La Mauritanie n’en a toujours pas fini avec les violations des droits de l’homme. Voilà
bientôt deux mois que des jeunes sont arbitrairement détenus à la prison civile
de Kaédi. Arrestations et détentions intervenues à la suite d’affrontements intercommunautaires
à l’occasion desquels les autorités n’ont pas caché leur partialité, prenant
part pour un commerçant maure. Conséquence d’une grande frustration et de
l’ineffectivité de la justice, ces affrontements ont fait l’objet d’une grande
instrumentalisation.
La Mauritanie est caractérisée par une grande défaillance dans sa législation et dans le
décalage entre le dispositif juridique et la réalité. C’est d’ailleurs l’avis
du groupe de travail sur la détention arbitraire : « Au cours de sa
visite, le groupe a constaté des situations de détention arbitraire
essentiellement liées à des dysfonctionnements dans l’administration de la
justice qui se traduisent par le non-respect des délais de garde à vue, des
violations du droit à un procès équitable, notamment les restrictions apportées
à l’accès aux avocats, l’ineffectivité du contrôle de la police et de la
gendarmerie par les magistrats, la corruption, et des interprétations
incohérentes ».C’est ainsi que les autorités régionales, fidèles à leurs
pratiques sordides, en ont profité pour empêcher les populations de revendiquer
leurs droits fondamentaux et traiter les notables de la ville avec mépris.
Après avoir suscité des émotions falsifiées par ci et par là, le sort des
détenus a été relégué au second plan par des politiciens préoccupés à se positionner sur les listes en
vue des prochaines échéances électorales. C’est donc sans surprise que le sort
des détenus reste aujourd’hui entre les mains d’autorités connues pour être
très peu scrupuleuses. Ces détenus font l’objet de brutalités inacceptables et
se voient refuser la visite de leurs proches.
Depuis quelques jours, le mouvement TPMN rejoint par IRA ont décidé de
mettre la pression pour faire libérer les jeunes arbitrairement détenus. De
tout ce qui précède, le Mouvement Autonome pour le Progrès :
-
Rappelle aux autorités mauritaniennes
l’interdiction de la détention arbitraire découlant de son droit interne et de
ses obligations internationales ;
-
Exige les autorités mauritaniennes à traiter
l’ensemble des citoyens mauritaniens sur la base de l’égalité ;
-
De sanctionner les responsables de pratiques
et traitements inhumains et dégradants à l’encontre de ces jeunes détenus
arbitrairement ;
-
Apporte son soutien indéfectible aux
mouvements TPMN et IRA qui ont décidé de descendre sur le terrain pour soutenir
les détenus ;
-
Tiens les autorités mauritaniennes
responsables de toute dégradation de la situation.
Le bureau politique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire