Je reviens de Donnaye.
Au nom de la TRANSPARENCE , troisième pilier de notre triptyque : unité , égalité , TRANSPARENCE.
Arc-en-ciel, le Pmc, le doit au peuple mauritanien tout entier.
Nouakchottoises !
Nouakchottois !
qui alliez certainement être présents au sit-in du 26/03/2014,
à la place des lamentations ( grilles de la présidence ), reporté une
première fois au 02/03/2014, avant d'être suspendu suite aux discussions
engagées avec les autorités notamment, le ministre de l'intérieur, le
Wali de Nouakchott et le préfet de Tevragh Zeina; nous venons une fois
de plus, vous remercier et vous informer que ces discussions nous
avaient conduits à Aleg auprès du Wali du Brakna qui, à son tour nous
avait fixé un rendez-vous pour le 12/03/2014, à Donnaye, sur le terrain.
Pour des raisons de calendrier, monsieur le Wali n'arrivera à Donnaye
que le 13/03/2014, à 11heures 05 minutes, accompagné d'un service de
sécurité impressionnant et de l'ensemble de la commission technique du
département de Boghe, allant du Hakem au chef d'arrondissement de Dar El
Barka, jusqu'au plus petit membre de cette commission.
Les populations de Donnaye et environs et la forte délégation du Wali
se devaient de prendre leur mal en patience jusqu'à l'arrivée à 13 heures 10minutes
de monsieur Hamdou Saleck ould Mohamdou Saleck, à qui le Hakem avait,
pourtant, rappelé la veille, que le Wali serait le lendemain, à Donnaye à 10 heures précises.
La séance de travail pouvait alors commencer.
C'était sans compter avec les ruses et les feintes de l'adversaire des damnés de Donnaye.
Malgré l'injonction du Wali du Brakna, depuis le 02/03/2014, faite
au Hakem de Boghe de convoquer Hamdou Saleck ould Mohamdou Saleck, en
lui intimant, d'apporter avec lui tous les documents en sa possession (
permis & plans) relatifs au périmètre dont il estime être le
propriétaire, Hamdou Saleck arrivera à Donnaye, les mains vides,
prétextant qu'il les a laissés à Nouakchott.
Bizarre, la commission technique , également, qui détient les copies
dans ses archives, avait été instruite par le Wali, depuis le
02/03/2014, en notre présence, de les apporter jusqu'aux appareils GPS
et plans de satellite.
Rien n'en fut.
Après une première promenade dans le périmètre agricole devenu forêt
touffue et épineuse, parce que inexploitée depuis plus de cinq (5) ans.
La réglementation, prévue par la loi domaniale pour l'inexploitation
d'un périmètre agricole,pendant cette durée est pourtant très précise.
Déchéance des documents administratifs, portant attribution de l'espace.
L'ensemble de la délégation, les notables du village, moi même et
l'immense foule, retournèrent au nouveau marché du village, aménagé pour
la circonstance, pour abriter les discussions.
Alors que tout le monde s'attendait à entendre le Wali rabrouer
Hamdou Saleck ould Mohamdou Saleck, pour son retard et pour "l'oubli"
volontaire de ses documents à Nouakchott, nous espérions, au moins que
la rencontre allait être renvoyée afin qu'il emmena ses documents. Le
Wali s'est plutôt tourné vers le chef de village de Donnaye, pour lui
demander si lui aussi avait des documents pour son village. Le Wali,
Ahmedou ould Abdallahi, comme l'ancien préfet Mohamed ould Mkaitir,
insinuait, ainsi, que les villageois, aussi, avaient fait de la "gazra"
comme Hamdou Saleck.
La réponse du chef de village de Donnaye, à été que: comme tous les
villages du fouta et de la plupart de la Mauritanie ancienne, Les
donnayois n'ont aucun document; ils se sont établis après leurs
ancêtres.
Personnellement , j'y ajouterai que si le Wali avait lu les récits de
l'écrivain arabe Ibn Batouta, il y'a aussi des siècles, il y trouverait
que ce personnage historique arabe citait nommément Donnaye et Wothie
dans ses récits épiques.
