Connu
pour être le peuple qui dirigea l'empire du Ghana (wagadu) entre 5ème et 11ème
siècle, les soninkos se trouvent principalement dans 4 pays Ouest-africains (La
Mauritanie, Le Mali, Le Sénégal et La Gambie).
En dehors
de ces pays d'origine, des fortes diasporas sont présentes dans plusieurs pays
(En Europe, En Amérique et En Afrique centrale). Islamisés depuis plusieurs
siècles, les soninkos s'accrochent à leurs coutumes et traditions ancestrales
qui régissent leur vivre-ensemble. Par ce fait, dans l'imaginaire collectif
soninké, on peut constater une fierté quasi hautaine par la qualité d'être
soninke.
Notre
modeste travail de réflexion consistera de disséquer cette fierté SONINKAAXU
dans son aspect culturel, social-politique et religieux.
Nous
tenterons d'apporter un éclairage réfléchi sur certains termes (promouvoir la
culture, le mariage, la solidarité et la fraternité) et leurs réalités concrètes
dans la société soninké.
A la
naissance d'un bébé soninké, nos félicitations et nos salutations vont aux
parents avec passion et dévouement. Au jour du baptême du bébé, notre
invocation-prière la plus répandue à l'endroit du nouveau né et ses parents est
la suivante : Qu'ALLAH le rende meilleur que ses parents dans le bien
évidemment. !!! Dans l'imaginaire collectif soninké, cette prière porte
l'espérance que le nouveau né soit fraternel, respectueux, solidaire et en tout
un bon soninké épousant son milieu passivement selon les règles, les us et les
conditions en place. Cette logique de vouloir conditionner l'être humain dès
son bas âge constitue les premiers jalons du système des castes. Quiconque
comprend le système des castes, aura compris une grande partie de ladite fierté
SONINKAAXU.
Ce
système se base sur une hiérarchisation bien entretenue des différents groupes
qui composent les soninkos. Cette hiérarchisation sociale est perçue
différemment selon le groupe auquel l'individu appartient. En effet l'individu
peut la subir ou la faire subir aux autres. Dans ce cadre spécial se forment
des groupes spécifiques où l'individu quelque soit ses capacités physiques et
intellectuelles innées est soumis à un déterminisme par naissance selon les
bonnes convenances SONINKAAXU.
Qui sont
ces différents groupes qui forment ce système quasi divinisé par la fierté
SONINKAAXU. ???
Nous
distinguons 4 castes distinctes et nous verrons brièvement le détail de chacune
d'elles et leurs places dans cette stratification sociale.
- LES HORO (les nobles féodaux selon les lieux)
Le
système est conçu généralement par eux et fonctionne pour eux dans leur
promotion de presque droit divin. Dans ce groupe, l'individu est né HORÉ et il s'arroge selon les bonnes convenances
SONINKAAXU le pouvoir politique (chefferie traditionnelle voire plus). Il doit
veiller sur le dispositif pour que le système perdure le plus longtemps
possible. L'imaginaire sociologique et collectif de ce groupe veut et conditionne
qu'il soit le meilleur dans bien des choses en tout lieu par rapport aux
autres. Ils peuvent être identifiés par des noms de famille en fonction des
espaces géographiques. A ce groupe, on peut assimiler les MANGOU qui jouent des
rôles d'intermédiaire spécifiques.
2- De nos
jours, certaines familles issues de ce groupe s'enorgueillissent d'avoir des
esclaves inconditionnels. Certaines personnes se considèrent comme les seules
légitimes à occuper certaines positions honorifiques dans le milieu soninké.
- LES MODINI (marabouts religieux)
Ce groupe
tient un double rôle consistant à cautionner religieusement le bien fondé du
système et ses travers et de bénéficier d'avantages par son statut. Le
déterminisme par naissance cité plus haut veut qu'un individu de ce groupe soit
instruit en sciences religieuses et le seul légitime quelque soit son niveau
d'études à diriger certaines cérémonies religieuses ou autres. Anciennement les
MODINI initient les membres de tous les groupes à l'instruction basique et
élémentaire du savoir-faire (prières et autres) de l'islam. Par leur
compréhension plus que discutable des principes juridiques de l'islam, ce
clergé ethnique n'hésite pas à transposer la fierté-SONINKAAXU (les coutumes
ancestrales soninkés) sur les préceptes de l'islam en adaptant ces derniers.
- LES NIAXAMALANI (griots, forgerons et autres)
Composé
de plusieurs sous-groupe, ce groupe est sensé détenir la mémoire collective.
