Un outil dans notre combat politique
La question de l'identité
dans le discours politique en Mauritanie est quelque chose de relativement
ancien. On peut même dire qu'elle naquit avec la colonie. En effet, dès sa
création théorique (par décision du conseil interministériel du 29 décembre
1899 tenu au 55, rue La Boétie 75384 Paris Cedex 08), et avant même la
conquête militaire du Trab el Bîdhân[1]
(1902-1933) le colonialisme français avait introduit déjà le débat sur
les identités ethnique et raciale de leur future colonie. On parlait de créer
un « (…) espace unitaire maure »[2]
et de créer une colonie (la « Mauritanie occidentale ») dont
les principes de fondements devaient reposer sur des « (…) facteurs de l'unité naturelle maures et
sahariens »[3].
Les débats identitaires
commencent à être affichés réellement durant les années 50, particulièrement à
partir de 1958, avec la sortie dans la presse des colonies et dans celle de
Paris de déclarations à caractères racistes et exclusivistes de certains leaders
Bîdhân arabo-berbères.
Dans son numéro 334 du
21-27 avril 1958, un hebdomadaire de Dakar (Sénégal) « Echos d'Afrique noire » publie un
article intitulé : « Les Maures
veulent se rallier au Maroc parce qu'ils ne veulent pas être commandés par des
Noirs ». Deux mois plus tard, dans le quotidien français, Le Monde du 29-30 juin, le vice-président du conseil du gouvernement de la
colonie de Mauritanie, et futur président de la première république choisi par
l’administration coloniale, Mokhtar Wul Daddah déclarait : « Si nous devions choisir entre une
fédération maghrébine et une fédération d'AOF, nos préférences nous porteraient
vers le Maghreb ».
[1]Territoires
habités par ceux qu'on appelle communément, selon la terminologie coloniale
« Maure » ou « Arabo-berbère », et qui se dénomment
eux-mêmes, habituellement, « Bîdhân » qui veut dire
« Blancs » par opposition aux « Sudan », les « Noirs ».
Toutefois, depuis les événements de 1966 et surtout à partir de 1979 (Radio Mauritanie),
le discours panarabiste revendique
l'appellation « Arabe » à la place de « Bîdhân ». Le
panarabisme obtus les conduit à affiche une hostilité maladive contre leurs identités
partagées « raciales » (Noirs), culturelles (Berbères et juives) et
géographiques (Afrique : ils disent qu’ils ne sont pas Africains).
[1]MARTY, Paul :
« Considérations sur l'unité des
pays maures de l'Afrique occidentale française » (Annuaires et
Mémoires du CEHS/AOF. série B. 1916. pp. : 262-270)
[1]
MARTY,
Paul : « L'Emirat du Trarza ».
Revue du Monde Musulman. Paris, Leroux.
1919, in 8°. 438 pages.
-SALL
Ibrahima Abou : « Mauritanie du Sud.
Conquêtes et administration coloniales françaises. 1890-1945 » (éd.).
Paris, Karthala, 2007. 815 pages.
Mokhtar Wul Daddah
Face aux prises de position
exclusivistes de cette personnalité qui prétendait construire l'unité de la
Mauritanie, un conseiller territorial de la colonie du Sénégal, Dr Moustapha TOURE
(1922 - vendredi 16 avril 2004) répondit dans le même journal : « (...)
Si les Maures ne veulent pas accepter le jeu normal de la démocratie qui postule
la loi du nombre ou que,(...) [s'] il leur
coûte beaucoup trop d'être dirigés par des Noirs, le problème qui se pose à
notre conscience nous Africains, nous Sénégalais, nous riverains du Fleuve,
c'est celui du retour des Noirs de la Mauritanie actuelle dans la Fédération
d'Afrique Noire, parmi leurs frères Nègres»[4]
Le Ministre d’Etat chargé
des Affaires étrangères de Mokhtar Wul Daddah, Hamdi Wul Moukhnas (1968-1978), consolidera cette thèse
dans une interview qu’il accorda au journaliste et ethnologue italien Attilio
Gaudio dans un numéro spécial consacré en août 1976 au « Réveil mauritanien » dans la revue Remarques
africaines de Bruxelles : « Certains observateurs ont
peut-être été étonnés de notre entrée si tardive au sein de la Ligue des Etats
arabes. En fait, elle est surtout due aux lendemains difficiles de notre
indépendance. Nous étions alors coupés de tout et de tous. La colonisation nous
avait intégrés à l’Afrique occidentale bien que notre culture soit arabe » [5]
[1] « Echos d'Afrique noire » Sur la photocopie de l'article que
nous avons, le numéro et la date ne sont pas mentionnés.
[1] GAUDIO, Attilio : « Le
dossier de la Mauritanie » Paris. Nouvelles éditions latines. 1978. 431
pages. p. : 270.
