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jeudi 18 décembre 2014

Le Parlement Européen condamne le Gouvernement mauritanien et exige la libération de Biram et de ses codétenus



Dans une résolution adoptée à main levée aujourd’hui à Strasbourg (France), le Parlement Européen a fermement condamné l’attitude du gouvernement mauritanien vis-à-vis des antiesclavagistes. Après avoir rappelé le contexte de l’esclavage en Mauritanie et sa persistance malgré le déni officiel et les nombreuses abolitions de façade, les élus européens ont condamné l’arrestation des militants d’IRA et notamment celle de son président avant d’exiger leur libération immédiate et de demander aux autorités mauritaniennes de cesser de les harceler.
On rappelle que le gouvernement avait dépêché, il y a deux jours, une forte délégation officielle portant dans ses bagages un chargement de Hratine de service et dont l’objectif était de contrecarrer, au près des Européens, l’action de lobbying entreprise depuis plusieurs semaines par les militants et sympathisants d’IRA en Europe. Le ton et le contenu de cette résolution dissuaderont Ould Abdel Aziz à renouveler ce genre de pathétique initiative. En attendant, ce sont les contribuables mauritaniens et le Trésor public qui ont payé les frais d’une telle mission de désespoir.

Par ailleurs, nous apprenons que le procès, annoncé dans la précipitation et en dépit de toute procédure, que le gouvernement  voulait ouvrir aujourd’hui pour juger Biram et ses codétenus à Rosso, a été ajourné jusqu’au mercredi 24 décembre. Biram et ses codétenus avaient refusé d’y comparaître en faisant valoir, dans une lettre adressée au président du Tribunal, que leurs droits n’avaient pas été respectés.

Nous vous reproduisons ici le communiqué de presse paru sur le site de l’UE ainsi que le texte de la résolution n° 2014/2999(RSP), visible au lien ICI.

Mauritanie: l'affaire Biram Dah Abeid

Le Parlement condamne l'arrestation, le 11 novembre, et le maintien en détention de Biram Dah Abeid, l'un des principaux militants mauritaniens engagés dans la lutte contre l'esclavage et fondateur de l'initiative pour le retour d'un mouvement militant en faveur de l'abolition de l'esclavage en Mauritanie - et demande sa mise en liberté immédiate. Les députés appellent les autorités mauritaniennes à mettre un terme à toute forme d'esclavage, une pratique abolie en 1981 et incriminée en 2007 mais qui persiste en Mauritanie. La résolution invite instamment la haute représentante de l'UE et les États membres à veiller à "définir une politique claire et praticable en matière d'affaires étrangères et de droits de l'homme", dans le respect du cadre stratégique de l'Union en ce qui concerne les droits de l'homme et la démocratie" et à mettre en avant le volet "droits de l'homme" de la stratégie de l'UE dans la région du Sahel avec le gouvernement mauritanien.
La résolution a été adoptée à main levée.
REF. : 20141212IPR01240

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