Ces gens peuvent être des médiateurs sociaux efficaces pour régler les conflits
à divers niveaux de la société, mais ils jouent aussi par leur statut un rôle
complice pour le maintien du système. Ils estiment que toute ouverture à cette
stratification sociale en place serait une régression par rapport au passé soi-disant
glorieux de SONINKAAXU. Leur versant moderne se voit par le fait de vanter les
fortunes de riches des différents groupes par rapport à leur alter ego moins
généreux. Ce groupe est solidaire dans bien des cas avec les deux premiers
groupes ( Horo et Modini).
- LES KOMO (anciens esclaves et reconnus comme tels dans SONINKAAXU)
Leur
statut d'esclaves n'a aucune source islamique valable dans l'histoire ancienne
comme récente des soninkos. Ils sont majoritaires presque dans toute entité de
groupement soninké.
Anciennement
possédés par les HORO, les MODINI et certains NIAXAMALANI à travers une
exploitation esclavagiste, ces personnes sont les véritables victimes des
clichés de la fierté-SONINKAAXU d'aujourd'hui. Le système est conçu contre eux
et sur eux, et dans l'imaginaire collectif selon les bonnes convenances
soninké, toute promotion dans tous les domaines serait illégitime pour eux. Ils
sont bien vus par les autres, s'ils acceptent d'être d'éternels subalternes
prédisposés à certains comportements peu enviables (danses, langages vulgaires
et autres). Des nos jours l'exploitation esclavagiste n'existe pas dans les
faits mais par des séquelles tenaces, les KOMO sont liés très souvent à des
familles d'anciens maitres qui semblent entretenir leur fierté d'antan. Les
KOMO se sont émancipés économiquement et intellectuellement dans le monde
moderne devenu un gros village, mais le système Fierté-SONINKAAXU continue
d'exercer une influence négative rappelant leur passé et leur statut
d'inférieur. En effet cela est marqué par les relations coutumières appelées
LAADALAMAXU qui organisent tous les rapports sociaux et politiques dans
3-Le
milieu soninké.
Toutes pensées
et réflexions qui osent mettre en question ce dispositif vicieux sont taxées de
malveillantes à l'endroit de SONINKAAXU. À ce groupe KOMO, on peut rajouter un
sous-groupe appelé DIONKOUROUNKO, et les personnes de ce sous-groupe se sentent
supérieurs aux KOMO anciens esclaves qui cultivaient pour les familles
féodales. Certains membres du groupe sont marqués psychologiquement et n'osent
même pas réfléchir sur le système qui les déprécie tant dans leur dignité
humaine.
Après ce
court descriptif qui résume à notre sens l'exercice concret de la
Fierté-SONINKAAXU à travers les groupes composants, nous nous poserons les
questions suivantes :
Comment
peut-on promouvoir ce système SONINKAAXU décrit qui sélectionne les honneurs,
les fiertés et les dignités de ses membres qui sont tous
musulmans... ?????
En toute
sincérité, l'homme soninké s'accrochant à cette stratification sociale peut-il
être humainement accompli et ouvert dans ce monde du 21ème siècle... ???
Quel sens
donnons-nous aux termes Alliés, Solidaires, et Fraternels, si le mariage censé
tisser et brasser les peuples du monde dans la paix est proscrit entre nos
différents groupes d'une même ethnie... ????
Des nos
jours, les initiatives par tous types d'associations sont nombreuses dans SONINKARA
en tout lieu pour la promotion de la culture soninké. Le constat est que les
actes réformateurs courageux sont rares pour revoir les rapports entre les
différents groupes. On peut même assister à une réaffirmation de cette
stratification sociale par certains cercles qui voient par là le socle de
l'identité SONINKAAXU. Dans cette optique, promouvoir c'est faire comprendre
aux membres de chaque groupe qu'ils doivent entretenir leurs statuts et le
faire hériter à leurs descendances.
Par une
approche contraire, nous définissons « promouvoir SONINKAAXU »
par tenir un discours de vérité à nous mêmes pour construire des bases saines
et justes sur lesquelles émergera un nouveau type de « soninké ». Ce
nouveau soninké doit se libérer de toutes les convenances hypocrites et
mensongères qui fixent le passé accidentel d'un individu stigmatisé à vie par
générations.
Le passé
d'un individu ou d'un peuple ne s'efface pas, mais il se discute et se critique
pour reformer son présent afin d'espérer parfaire son futur.
