
3- Exhorte les autorités à éradiquer au plus tôt
l’esclavage foncier qui mine le tissu
social dans notre pays ;
4- Exprime sa solidarité et son soutien
inconditionnels aux paysans de la localité de Hassi Elakla et de celle Ekreyket qui sont la
victime désignée du nouveau maire de Kiffa, Monsieur Emine Ould Ebbe qui est à
l’origine de ce problème foncier.
La Commission de Communication Nouakchott le 14 avril 2014
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