Chef de Service Maghreb et
Afrique du Centre Ouest de l’Agence nationale italienne de presse
(A.N.S.A.)
C’est le père de ce même Hamdi Wul Moukhnas
qui a assassiné le leader politico-religieux du Fuuta Jaloŋ, Alfaa Yaayaa JALLO,
dans le courant du mois d’août 1912 à
Port Etienne où il était exilé depuis le mois d’octobre 1911. L’Administration
coloniale française de Mauritanie avait fait courir le bruit qu’il est
décédé des suites de mauvaises
conditions de détentions ; mais, en réalité, il fut tué par ce garde Bîdhân à la suite
d’une vive altercation. L’homme politico-religieux du Fuuta Jaloŋ se plaignait
de ses difficiles conditions de détention. Le père de Hamdi Wul Moukhnas ne
supportant pas d’avoir été engueulé par un « sale nègre » tira sur
lui un coup de fusil mortel.
Hamdi Wul Moukhnas
Durant la période
coloniale, il faut préciser que le débat sur la question identitaire était
rendu encore plus compliqué par les prises de position politique et idéologique
raciste de l'autorité coloniale elle-même. Comme on dit en Pulaar ou
Fulfulde : « jeddi ngalaa »
(Nulle personne ne peut contester ce fait historique)
Comparés aux Bîdhân, les
Noirs (Bamana, Fulɓe, H’râtîn, Sooninko, Wolof) étaient considérés inférieurs
culturellement. L'administration coloniale avait la certitude qu'il y avait
chez ces derniers un « vide
culturel » qu'il fallait combler. Alors elle se crut dans le devoir de
créer pour eux des écoles destinées à « (...) donner satisfaction aux légitimes aspirations des populations noires à
la culture française »[6].
Tandis que chez les Arabo-berbères, le même gouverneur avait écrit « (...)
il faut tenir compte du fait qu'il
existe une civilisation musulmane fortement poussée que, partout nous
respectons et favorisons »[7].
C'est la raison pour laquelle, à la différence des Noirs « (...) l'enseignement chez les Maures doit être
avant tout un moyen d'action politique. (..) [pour] (...) former dans d'excellentes conditions et
sans porter ombrage à l'esprit d'indépendance de nos administrés
(...)"[8].
Le Lieutenant-gouverneur de Mauritanie par intérim, Beyries, a écrit quant à
lui dans son rapport politique annuel de
1938 que l'enseignement constituait par ailleurs un moyen « (...) de doter la nouvelle génération d'une
culture arabe que leurs parents n'avaient pas »[9]. Cette politique de l'enseignement fut
renforcée dès 1954 par la publication de l'arrêté
n°139 du 24 mai 1954 du gouverneur de la Mauritanie rendant l'enseignement
de l'arabe obligatoire sur l'ensemble du territoire[10].
Donc, contrairement à une
idée reçue, ce n’est pas le premier gouvernement dirigé par Mokhtar Wul Daddah
qui a imposé l’enseignement obligatoire de l’arabe, mais bien l’administration
coloniale française. Les textes de février 1966 imposés par le régime de Mokhtar
Wul Daddah étaient dans une logique de renforcement de cette arabisation.
La politique scolaire
appliquée à partir de 1905, mais sans aucune formalisation au préalable, eut
pour effet de diviser la communauté scolaire « mauritanienne » en
deux groupes distincts sur des considérations raciales. En Mauritanie, dans
l’exercice de l’administration coloniale, les « Mauritaniens » étaient
administrés sur des critères raciaux aussi dans les domaines de la
justice, de la santé, dans le recrutement pour l’armée coloniale, dans le
paiement des impôts[11].
Un des successeurs de
Beyries, Christian LAIGRET, quant à lui, avait trouvé normal que cette colonie
(qu'il assimilait à une seule ethnie, celle des Bîdhân et leurs H’râtîn et
esclaves) se tienne, après les élections de juin 1946, « (...) à l'écart de toute réforme et de toute
propagande. [car], (...) la
circonscription électorale unique Sénégal/Mauritanie avait déçu les Maures, peu
satisfaits de voir « (…) un Noir représenter un pays de Blancs »[12].
Evidemment, les chefferies
guerrière et Zwâya avaient fini par
être convaincues par cette thèse coloniale qui affirmait l'appartenance de la
Mauritanie à une seule ethnie, la leur, les Bîdhân, et la primauté de ceux-ci
sur les Noirs, quelles que soient leurs appartenances ethnique, culturelle et
sociale (Bamana, Fulɓe, H’râtîn, Sooninko et Wolof)
La volonté de confier la
direction du pays à des dirigeants politiques bîdhân, la conviction acquise par ces derniers que la Mauritanie
était une « colonie ethnique maure »,
l'argumentation classique de groupes d'influence permanents issus des
administrations civile et militaire de la colonie qui luttèrent pour que
celle-ci ne soit pas annexée au Sénégal pour des raisons de non-rentabilité, et
selon laquelle il fallait tenir compte du « (…) refus et de la crainte des Maures d'être dominés par des Noirs »[13],
les prises de position des Noirs, tout ceci constituait un ensemble de facteurs
psychologiques peu favorables à une stabilité sociale et politique. C'est dans
ce contexte de culture politique ethnico-raciste que la colonie de Mauritanie
accéda à l'indépendance le 28 novembre 1960.