Promouvoir
le SONINKAAXU en 2013, c'est revivifier la langue soninké, dénoncer les fiertés
mal placées basées sur le déterminisme par naissance des uns par rapport aux
autres et enfin travailler les mentalités des masses pour l'abandon des
raccourcis langagiers qui portent atteinte aux dignités et blessent les
consciences de certains parmi nous. Faire en sorte que l'identité soninké
puisse épouser la dignité de l'espèce humaine et la fraternité de la communauté
musulmane. Notre prophète MUHAMMAD (paix et salut sur lui) a dit : « le
musulman est le frère du musulman, il ne doit pas le tromper ni le trahir. Tout
ce qui appartient au musulman est sacré pour le musulman : son honneur,
ses biens et son sang. La crainte d'ALLAH se trouve ici (il dit ceci en
indiquant son cœur). Le seul fait de mépriser son frère musulman suffit pour
que la personne sombre dans le mal ». Ô chers soninko, ce hadith de notre
bien aimé prophète paix et salut sur lui peut nous être très instructif pour
revoir la qualité d'être MUSULMAN chez nous.
4-La
mixité par le mariage est-ce possible dans soninkaaxu... ???
Par nos
convenances coutumières, les castes sociales ne se valent pas, et le mariage
source d'alliance, de mélange et de brassage des peuples est proscrit entre
certains groupes et d'autres. Nous allons axer notre travail sur le mariage
pouvant concerner un individu soi-disant de lignée noble et un autre issu des
anciens esclaves.
Le
mariage, un acte humainement, civilement et religieusement honorable et recommandé
est instrumentalisé par la fierté-SONINKAAXU pour sauvegarder la discutable
noblesse des familles féodales par rapport aux anciens esclaves. Le pire qui
puisse arriver aux gens féodaux, c'est qu'un de leurs se lie par le mariage
avec un ancien esclave. Les rapports extraconjugaux déshonorants humainement et
interdits(HARAM) par islam sont préférables et même tolérables dans
l'hypocrisie qu'un éventuel mariage légal sur tous les domaines (civiques et
religieux).
On
s'autorise le blâmable indigne et par grandeur imaginaire mal placée, on
s'interdit l'honorable, le franc, et le juste. Face à cette situation
contradictoire née d'un orgueil aveugle, nos religieux sont rares à dénoncer
cette fuite en avant, par des avis clairs et tranchants qui choquent.
Et nous
nous referons au hadith prophétique suivant d'après Abu Hurayra( Qu'ALLAH
l'agrée),le messager d'ALLAH( paix et salut sur lui) a dit : «
lorsque se présente à vous pour une demande de mariage, celui dont vous êtes
satisfaits en ce qui concerne sa religion et son comportement moral,
mariez-le ! Si vous ne le faites pas, cela engendrera le désordre sur
terre et une large corruption. »
Pour
beaucoup d'entre nos religieux coutumiers, sans analyser les sources de
l'esclavage dont il est question en islam, ils héritent et transposent
passivement les traditions esclavagistes des arabes, sur leurs semblables de
race, de religion et d'ethnie. Certaines jurisprudences conçues par des
penseurs arabes, codifient l'esclavage en l'islamisant même, mais par hasard il
ne s'applique qu'aux autres peuples non-arabes mêmes musulmans.
Le
marabout du Guidimaxa qui légifère sur ses frères taxés d'anciens esclaves ou
d'esclaves serait considéré comme un esclave dans l'imaginaire collectif du
monde arabe musulman. Dans ce cas, la logique veut que nos penseurs, nos
savants et nos étudiants en sciences religieuses reconsidèrent leurs positions
de suiveurs passifs de certaines doctrines disant islamiques mais plus que
traditions arabes qu'autre chose.
Nous
constatons un espoir inattendu qui émerge au sein des communautés musulmanes en
Europe ; il est plus fréquent de rencontrer un couple mixte « négro-africain
et arabe » en région parisienne que dans toute la Mauritanie. Ces jeunes
musulmans nés en occident ont compris que l'islam a une philosophie de l'Homme
qui ne hiérarchise pas les peuples en fonction d'une prétendue supériorité
filiale mais sauf le degré de foi compte en islam.
