Dans une résolution
adoptée à main levée aujourd’hui à Strasbourg (France), le Parlement Européen a
fermement condamné l’attitude du gouvernement mauritanien vis-à-vis des
antiesclavagistes. Après avoir rappelé le contexte de l’esclavage en Mauritanie
et sa persistance malgré le déni officiel et les nombreuses abolitions de
façade, les élus européens ont condamné l’arrestation des militants d’IRA et
notamment celle de son président avant d’exiger leur libération immédiate et de
demander aux autorités mauritaniennes de cesser de les harceler.
On rappelle que le
gouvernement avait dépêché, il y a deux jours, une forte délégation officielle
portant dans ses bagages un chargement de Hratine de service et dont l’objectif
était de contrecarrer, au près des Européens, l’action de lobbying entreprise
depuis plusieurs semaines par les militants et sympathisants d’IRA en Europe.
Le ton et le contenu de cette résolution dissuaderont Ould Abdel Aziz à
renouveler ce genre de pathétique initiative. En attendant, ce sont les
contribuables mauritaniens et le Trésor public qui ont payé les frais d’une
telle mission de désespoir.
Par ailleurs, nous
apprenons que le procès, annoncé dans la précipitation et en dépit de toute
procédure, que le gouvernement voulait ouvrir aujourd’hui pour juger
Biram et ses codétenus à Rosso, a été ajourné jusqu’au mercredi 24 décembre.
Biram et ses codétenus avaient refusé d’y comparaître en faisant valoir, dans
une lettre adressée au président du Tribunal, que leurs droits n’avaient pas
été respectés.
Nous vous
reproduisons ici le communiqué de presse paru sur le site de l’UE ainsi que le
texte de la résolution n° 2014/2999(RSP), visible au lien ICI.
Mauritanie: l'affaire
Biram Dah Abeid
Le Parlement condamne
l'arrestation, le 11 novembre, et le maintien en détention de Biram Dah
Abeid, l'un des principaux militants mauritaniens engagés dans la lutte contre
l'esclavage et fondateur de l'initiative pour le retour d'un mouvement militant
en faveur de l'abolition de l'esclavage en Mauritanie - et demande sa mise
en liberté immédiate. Les députés appellent les autorités mauritaniennes à
mettre un terme à toute forme d'esclavage, une pratique abolie en 1981 et
incriminée en 2007 mais qui persiste en Mauritanie. La résolution invite instamment
la haute représentante de l'UE et les États membres à veiller à "définir
une politique claire et praticable en matière d'affaires étrangères et de
droits de l'homme", dans le respect du cadre stratégique de l'Union en ce
qui concerne les droits de l'homme et la démocratie" et à mettre en avant
le volet "droits de l'homme" de la stratégie de l'UE dans la région
du Sahel avec le gouvernement mauritanien.
La résolution a été
adoptée à main levée.
REF. :
20141212IPR01240
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