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samedi 27 décembre 2014

Dieu a-t-il besoin d’un défenseur ?



Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaitir,  a été arrêté il y a un an, après avoir écrit un article sur les pratiques de Mahomed et le système de castes en Mauritanie.
«  Dans son article, Mohamed  Ould Mohamed M'Kheitir, critiquait les décisions prises lors de la conquête de La Mecque au cours de laquelle, soulignait-il, « les mécréants arabes qui combattaient l'islam ont été graciés parce qu'ils étaient des proches parents du Prophète et de ses compagnons, contrairement aux juifs qui étaient exécutés pour avoir seulement comploté contre le Prophète ».  Il accusait également la société mauritanienne d'avoir perpétué « un ordre social inique hérité de cette époque » avec la « marginalisation au nom de l'islam » de certains catégories sociales telles que les « Moualamines (forgerons), les descendants d'esclaves et les griots ».

Ma première remarque est qu’il y a eu une très faible mobilisation autour de son arrestation. Est-ce parce qu’il est forgeron ou parce qu’il y a un consensus, en Mauritanie, de ne pas parler de la religion en dehors des conventions. Pourtant, la Constitution mauritanienne reconnait la liberté de conscience et d’expression.

Cette arrestation témoigne de la contradiction qui traverse la société mauritanienne et ses dirigeants. Entre un souci de paraître s’aligner sur la modernité et le conservatisme s’établit un fossé qui semble insoluble. A-t-on le droit de dire ce que l’on pense ? A-t-on droit de parler de la religion en fonction de ses convictions. En tout cas, cette condamnation à mort montre qu’il y a une volonté de museler les esprits critiques.
Ma problématique se situe au niveau du pouvoir que donne Dieu aux hommes dans sa propre relation à chaque individu. 

Dieu a-t-il besoin de juges à sa place. N’a-t-il pas dit  que, lui est le seul juge. Pour ceux qui l’offensent où ne l’obéissent pas, n’a-t-il pas affirmé qu’il lui appartient de les juger.
De nombreux versets du Coran l’attestent. Par exemple,  « Quant à ceux qui se détournent laissez-les (4, 80).  Dans tout le Coran, il n’y aucun verset qui demande aux hommes de punir l’apostat. Le châtiment de Dieu est clairement exprimé mais aucun texte n’autorise à châtier ici bas. Ce sont les légistes musulmans qui ont édicté cette règle condamnant l’apostat. Encore faudrait-il définir la notion. 

Ils se fondent essentiellement sur un hadith d’Ibn Abass qui affirme que Mohamed  aurait dit que : « Quiconque change sa religion, tuez-le. ». Ce hadith n’a pas été confirmé par Al Boukhari ou repris par Muslim.
Ce que Dieu demande à ceux qui croient est l’amour de son prochain, le reste lui appartient. Très peu de croyants appliquent cette règle qui est pourtant celle la plus élevée, difficile à mettre  œuvre, mais s’arrogent le droit de juger.

Ce que je crois est que nous sommes là face à un procès politique qui vise à contenter une minorité mauritanienne extrémiste, d’une part et d’autre part, la personne arrêtée est forgeronne et  fait l’objet de mépris de la part de la majorité des Mauritaniens.
Dans toutes les composantes de la société mauritaniennes, le forgeron est méprisé. Pourtant, avant l’islamisation de l’Afrique l’Ouest, il était respecté car maître de savoirs.
Très eu d’acteurs politiques mauritaniens parlent de la nécessité d’instituer en Mauritanie un régime laïc. Leur peur est celle d’être stigmatisé.  Cela explique donc le peu d’intérêt accordé à l’arrestation de Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaitir.

Il est temps, qu’en Mauritanie, que l’on s’occuper des problèmes qui concernent les hommes, c’est dire le développement et de laisser à Dieu ce qui lui appartient.

Oumar Diagne écrivain

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