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mardi 23 décembre 2014

L’existence ou non de l’esclavage en milieu Soninké Par Thomas Mag.



L’existence ou non de l’esclavage en milieu Soninké a été l’objet, ces dernières semaines, de débats sur RADIO DIAGUILY. Je rends d’abords hommage à Abibou Dramé, l’initiateur de cette radio. Le sujet était tabou. Il ne l’est plus. Abibou a crée cette radio pour permettre au monde de connaitre le Soninké, sa culture, ses valeurs, mais aussi ses forces et faiblesses, afin qu’il joue son rôle d’homme du 21ème siècle. L’homme de ce siècle cherche et innove. Il évolue en fonction de son temps. Il apprend inlassablement de ses expériences et de ses erreurs. Au fur et à mesure, cet Homme-là améliore son mode de vie et de fonctionnement tant individuel que social, ses rapports avec le monde extérieur. Par RADIO DIAGUILY et par d’autres projets nés dans la même optique, c’est l’homme du monde, en le Soninké, qui est entrain de voir le jour. Faisons en sorte qu’il en soit ainsi.

Le débat sur l’esclavage n’est pas insignifiant. Nous pouvons débattre en gardant nos liens amicaux intacts. C’est une façon de montrer au monde que nous sommes civilisés.

Nous savons tous pertinemment que seule la Vérité tranche et libère. Je parle de cette Vérité à double face. Elle soulage et réjouit celui ou celle qui la dit peut importe ses conséquences. Elle peut aussi faire en sorte que, celui ou celle qui ne la fait pas connaitre, ou ne la reconnais pas, ou se taise là-dessus, s’en veille à jamais. Allah nous a demandé de dire « la vérité quand bien même elle fait mal ». Qu’Allah nous guide sur le droit chemin.

L’esclavage a existé sous la forme du temps du Jihad et du prophète Mohamed. Existe-t-il sous cette même forme ? Il serait inutile de m’attarder là-dessus car nous sommes à la veille de l’an 2015.

Les conséquences de sa nouvelle forme sur les rapports humains que nous appelons communément les séquelles sont nombreuses. Je n’en suis pas un spécialiste. Mais tout esprit subtil, bienveillant et tout bonnement intentionné y constaterait, ne serait-ce qu’avec le moindre effort, son existence flagrante. Le cas est tellement complexe qu’on pourrait, d’entrée de jeu, risquer de donner raison à ceux qui nient son existence.

L’esclavage de nos jours est maquillé. Chacun pourrait lui donner les couleurs qui lui conviennent à sa guise. Il est caché puisse qu’il n’est pas physique. Il est appliqué en interne des familles qui en font leur socle de vie de telle sorte que le rapport esclave-noble est entretenu inconsciemment, ou naturellement, ou de bon gré pour perdurer dans le temps. C’est l’esclavage de coutume entretenu par les nobles de coutume. Je n’en veux pas à ceux qui, ignorant la base du problème, pensent qu’il n’est plus. Il est bien là où il est difficile de le combattre. Son invisibilité est si marquante qu’il n’apparait que furtivement de temps à autre. Mais ces apparitions ne sont pas anodines puisse qu’elles permettent d’ouvrir les portes sur son existence. Par exemple, quand il arrive que deux personnes de castes différentes (esclave, ou esclave intermédiaire ou esclave d’esclaves et noble) décident de se marier selon les principes de l’Islam, le concept d’esclavage fait surface, comme par enchantement. Quand il s’agit de nommer, sur la base des connaissances acquise en étude du coran, une personne pour diriger la prière en mosquée, il refait encore surface. Les disciples (talibés) qui accompagnent les marabouts en scandant le nom du Prophète Mohamed ne sont-ils pas tous issus de castes d’esclaves ? La liste n’est exhaustive. Dans tous les cas, les coutumes prennent le dessus sur l’Islam comme si l’homme a été, par un quelconque accord, autorisé à outrepasser les règles de l’Islam quand ses intérêts sont en jeu.

Une personne en société, même physiquement libre, ne peut accepter qu’on le traite d’homme de « BASSE CLASSE » en raison de son nom de famille. FO LE’MME (petit homme ou homme diminué en Soninké) est plus fort, plus colorés et plus chargé en cette même langue et il perd de sons sens quand il est traduit. Une personne digne ne peut être fière de pareils traitements. Pour comprendre cela, il faut le vivre. Celui qui ne le vit pas ne peut mesurer le degré de gêne que ces catégorisations sociales peuvent provoquer auprès des victimes. On s’arrange aujourd’hui à dire que cet esclavage de coutume s’accepte. Plutôt, ceux qui le subissent l’ignorent. Nous sommes tous égaux dans les mots et non dans les faits. Qu’Allah nous pardonne.

Soninkos, ça ne coûte rien de reconnaître la vérité. Elle n’appartient à personne. Elle appartient à Allah. Chacun est libre d’interpréter un fait comme bon lui semble. Mais allons-nous ainsi retrouver le salut si nous continuons de tourner le dos à ce que Dieu à prescrit à l’humanité ou allons-nous nous conformer à nos propres règles coutumières ?


Thomas Mag Alias Thomas sankara du Guidumakha
Source : FaceBook

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