Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie
Réponse à Ould Abdel Aziz
« Moi
au pouvoir, Biram ne verra pas le soleil », c’est, paraît-il, le
nouveau credo de Ould Abdel Aziz, qu’il aime à se répéter devant les membres
les plus proches de son entourage. C’est aussi le message qu’il a voulu
adresser aux dirigeants d’IRA entassés derrière les barreaux de la prison
civile de Rosso, lors de son discours à la Nation prononcé à l’occasion du
cinquante-quatrième anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie. C’est
aussi l’ordre implicite adressé en direction des juges, des tribunaux et des personnels
pénitentiaires pour qu’ils ne se gênent surtout pas quand ils auront à traiter
du cas du Président d’IRA et de ses compagnons. Dans ce pays, la parole du
Président est, décidemment, au-dessus de toutes les lois.
En réponse à la langue de bois et au flot de propos
creux que le Général Ould Abdel Aziz a débités en cette veille du 28 novembre,
l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) tient à déclarer
ce qui suit :
La menace véritable qui pèse sur l’unité
nationale et hypothèque l’existence même du pays est la volonté manifeste de
l’Etat mauritanien, poussé par les forces les plus rétrogrades du pays, à
maintenir des pans entiers de la société mauritanienne dans l’esclavage et la
ségrégation raciale les plus abjects;
L’augmentation
des traitements des fonctionnaires claironnée par Ould Abdel Aziz vient
partiellement compenser la hausse vertigineuse des prix des produits de
première nécessité que le pays vient de connaître. Elle sera d’ailleurs vite épongée
par les hausses des prix déjà programmée. Par ailleurs, pour les deux tiers de
la population maintenus à l’écart de la rente de l’Etat et de la fonction
publique, et constitués essentiellement de Hratine, la seule augmentation
qu’ils connaîtront sera celle du coût de la vie doublée d’une marginalisation
de moins en moins supportable ;
Toute la direction d’IRA est derrière les
barreaux, coupée du monde extérieur et livrée aux caprices sadiques de
geôliers haineux. Mais cela ne fera pas
oublier à IRA et à ses militants et sympathisants qu’un certain 28 novembre
1990, des officiers de l’armée mauritanienne, agissant sous la responsabilité
d’un régime que Ould Abdel Aziz servait au plus haut niveau, avaient pendu 28
militaires de la communauté des Noirs de Mauritanie dans le cadre d’une vaste
opération de « dénégrification » de l’Armée. IRA a instauré la
tradition d’un pèlerinage à Inal, lieu de cette tragédie, mais se trouve cette
année empêchée d’accomplir ce devoir de mémoire. La direction d’IRA adresse ses
condoléances aux ayants droit et continue à réclamer que justice soit faite.
IRA dénonce les conditions scandaleuses
faites de traitements inhumains et dégradants, tortures psychologiques, morales
et physiques infligées à ses dirigeants et militants dans les prisons de Rosso
et Nouakchott. Ils sont maintenant 17 détenus d’opinion dont le Président Biram
Ould Dah Ould Abeid, Prix de l’ONU 2013 pour les Droits de l’Homme, et son
adjoint, Brahim Ould Bilal, à subir les humeurs et les brimades de geôliers
exécutant des ordres stricts de les enfermer à double tour de 18 heures à 8
heures dans des cellules exiguës et surpeuplées.
IRA est plus que jamais déterminée à
poursuivre sont combat pacifique en vue d’imposer la justice et l’égalité entre
les Mauritaniens. Ni les menaces, ni les mauvais traitements, ni la chaleur
suffocante, ni les moustiques porteurs des pires maladies et encore moins les
campagnes de dénigrement méthodiquement orchestrées par le Pouvoir qui y
emploie ses bataillons de Hratine de service ne nous feront plier ou monnayer
notre honneur ou notre dignité.
La
Commission de Communication
Nouakchott le 28 Novembre 2014
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