Cette date symbolise
l’affichage officiel local et international de l’hégémonie politique
ethnico-raciale des Bîdhân et de l’arabité de la Mauritanie construite et cautionnée
avec un accompagnement très lisible d’une Administration coloniale française très
raciste anti-Noirs dans le cadre de cette colonie.
Pour confirmer cette
vocation raciste anti-Noirs et panarabiste, après les arrestations de septembre
1986, celles de 1987-1990 et les massacres de militaires WaalFuuGi (Bamana, Fulɓe, Sooninko et Wolof), les déportations de
1989-1990, le Système Bîdhân mit en pratique,
pour la première fois depuis novembre 1960 une nouvelle et inhumaine action
pour montrer ses réelles convictions idéologiques et ses fermes intentions de
réaliser ses objectifs politiques et socioculturelles d’arabisation intégrale
de la Mauritanie : les pendaisons d’Inal dans la nuit du 27 au 28 novembre
1990.
[1] ANSOM. Aix-En-Provence. Carton
2256. Dossier 2. Enseignement en Mauritanie. 1950-1958.
[1] SALL, Ibrahima Abou : « Mauritanie du Sud. Conquêtes et
administration coloniales françaises. 1890-1945 » (éd.). Paris,
Karthala, 2007. 815 pages.
[1]caran : 200 MI 1872/ANS 2 G 46/20.
Mauritanie. Rapport politique annuel 1946. III : Elections. P. 9. Il s'agissait
du député Léopold Sédar SENGHOR, le futur président de la
République du Sénégal (1960-1981).
[1]TERRIER,
Auguste et MOUREY, Charles : L'expansion
française et la formation territoriale. Gouvernement Général de l'AOF.
Paris, Leroux, 1910. p : 301
Une inhumanité installée
aux antipodes de la solidarité très humaine exprimée par un des rares Bîdhân
qui fait exception : le lieutenant Mohamed Lemine Ould …,
de la tribu des Tenwâjib. C’est seulement à Waalata que j’ai eu personnellement
l’occasion de trouver pour la première fois depuis les arrestations de
septembre 1986 ce cas exceptionnel de sympathie à notre égard. Dès les premiers
contacts, il manifesta ce sentiment. Il commanda le fort pendant une courte
période (27 avril - 27 juillet 1988). La raison de la brièveté de son séjour
trouve, à l’évidence, son explication dans le témoignage de sa sympathie qu’il
exprima à notre égard dès les premiers contacts dans notre salle
d’enfermement. Une sympathie qui était
mal tolérée par ses subalternes dont son premier adjoint, Mohamed Ould BOWBÂLI
qui refusait ouvertement de lui obéir à chaque fois qu’il donnait des
ordres pour une amélioration de nos conditions de détention. La plupart d’entre
nous comprirent que ce qu’il avait vu dans la salle de séjour des prisonniers
politiques le jour de son arrivée l’avait choqué : « Comment
peut-on faire ça à un être humain ? Comment peut-on faire ça à des êtres
humains, des musulmans, des Mauritaniens !». Il fit tout pour
améliorer nos conditions de détention (amélioration alimentaire, ouverture des
fenêtres qui étaient condamnées et qui le seront de nouveau après son affection
pour sanction parce que son comportement humanitaire avait été signalé par ses
subalternes à la Direction de la Garde nationale à Nouakchott). Le premier
jour, dès qu’il sortit de la salle de détention, il envoya même un garde
acheter au village de Waalata du sucre, des arachides et du lait en poudre pour
ceux qui étaient les plus marqués par la malnutrition.
Une solidarité humaine qui
contrastait dans son intégralité avec l’inhumanité absolue affichée par le lieutenant Ghâli Ould SOUVY, de la tribu des Awlâd Gheylân (Adrâr)
: «On vous a fait venir ici pour vous tuer. Vous ne retournerez jamais
auprès de vos familles. Nous vous tuerons tous à petit feu, et nous ferons des
rapports dans lesquels nous dirons que vous êtes morts de paludisme. C’est fini
pour vous. C’est ma mission. Ordre du patron».
Le nom du lieutenant Mohamed Lemine Ould …et ceux d’autres qui ont agi
comme lui doivent être mémorisés et honorés publiquement un jour, même à titre
posthume lorsque notre pays trouvera un jour sa dignité humaine.