Encore le Wali, en lieu et place de Hamdou Saleck, demande si le
village est prêt à rembourser les frais de l'ouvrage constituant la
prise d'eau , au cas, ou, Hamdou Saleck reculerait plus loin ? Le chef
de village répondit catégoriquement que non.
Pour Arc-en-ciel, le Pmc, le Wali du Brakna, qui nous avait inspiré
confiance lors de notre première rencontre dans son bureau à Aleg, était
devenu incontestablement, l'avocat du fossoyeur.
Et, péremptoirement, le Wali statuait qu'il n'existait qu'une
alternative: trouver une solution à l'amiable ou se soumettre à la
décision de l'état qui pourra être amère pour l'un ou pour les autres.
A ce rythme, ce ne sera amère que pour les autres, c'est à dire, les pauvres damnés de Donnaye.
La réponse du chef de village à été stoïque et pleine de foi islamique.
Nous ne discuterons plus jamais avec ce monsieur qui nous a toujours méprisé et humilié, advienne que pourra.
Nous continuerons à nous en remettre à Allah.
Je compris où cela conduirait mes pauvres damnés, je leur conseilla
d'accepter, d'aller négocier, pour prouver encore une fois de plus, leur
extrême bonne volonté.
Sous la conduite du nouveau maire de Dar El Barka, Monsieur Mohamed
ould Bilal, après deux heures d'horloge, et de très vives altercations
verbales, nous parvinmes à un compromis. A savoir que Hamdou Saleck
accepte de reculer jusqu'aux limites initiales de son projet, pour
desserrer l'étau qui asphyxie les villageois; en un mot, il accepte de
leur restituer leur espace vital, qui est un droit inaliénable, accordé
et garanti par la loi domaniale.
Certes,
à cause de l'électricité dans l'air et la tension, ces fameuses limites
n'ont pas été précisées par ni par l'un, ni par les autres, avant
d'aller rejoindre le Wali et sa délégation.
C'est
de retour auprès de la commission, après une bifurcation qui permit au
maire de Dar El Barka et Hamdou Saleck de se retrouver en aparté avec le
Wali, que le rapporteur en la personne du maire Mohamed ould Bilal,
indiqua, en hassania, dans son compte rendu au Wali, que les limites se
situeraient au niveau du canal, c'est à dire à 140 mètres du village,
que le chef de village, qui parle et comprend parfaitement bien le
hassania, et ses notables s'insurgèrent, et refusèrent catégoriquement
en précisant que les limites initiales étaient encore bien loin,
derrière .
Pour éviter à nouveau cet écueil, je proposai au Wali de venir voir
la borne encore présente, indiquant l'extrémité Sud ouest du projet.
Le Wali et les membres de la commission technique se déplacèrent,
esquivant les branches épineuses et contournant les grands arbres
susceptibles d'abriter des essaims d'abeilles, criante preuve de
l'inexploitation du projet, donc conduisant à la déchéance de " l'acte
administratif ", même régulier fut-t'il, qui aurait pu l'attribuer à
Hamdou Saleck.
Arrivés sur les lieux, Hamdou Saleck nia que c'était là, sa limite et un dialogue de sourds s'en suivi.
De nouveau, J'ai alors eu à dire au Wali que cela ne pouvait
constituer un handicap insurmontable, qu'il fallait consulter les
documents sur lesquels doivent être mentionnées certainement, toutes les
coordonnées et indications qui permettront à un topographe de
redelimiter le périmètre de Hamdou Saleck.
Le Wali accepta, et à nouveau, ordonna à Hamdou Saleck de lui apporter les documents au plus tard jeudi en huit, et, qu'il confiera la tâche à un topographe neutre, qui viendra délimiter le périmètre.
Rendez-vous est alors fixé pour jeudi prochain, à Donnaye ou à Aleg, rien a été précisé par monsieur le Wali.
Les donnayois qui demeurent encore, les damnés de Donnaye et moi, Balas, se présenteront dès mercredi à Aleg, In Cha'Allah .
