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mercredi 2 avril 2014

DÉCLARATION COMMUNE DE LA DIASPORA MAURITANIENNE D’EUROPE A L’OCCASION DE LA VENUE DU PRESIDENT MOHAMED OULD ABDEL AZIZ A BRUXELLES



L’objet de notre démarche touche des dizaines de milliers de citoyens mauritaniens en Europe et dans le monde, c’est pour ces raisons que la Diaspora Mauritanienne en Europe et se permet de vous exposer les problèmes rencontrés par les citoyens mauritaniens.
Historique du recensement en Mauritanie
            Le recensement de la population lancé le 28 novembre 2010 en Mauritanie par le Gouvernement en vue de doter notre pays d’un fichier d’état-civil plus fiable dans le prolongement de 1998, s’est révélé dans des conditions et modalités d’application humiliant et discriminant contre les mauritaniens noirs.
Toutefois dès le début du recensement, nous avons constaté que le recensement a été systématiquement utilisé à des fins politiques tendant à écarter notamment la population noire de Mauritanie, toute tendance confondue, en la mettant en position de présumé étranger dans leur propre pays. C’est ce qui expliquent les violentes contestations ayant eu lieu en Mauritanie faisant des victimes en particulier des enfants dont un jeune du nom de Lamine Mangane sauvagement abattu par des policiers de notre pays. Cet enrôlement a été contesté dans sa méthode discriminatoire en France, en Europe, aux Etats Unis et partout dans le Monde.
Contexte actuel en Europe
C’est dans ce contexte particulièrement lourd qu’une commission de recensement a été crée en France. Cette commission logée dans les locaux de l’Ambassade de Mauritanie a commencé ses opérations d’enrôlement. Ces opérations se sont révélées humiliantes, juridiquement contestables et politiquement condamnables.
Ensuite, les conditions exigées aux mauritaniens d’Europe ne nous paraissent pas acceptables parce que ladite Commission exige pour procéder à l’enrôlement, que le candidat soit en possession d’une carte de séjour établie par les autorités du pays dans lequel il réside. Or nous considérons que le citoyen en possession d’un passeport, d’une pièce d’identité ou même d’une copie intégrale établie valablement par des autorités mauritaniennes compétentes doit pouvoir se faire recenser d’autant plus que ce dernier se déroule dans l’enceinte de l’ambassade de la Mauritanie. La question est de savoir : comment un pays qui, pour justifier de la véracité des documents qu’il a lui-même établis, doit demander le titre de séjour d’un pays étranger ? Ce qui nous permet aujourd’hui de nous poser de sérieuses questions sur l’indépendance de notre administration nationale.
Nous constatons avec regret qu’aussi bien en Mauritanie qu’ici, ce recensement vise à écarter le maximum de mauritaniens noirs du registre de l’Etat civil donc à terme, de nous priver de la nationalité mauritanienne pour devenir malgré nous des apatrides. Nous avons identifié beaucoup d’expatriés mauritaniens noirs qui ne peuvent plus voyager faute de passeport, d’autres qui devraient renouveler leur titre de séjour en France et qui vont par conséquent tomber dans la clandestinité avec toutes les conséquences qui en découlent.
En effet, Ould Abdoul Aziz a montré clairement que son régime est dans la loyauté la plus radicale au système raciste et esclavagiste qui dirige la Mauritanie depuis les indépendances. De par sa politique, les décisions qu’il a prises depuis son accession à la magistrature suprême par un coup de force, conforté par des élections douteuses, notre président a prouvé que son intention n’est pas de créer les conditions politiques d’une société mauritanienne apaisée et réconciliée avec elle-même.
C’est dans ce sens que l’on peut bien observer le cynisme avec lequel, il dirige la Mauritanie. Il s’agit bien d’un pilotage à vue aveugle et irresponsable. La politique menée par le président mauritanien est une politique criminelle, raciste et barbare.
L’humiliation au quotidien des populations de la vallée, la marginalisation des cadres et de l’élite de la communauté africaine noire, les conditions inhumaines et indignes dans lesquelles végètent les rapatriés du Sénégal, devenus réfugiés dans leur propre pays, illustrent l’ampleur de la volonté politique d’Ould Abdoul Aziz d’écraser la communauté noire mauritanienne. Aucun geste de bonne volonté, aucun signe de respect ni d’espoir ne sont adressés aux populations noires.
Aujourd’hui, le président mauritanien a décidé de poursuivre une politique de répression et de terreur qui rappelle les années sombres des massacres, des exactions, des disparitions extrajudiciaires, des déportations et d’extermination des populations noires.
Il est clair que la logique génocidaire est de retour. L’entêtement d’Ould Abdoul Aziz est à la hauteur de ses ambitions négationnistes dont les preuves sont plus qu’évidentes avec son recensement qui est un point d’honneur de sa politique et une expression de sa détermination à prouver aux yeux de son opinion, sa haine de la composante noire mauritanienne.
Il ne faut pas se tromper, Aziz est notre adversaire le plus opposé à l’expression de notre dignité, de notre existence et de notre appartenance à la Mauritanie. Il est l’héritier le plus zélé de la politique sanguinaire et barbare d’Ould Taya. Le racisme et le cynisme de l’actuel président ne sont plus à prouver. Il s’est dénoncé lui-même par ses gestes, ses faits, ses décisions et ses déclarations.
Toute sa politique montre son animosité contre les populations noires. Ould Abdoul Aziz n’est pas satisfait des réalisations de la dictature d’Ould Taya. Il s’est ainsi engagé à en découdre avec les protestations, les revendications et la colère des africains noirs de Mauritanie.
            Forts de ce constat, Nous Diaspora mauritanienne D’Europe
 -Exigeons, la suppression immédiate et sans délai de la carte de séjour pour le recensement pour les mauritaniens de l’étranger
- Dénonçons avec force et conviction le caractère discriminatoire et épuratoire de ce recensement et qu’il soit mis fin sans délai à cette situation avant qu’elle ne devienne incontrôlable.
  Attirons l’attention de la communauté internationale, l’Union Européenne en particulier de la volonté du Gouvernement mauritanien de nous priver de notre droit en tant que citoyen mauritanien.
Exigeons le règlement définitif et sans délai des problèmes lies aux passifs humanitaires pour faire valoir ce que de droit.
Enfin lançons un appel solennel à toutes les forces vives de la nation, aux amis et sympathisants, aux organisations Syndicales et de défenses des droits l’Homme  de se mobiliser afin de mettre fin à cette situation humainement, juridiquement et politiquement inacceptable.

Fait à Bruxelles par la Diaspora Mauritanienne d’Europe
Le Mercredi 02 avril 2014

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