Ce jour viendra. J’en suis convaincu.
A l’opposé, ceux des criminels qui ont organisé et réalisé ce sinistre
projet de destructions humaines au nom de l’arabisation et de la Bîdhânisation de
la Mauritanie et leurs « Tirailleurs
sénégalais » administratifs et militaires issus des milieux H’râtîn,
Bamana, Fulɓe, Sooninko et Wolof seront mémorisés dans la négative absolue. La
justice citoyenne et républicaine absolue sera appliquée contre eux.
Si de leurs vivants ils ne sont pas jugés et punis, alors leurs
descendances risquent d’hériter moralement de ces crimes commis contre les
Bamana, les Fulɓe, les Sooninko et les Wolof au nom de l’arabisation et de la
Bîdhânisation de la Mauritanie.
Comme
on dit en Pulaar ou Fulfulde « Hare
koko jokki haa poolgu » (le combat continue jusqu’à la VICTOIRE
Ibiraahiima Abuu SAL
2014, MBooy, 13 naasaande
(jeudi 13 mars 2014)
[1][1]Territoires
habités par ceux qu'on appelle communément, selon la terminologie coloniale
« Maure » ou « Arabo-berbère », et qui se dénomment
eux-mêmes, habituellement, « Bîdhân » qui veut dire
« Blancs » par opposition aux « Sudan », les
« Noirs ». Toutefois, depuis les événements de 1966 et surtout à
partir de 1979 (Radio Mauritanie), le
discours panarabiste revendique l'appellation « Arabe » à la place de
« Bîdhân ». Le panarabisme obtus les conduit à affiche une hostilité
maladive contre leurs identités partagées « raciales » (Noirs),
culturelles (Berbères et juives) et géographiques (Afrique : ils disent
qu’ils ne sont pas Africains).
[1][2]MARTY,
Paul : « Considérations sur l'unité
des pays maures de l'Afrique occidentale française » (Annuaires et
Mémoires du CEHS/AOF. série B. 1916. pp. : 262-270)
[1][3] MARTY, Paul : « L'Emirat du Trarza ».
Revue du Monde Musulman. Paris, Leroux. 1919, in 8°. 438 pages.
-SALL Ibrahima Abou : « Mauritanie du Sud. Conquêtes et administration coloniales françaises.
1890-1945 » (éd.). Paris, Karthala, 2007. 815 pages.
[1][4]
« Echos d'Afrique noire »
Sur la photocopie de l'article que nous avons, le numéro et la date ne sont pas
mentionnés.
[1][5]
GAUDIO, Attilio : « Le dossier de la Mauritanie » Paris.
Nouvelles éditions latines. 1978. 431 pages. p. : 270.
Chef
de Service Maghreb et Afrique du Centre Ouest de l’Agence nationale
italienne de presse (A.N.S.A.)
C’est
le père de ce même Hamdi Wul Moukhnas qui a assassiné le leader
politico-religieux du Fuuta Jaloŋ, Alfaa Yaayaa JALLO, dans le courant du mois d’août 1912 à Port
Etienne où il était exilé depuis le mois d’octobre 1911. L’Administration
coloniale française de Mauritanie avait fait courir le bruit qu’il est
décédé des suites de mauvaises
conditions de détentions ; mais, en réalité, il fut tué par ce garde Bîdhân à la suite
d’une vive altercation. L’homme politico-religieux du Fuuta Jaloŋ se plaignait
de ses difficiles conditions de détention. Le père de Hamdi Wul Moukhnas ne
supportant pas d’avoir été engueulé par un « sale nègre » tira sur
lui un coup de fusil mortel.
[1][6]
ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques scolaires 1933-1934.
Mauritanie. Page 8.
[1][7]
ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques scolaires 1933-1934. Op. Cit.
[1][8]
ANS. 2G34/139 (200MI 2657). Rapports statistiques
scolaires 1933-1934. op.. Cit.
[1][9]
ANS : 2 G 38/1 (200MI 1792). Rapport politique annuel de 1938. Mauritanie.
Lt-Gouverneur par intérim Beyries.
[1][11]
SALL, Ibrahima Abou : « Mauritanie
du Sud. Conquêtes et administration coloniales françaises. 1890-1945 »
(éd.). Paris, Karthala, 2007. 815 pages.
[1][12]caran : 200 MI 1872/ANS 2 G 46/20. Mauritanie. Rapport
politique annuel 1946. III : Elections. P. 9. Il s'agissait du député Léopold
Sédar SENGHOR, le futur président de la République du
Sénégal (1960-1981).
[1][13]TERRIER,
Auguste et MOUREY, Charles : L'expansion
française et la formation territoriale. Gouvernement Général de l'AOF.
Paris, Leroux, 1910. p : 301
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