Entre temps, monsieur le Wali, m'indiqua à nouveau, que Hamdou
Saleck, ne sera pas disponible, devant aller subir un traitement médical
à l'extérieur de la Mauritanie.
Toutes ces gesticulations prouvent a ne pas en douter que Hamdou
Saleck, n'a aucun document, ou, tout au plus, s'il en a, il s'agirait de
faux.
Arc-en-ciel, le Pmc, estime que, ce sera alors, la plus grosse
arnaque effectuée, de manière éhontée, avec la complicité évidente, de
toute l'administration territoriale du Brakna.
Arc-en-ciel, le Pmc, attire alors l'attention du président de la
république, sur cette énorme spoliation, qui évidemment, n'a pu être
réalisée au dépens des propriétaires terriens que grâce à la complicité
manifeste de l'ensemble des services administratifs de l'état.
Il revient au chef de l'état, sous peine, d'être considéré comme le
parain de cette dépossession illégale, de briser ce pot aux roses en
créant, une grande commission d'enquête.
Le Décret 2010-080 abrogeant et remplaçant décret 2000-089 du
17 juillet 2000 portant application de l'ordonnance 83127 du 05
-06-1983 portant réorganisation foncière et domaniale, est très clair
pour ce qui concerne tous les aspects de la question.
A défaut de voir le château de lois édifié pour règlementer et
pérenniser l'existence de notre pays, le peuple éclairé de Mauritanie,
ne peut aucunement accepter que celle-ci, qui est la nourricière de tous
nos agriculteurs, et la garante de notre autosuffisance alimentaire,
soit piétinée délibérément .
Arc-en-ciel, le Pmc, qui se veut lanceur d'alertes, assume ainsi sa prépondérante responsabilité .
Reportage photos.
Entrée du Wali dans le domaine de Hamdou Saleck, cet endroit est à moins de 100 mètres du village.
La loi domaniale accorde un espace vitale de 5 kilomètres au village qui jouxte les projets.
Le Wali, avec l,ensemble des membres de la commission technique, à quelques mètres des cimetières engloutis par le projet et au milieu des arbres.
Ces arbres, preuve que depuis l'attribution à ce jour il n'y a eu aucun aménagement agricole. La loi est très claire, si au bout de 5 ans, le propriétaire, n'a ménage pas, les services des eaux et forêts ne l'autoriseront pas à couper les arbres qui y ont poussé; donc, annulation pure et simple de l'octroi de la concession.
Le Wali, ahmedou ould Abdallahi, de retour à l'espace aménagé pour les discussions.
Hamdou Saleck ould Mohamdou, durant la réunion de conciliation.
Amadou Moctar Wane, chef de village de Donnaye à côté de Hamdou Saleck en turban.
Termitière représentant la limite initiale Nord-ouest du projet, version du village.
Borne sud-ouest, représentant la limite sud-ouest initiale du projet, selon les villageois.
Accueil public des donnayois, pares de leurs plus beaux habits .
C'est jour de fête; parce qu'il y a espoir de récupérer leurs terres qui leurs ont été spoliées depuis 1989 ( 25 ans ).
Balas à gauche, l'imam Ousmane Barry, hafidh du coran et un notable.
Autres villageois.
Malgré leur extrême pauvreté, les donnayois montrent qu'ils peuvent se priver de leur alimentation mensuelle pour la servir en un jour à leurs hôtes.
Au bord du fleuve, les femmes, réveillées très tôt le matin, des ( 6heures ) s'attellent à distribuer un bon goûter et un bon repas aux hôtes du jour.
Même les bébés endormis à califourchon, sur les dos de leurs mères, sont de la fête.
Ce jour, il y'eut du riz à profusion.
Cette souriante femme, sourde et muette, avait aussi compris l'enjeu de la journée.
La récupération des terres de ses ancêtres qu'elle cédera aussi à ses fils et petits fils.
Balas, bien installé sur la charrette qui le ramènera à Lougat, croisement de Lixeiba, pour retourner à Nouakchott .
Alassane Hamady Soma Ba
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