Mohamed Cheikh Ould
Mohamed Mkhaitir, a été arrêté il y a un
an, après avoir écrit un article sur les pratiques de Mahomed et le
système de castes en Mauritanie.
« Dans son
article, Mohamed Ould Mohamed M'Kheitir,
critiquait les décisions prises lors de la conquête de La Mecque au cours de
laquelle, soulignait-il, « les
mécréants arabes qui combattaient l'islam ont été graciés parce qu'ils étaient
des proches parents du Prophète et de ses compagnons, contrairement aux juifs
qui étaient exécutés pour avoir seulement comploté contre le Prophète ».
Il accusait également la société mauritanienne d'avoir perpétué « un ordre social inique hérité de cette
époque » avec la « marginalisation
au nom de l'islam » de certains catégories sociales telles que
les « Moualamines (forgerons), les
descendants d'esclaves et les griots ».
Ma première remarque est qu’il y a eu une très
faible mobilisation autour de son arrestation. Est-ce parce qu’il est forgeron
ou parce qu’il y a un consensus, en Mauritanie, de ne pas parler de la religion
en dehors des conventions. Pourtant, la Constitution mauritanienne reconnait la
liberté de conscience et d’expression.
Cette arrestation témoigne de la
contradiction qui traverse la société mauritanienne et ses dirigeants. Entre un
souci de paraître s’aligner sur la modernité et le conservatisme s’établit un
fossé qui semble insoluble. A-t-on le droit de dire ce que l’on pense ?
A-t-on droit de parler de la religion en fonction de ses convictions. En tout cas,
cette condamnation à mort montre qu’il y a une volonté de museler les esprits
critiques.
Ma problématique se situe au niveau du
pouvoir que donne Dieu aux hommes dans sa propre relation à chaque individu.
Dieu a-t-il besoin de juges à sa place. N’a-t-il
pas dit que, lui est le seul juge. Pour
ceux qui l’offensent où ne l’obéissent pas, n’a-t-il pas affirmé qu’il lui appartient
de les juger.
De nombreux versets du Coran l’attestent. Par
exemple, « Quant à ceux qui se
détournent laissez-les (4, 80). Dans
tout le Coran, il n’y aucun verset qui demande aux hommes de punir l’apostat. Le
châtiment de Dieu est clairement exprimé mais aucun texte n’autorise à châtier
ici bas. Ce sont les légistes musulmans qui ont édicté cette règle condamnant
l’apostat. Encore faudrait-il définir la notion.
Ils se fondent essentiellement sur un hadith
d’Ibn Abass qui affirme que Mohamed aurait dit que : « Quiconque change sa
religion, tuez-le. ». Ce hadith n’a pas été confirmé par Al Boukhari ou
repris par Muslim.
Ce que Dieu demande à ceux qui croient est
l’amour de son prochain, le reste lui appartient. Très peu de croyants
appliquent cette règle qui est pourtant celle la plus élevée, difficile à
mettre œuvre, mais s’arrogent le droit de
juger.
Ce que je crois est que nous sommes là face à
un procès politique qui vise à contenter une minorité mauritanienne extrémiste,
d’une part et d’autre part, la personne arrêtée est forgeronne et fait l’objet de mépris de la part de la
majorité des Mauritaniens.
Dans toutes les composantes de la société mauritaniennes,
le forgeron est méprisé. Pourtant, avant l’islamisation de l’Afrique l’Ouest, il
était respecté car maître de savoirs.
Très eu d’acteurs politiques mauritaniens
parlent de la nécessité d’instituer en Mauritanie un régime laïc. Leur peur est
celle d’être stigmatisé. Cela explique donc
le peu d’intérêt accordé à l’arrestation de Mohamed Cheikh Ould
Mohamed Mkhaitir.
Il est temps, qu’en
Mauritanie, que l’on s’occuper des problèmes qui concernent les hommes, c’est
dire le développement et de laisser à Dieu ce qui lui appartient.
Oumar Diagne écrivain
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