Le rapporteur spécial des Nations-Unies sur les
formes contemporaines de Racisme, de Discriminations raciales, de Xénophobies
et de l’Intolérance y associée, M.Mutuma Ruteere, a animé hier dimanche
8 septembre, une conférence de presse.
Objectif : faire le point de sa visite de travail de quelques jours en Mauritanie. Visiblement satisfait de son séjour professionnel mauritanien, il a affirmé qu’en dépit de quelques lacunes, force est de constater l'existence avancées appréciables.
Selon le Rapporteur spécial, il y a eu de progrès réels dans la mise en œuvre par Nouakchott de certaines recommandations formulées par les mécanismes de droits de l’homme. «J’ai entrepris une visite officielle du 2 au 8 septembre 2013 en Mauritanie. Lors de ma visite, j’ai tenu des réunions à Nouakchott, Rosso et Kaédi.
J’ai rencontré les plus hauts représentants du Gouvernement, au niveau national et local, ainsi que des représentants de la société civile, les organisations non gouvernementales, les défenseurs des droits de l’homme, les victimes de violations des droits de l’homme, y compris les pratiques analogues à l’esclavage et la discrimination raciale » a indiqué le Rapporteur spécial onusien au début de cette rencontre avec les médias.
Mutuma Ruteere a remercié également au cours de cette rencontre avec les médias organisée à l’hôtel T’Feïla à Nouakchott, le Gouvernement mauritanien pour l’invitation qui lui a été adressée ainsi que pour « la coopération franche avant et pendant ma visite» a-t-il ajouté.
Il a rappelé par ailleurs au cours de ce tête-à-tête avec les médias les efforts déployés pour mettre en œuvre l’Accord tripartite en 2007, qui a permis le retour de plus de 24.000 Mauritaniens entre 2008 et 2012, les qualifiant de remarquables.
« Pourtant, les souvenirs douloureux des événements de 1989 restent vivaces dans la vie des femmes, des hommes, beaucoup de filles et de garçons, qui ont perdu des êtres chers, des maisons, des terres et des papiers d’identité » a-t-il dit.
Et de poursuivre : « j’ai entendu un certain nombre de préoccupations liées aux difficultés d’inscription, indemnisation et de réparation pour certains des rapatriés, la poursuite des conflits fonciers et l’absence de responsabilité pour les violations des droits humains commises à cette époque.
Ces préoccupations doivent être inscrites d’urgence dans l’agenda de la réconciliation nationale et sont pré-requis pour la construction d’une société inclusive et diverse» a-t-il conclu dans sa présentation du bilan de sa visite de travail.
La loi d’amnistie de 1993 ?
Répondant une question relative à la Loi d’amnistie de 1993, le rapporteur spécial des Nations-Unies a dit sans ambages : « Les crimes doivent être punis. Pour cela, il faut revoir cette loi et changer ce qui doit l’être. Cette voie doit être une première étape pour rendre justice avant de faire comparaître les responsables des crimes commis».
Répondant une autre portant sur l’esclavage, M. Ruteere a laissé entendre que bien que l’esclavage a été interdit, il y a encore des personnes qui sont victimes des pratiques analogues à l’esclavage. Les femmes et les filles dans telles conditions continuent d’être particulièrement vulnérables et soumises à diverses formes de violences notamment la violence sexuelle.
Evoquant ses impressions générales sur son séjour de travail, il a dit en substance : « il ne fait aucun doute qu’il y a eu de réels progrès dans la mise en œuvre de certaines des recommandations formulées par les mécanismes internationaux des droits de l’homme, à savoir la création d’une Commission Nationale des Droits de l’Homme, l’amendement de la Constitution pour reconnaître la diversité ethno-culturelle du pays, l’adoption de la loi sur l’esclavage, pour n’en citer que quelques-uns ».
Camara Mamady
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