Les mauritaniens ont manifesté diverses
réactions relatives à la décision de l’armée mauritanienne portant sur
l’arabisation des correspondances et des décisions prises au sein des unités
militaires ou entre les Etats-majors des armées et les unités relevant de leurs
compétences.
Alors que
certains ont fait part de leur satisfaction pour cette décision et appelé à sa
généralisation, à toutes les circonscriptions administratives, d’autres ont
plutôt exprimé leur opposition à cette mesure, prétextant le fait qu’arabiser
l’administration, exclut la composante qui n’excelle pas dans la maîtrise de
l’arabe, majoritairement noirs (parlent aisément le français et les langues
nationales africaines).
Au milieu
des craintes suscitées par cette mesure pour les citoyens ainsi que ses
conséquences sur la cohésion de l’institution militaire, l’entrée en vigueur de
cette décision s’est avérée difficile pour les correspondances militaires,
malgré leur confidentialité au sein du corps.
Cette
situation trouve déjà sa parfaite illustration dans le retard des salaires des
éléments des forces armées mauritaniennes pour le mois d’août, à cause de
l’application de la décision portant l’arabisation des correspondances et
documents administratifs de l’armée mauritanienne.
C’est
d’autant vrai si l’on sait qu’en situation normale, le paiement des salaires
mensuels au niveau des forces armées et de sécurité s’effectue généralement les
22 et 23 de chaque mois, sinon auparavant si ces dates correspondent au
week-end.
Les
observateurs estiment que l’institution militaire se devait d’examiner la
mesure dans tous ses aspects, de s’ y bien préparer avant la phase d’exécution,
pour éviter tout impact négatif éventuel ainsi que pour manifester une finesse
dans la mise en œuvre du projet d’arabisation de l’administration, du fait que
la majorité des cercles administratifs s’inspireront de l’institution militaire
pour réactiver l’article 6 de la Constitution mauritanienne, qui stipule que la
langue arabe est la langue officielle du pays.
Par
ailleurs, le sujet de l’arabisation de l’administration en Mauritanie crée une
grande polémique en raison de son rejet des noirs et ironie du sort, l’actuel
ministre de la défense Diallo Mamadou Bathia, ne maîtrise pas l’arabe, du fait
qu’il est issu de la communauté noire.
Les
observateurs craignent aussi les conséquences de l’adoption de l’arabe comme
langue de travail dans les ministères et les départements gouvernementaux, sur
l’unité des mauritaniens.
En effet, au
moment où les arabes soutiennent l’arabisation de l’administration, les
négro-mauritaniens estiment que cette décision dissimile des intentions
inavouées destinées à les exclure et à asservir les cadres de leur communauté
qui ne parlent pas l’arabe.
La duplicité
de l’éducation adoptée par Mauritanie aggrave la crise ethnique et linguistique
dans le pays, puisque l’enseignement est divisé en système entièrement arabisé,
auquel adhèrent les fils de la communauté arabe et en système totalement
francisé convoité par les noirs.
Article plagiat du site Points-Chauds
Source : Ahmed Bettar, journaliste rédacteur
en chef du site Rapide Info
Site : http://rapideinfo.net/
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