Dans un
autre registre moins rassurant, nous remarquons dans certains forums sur les
réseaux sociaux (facebook) où d'autres jeunes soninké cherchant un futur
conjoint mettent en avant leur caste sociale parmi les critères de choix au
sein de la communauté. On voit par là que la transmission de cette
stratification sociale fonctionne au sein des familles soninké en occident mais
en même temps on assiste à des déchirures familiales pour les jeunes qui
enfreindraient à la règle. Paradoxalement, cette donnée caste sociale qui
freine et pose problème à la mixité intra-communautaire par le mariage, devient
moins problématique pour la famille quand il s'agit d'un projet de couple avec
un étranger à la communauté. Dans ce dernier cas, les familles s'intéressent à
la religion de la personne étrangère (Musulmane ou pas), ses origines sociales
ne sont pas scrutées.
5-On
comprend pourquoi le système des castes est un vice assumé dans la société
soninké qui ne tiendra pas dans le futur.
Le drôle
d'affranchissement
Dans le
milieu soninké, le statut islamisé d'esclave existe se basant sur certaines
jurisprudences héritées des arabes. Les tenants acharnés du système des castes
ont instrumentalisé ces jurisprudences controversées sur l'esclavage, pour
donner un caractère légal à leurs actes.
Par exemple
des nos jours, une femme de caste KOMO qui perd son époux ne doit observer que
la moitié de la durée légale de deuil pour une femme libre. Certains de nos
religieux semblent cautionner ces faits et cela légitime plus le système en
place. Il est à noter quelques exceptions ; Mr MADIAKHO TANDJIGORA du
Sénégal, un cheikh penseur soninké s'est engagé depuis plusieurs années dans un
travail de déconstruction par des écrits, des supports audio-visuels dénonçant
et contestant le bien-fondé de l'esclavage et ses travers au nom de l'islam.
On
constate dans cette logique légaliste sur la base de l'islam, des cas
d'affranchissement des esclaves et avec la complicité mesquine et ridicule des
certaines personnes issues de la caste KOMO. Ces personnes qui se laissent
faire dans cette procédure d'affranchissement, s’humilient plus davantage en se
croyant supérieures à leurs frères de sang. Pire encore, elles n'ont aucune
chance de se marier avec les membres de la caste HORO, ni d'atteindre un
quelconque statut honorifique.
Que
pouvons-nous faire pour déconstruire à la racine ce système des castes dans
lequel les différentes castes ne se valent pas ???
On est
tous victimes dans un sens ou l'autre. Les tenants obsédés du maintien risquent
de tomber dans l'orgueil primaire lié à une soi-disant lignée élue à préserver
et en contradiction avec la morale et la fraternité musulmanes. Il est connu
qu'en Islam, le frère de religion prévaut sur le frère de sang de culte
différent. Le conseil salutaire pour ces gens est tout simplement ; si
l'on devenait musulman en prévalant dignement sa qualité de musulman sur celle
d'un statut coutumier obsolète. Le musulman ne déshonore pas ses semblables, ne
stigmatise pas ses proches et n'humilie pas ses frères en religion sur des bases
peu avouables.
Les gens
qui subissent les injustices du système doivent revoir leurs comportements qui
suscitent les stigmatisations et les mépris à leur égard. Ils doivent
apprendre, chercher et parler librement sans tabous sur le mal que constitue
cette stratification sociale pour eux. Il leur faut défier certaines
convenances coutumières (LADALAMAXU) qui perpétuent le système dans une version
paisible à l'apparence mais vicieuse au fond en liant différentes familles. Ces
attaches qui lient des familles de caste HORO et d'autres de caste KOMO
pourraient être fraternelles et enrichissantes par des possibles mariages dans
la dignité humaine et musulmane.
Nous
faisons un appel pressant à nos instruits et intellectuels dans toutes les
disciplines (religieux et autres) pour des prises de positions courageuses et
libérées de toutes les convenances du milieu originel. Ils doivent sortir des
contradictions intellectuelles dans leurs réflexions ouvertes au monde
d'aujourd'hui, le combat pour la dignité et l'honneur de l'homme il n'y peut
avoir de zones intouchables.
A une
échelle étatique, voire mondiale, on se verrait victime du racisme de la part
d'autres peuples, mais en même temps on oublie que sa propre caste sociale
stigmatise et déshonore d'autres castes sociales dans le même groupe ethnique.
Le
relativisme n'est pas admis dans les luttes contre les injustices touchant
l'essence de l'Homme, il nous est demandé un engagement sérieux et juste
quelque soit l'échelle dans laquelle nous évoluons ; dans notre monde,
dans notre pays, dans notre ville, dans notre village et même dans notre famille.
6-Une
ouverture en droit aux chefferies traditionnelles doit être envisagée en
sortant d'une exclusivité à une seule caste, des nos jours il est inadmissible
qu'une personne plus âgée dans notre milieu soit illégitime à la chefferie à
cause de sa caste sociale quelconque. Les jeunes issus de la caste HORO doivent
avoir le recul et le discernement nécessaires pour admettre qu'une personne de
même âge que leurs parents se doit d'avoir les mêmes honneurs et considérations
selon les normes nobles de notre culte islamique qui est juste par essence. Comment
peut-on s'estimer honoré quand le vieux de 60 ans doit se déplacer vers toi,
jeune de 40 ans pour la gestion des affaires communautaires. ???
Nous
devons mettre en avant les compétences des personnes sans disqualification par
statut social dans la gestion de toutes nos affaires (religieuses et autres),
par exemple on devrait être Imam par savoir-faire reconnu et non par héritage
dû d'office.
Nos
frères se reconnaissant dans la caste NIAXAMALA doivent revoir leur rôle dans
la société en mettant en avant la vérité sur notre passé avec critique
constructive et en abandonnant les fables légendaires qui ne tiennent pas. Ils
doivent œuvrer pour une réconciliation digne et responsable basée sur des
principes islamiques et des valeurs humaines qui ne sélectionnent pas les
dignités par caste.
Une
contribution positive sera demandée à nos artistes dans leurs productions, pour
inciter et encourager cette nouvelle donne qui nous grandira en tant que peuple
du 21ème siècle.
Nous
devons saluer des initiatives courageuses, comme le cas d'un journaliste
soninké Camara Seydi Moussa qui est
connu pour l'engagement progressiste de sa plume. Ce natif de Daffort dans le
Guidimaxaa mauritanien est le responsable du journal La Nouvelle Expression à
Nouakchott. Il est un observateur avisé des mouvements abolitionnistes
mauritaniens dont l'IRA(Initiative pour la Résurgence Abolitionniste) de Biram Dah Abeid qui a inspiré le récent
réveil de l'engagement anti-esclavagiste en Mauritanie depuis 2008. Monsieur Camara Seydi Moussa a marqué son
auditoire à l'occasion d'une conférence à Massy (Région parisienne) le 30 Mars
2013 en dénonçant les stigmatisations dont sont victimes les anciens esclaves
négro-mauritaniens de nos jours. Il a illustré par le cas soninké qu'il connait
bien par une prise de position inédite en la matière dans le milieu soninké où
souvent tout se fait et se sait mais rien ne se dit ouvertement.
Nous
appelons toutes les personnes déterminées de rejoindre l'ARMEPES-France
(Association de Ressortissants Mauritaniens pour l'Éradication des Pratiques de
l'Esclavage et ses Séquelles) pour en finir avec ces tares du système chez nous
avec méthode et intelligence et non par une approche accusatrice sur des
individus particuliers. Elle est une association créée par les personnes issues
de caste KOMO et ouverte à toutes et tous (voir www.mauritanie-egalite.org)
dont le but est de conscientiser le monde négro-mauritanien voir négro-africain
sur les séquelles esclavagistes qui persistent par les comportements et les
mentalités. Des actions ont été réalisées depuis sa création, par exemple une
conférence en 2011 animée par Cheikh Abdoulaye Traore de Tistayé du Guidimaxaa
mauritanien, l'un des membres fondateurs de l'association. Objectif premier est
d'évacuer le caractère tabou du sujet et de préparer les consciences et les mentalités
à une nouvelle approche des termes comme Égalité, Justice, Honneur, Dignité et
Fraternité entre les Hommes et en particulier entre les musulmans.
Il nous
faudra cette synergie pour changer les mentalités et les comportements dans nos
rapports respectifs en tous lieux. Par cette voie, nous sommes convaincus qu'un
NOUVEAU SONINKE émergera et il serait plus humaniste et musulman au sens noble
et moins coutumier et orgueilleux au sens sectaire.
OUI, OUI,
OUI :
Soninkaaxu
rime grandeur si
Notre faiblesse
originelle a pris fin par l'ISLAM
L’Islam a
pris place sur l'ignorance du Bida malheur
Bida
malheur de Wagadu sans l'Islam
L’Islam
libère l'homme de Wagadu des obscures douleurs
Des
poches d'obscurité entachent Soninkaaxu de l'homme
L'homme
soninké d'aujourd'hui se laisse gêner par les stigmates nocifs du Wagadu
malheur
Alors
l'Islam compris et appliqué soigne tout malheur chez l'homme
SONINKAAXU
choisit enfin Islam bonheur. !!!
Par koundou Soumaré, modestement.
Membre de
l'Armepes-France
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