INITIATIVE DE RÉSURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE - (IRA- MAURITANIE)
Récurrence des appels à la haine religieuse et
connivence de l’état en Mauritanie
Note de synthèse
Depuis la déclaration de la ville de Chicago en Illinois aux
USA, à propos de la persistance de l’esclavage et du racisme contre les Noirs
de Mauritanie, l’on assiste à un très fort regain des prêches, communiqué et
déclarations d’érudits, groupuscules politiques ou semi-milices
fondamentalistes, appelant l’Etat à tuer le président et les membres d’IRA-Mauritanie,
au nom de Dieu ; ils promettent, sinon, d’appliquer la sentence de mort
contre ceux qu’ils appellent les mécréants, les alliés des juifs et la
cinquième colonne de l’Occident.
Après l’homélie incendiaire du Mufti de la république
islamique de Mauritanie le 24 octobre 2014, qui valut, à quatre membres d’IRA,
l’emprisonnement sous des chefs d’inculpation passibles de très lourdes peines
de prison - simplement pour avoir contredit le premier imam du pays - plusieurs
groupuscules ou hommes politiques arabo-berbères, ont appelé l’Etat à prendre
ses responsabilités par la répression de l’Ong IRA.
Un groupuscule, particulièrement violent, se distingue du
lot, pour avoir condamné à mort, des personnes et agit, en conséquence :
attaques de domiciles, saccage de biens et tentative d’assassinat, toujours au
motif de défendre la foi et sans susciter la réprobation ou la sanction de la
part de l’Etat ;
Parmi les personnes ainsi agressées sous l’œil approbateur et
complice du Président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz, par le
groupuscule terroriste qui se fait appelé Ahbab Rassoul, l’on citera :
1. Le cas du jeune Mohamd Cheikh Ould Mkhaitir défraye encore
la chronique ; l’intéressé, issu de la caste méprisée des forgerons, croupit,
depuis plus bientôt une année en prison, sous l’accusation de blasphème et
d’apostasie ; peu de voix, dans le pays, ont osé défendre son droit
élémentaire à un procès ; ici, l’Etat et la justice mauritanienne ont
accompagné l’activisme et l’agitation hors-la-loi des prétendus Ahbab Rassoul,
sur la voie de la justice des ignorants,
celle de la rue, du lynchage et de la mise à mort ; tel se présente le
credo de ces individus qui se déclarent ennemis de la démocratie, réfractaires
au droit international, empêcheurs de toute religion qui n’est pas la leur et
contempteurs décomplexés de l’ensemble des coreligionnaires en marge de leur
orthodoxie religieuse et temporelle. Ainsi, Ahbab Rassoul continuent à
bénéficier d’audiences auprès du chef de l’Etat, qu’ils déclarent soutenir
contre certains de ses opposants criminels, puisqu’athées, selon eux.
2. Après la maison saccagée de Ould Mkhaitir, c’était le tour
de l’avocat Mohameden Ould Ichidou qui a osé tenter de se constituer avocat
pour la défense de Ould Mkhaitir ; les deux sociétés Samsung et Tiviski, dont certains membres de
sa famille sont présumés actionnaires, ont été pillées puis brûlés, au grand
jour, par une foule prévisible, sans que la force publique, le bras séculier de
l’Etat de droit, n’esquissât la moindre initiative de prévention ni de
sauvegarde de l’ordre. Aucun déploiement n’est venu pour arrêter le vandalisme
de cette poignée d’illuminés et l’avocat Ould Ichiddou, menacé de mort, dut se
raviser et renonça à assister le prévenu.
3. Aminetou Mint AlMokhtar, présidente de l’Association des
Femmes Chefs de Familles (AFCF), avait comparé la petite secte à Boko
Haram ; elle été condamnée à mort, par le chef des Ahbab, le mollah Ould
Dahi, lequel étala, publiquement, sa cruauté, à décrire, de manière ignoble, la
manière, licite selon lui, de mutiler et défigurer, sa victime, au nom de Dieu.
A la différence des deux cas précédents, Aminetou, ne s’en laissa accroire et
se défendit tant et si bien que la parole meurtrière de Ahbab Rassoul suscita
une indignation conséquente dans le pays ; le groupuscule dut faire profil
bas.
4. Or, il y a quelques jours, le leader des Ahbab, publiait un
communiqué, repris par certains sites arabophones et largement diffusé sur les
réseaux sociaux, dans lequel Ould Dahi déclare IRA-Mauritanie, « organisation
alliée du sionisme et de la droite italienne, une « entité de mécréants » à laquelle il va se
charger de régler son compte.
5. Mais, le 10 novembre 2014, la télévision Alwatiniya, un
médium privé mais propriété d’un parent proche du chef de l’Etat et l’un de ses
soutiens les plus solides, invitait le susdit ; dans son programme Dayv wa
Ghadiye – « invité et cause », en Français – elle recevait Ould Dahi,
le chef de Ahbab Rassoul ; le journaliste a pris le soin de poser, à son
hôte, plusieurs questions sur Biram Dah Abeid, l’IRA, l’esclavage et la démocratie. Nous allons ici
résumer, très brièvement, certains passages vous exposons, dans le corps du
présent document, le lien vidéo de l’émission, aux fins de transcription
littérale.
« Biram Dah Abeid et les membres d’IRA sont des
mécréants qui combattent l’Islam, à la solde de juifs ; l’Etat doit mettre
fin à leur existence sinon lui même et son groupe vont s’en charger ; s’il
prend le pouvoir, il va appeler Biram Dah Abeid à se repentir et au cas où il
ne se repentirait pas, il va le tuer. A propos de la démocratie et du droit
international : ils sont contraires à l’Islam et constituent une adhésion
à l’impiété et à la mécréance ; à propos de l’esclavage : c’est un
pilier de l’Islam et un commandement de Dieu et tout musulman qui le refuse ou
le combat, est un apostat et mécréant, ne méritant que la mort. Ould Dahi
déclare, néanmoins, que le chef de l’Etat mauritanien leur a promis
l’application intégrale de la Charia ; il rapporte, sans ambiguïté, que le
Président de la république échange régulièrement avec Ould Dahi et son
groupe ; enfin il affirme soutenir Mohamed Ould Abdel Aziz en sa qualité
de chef de l’Etat de Mauritanie. »
Conclusion
Comme nous le pressentions depuis des mois, le ver de
l'islamisme destructeur à la Daesh
et Bokoharam est dans le fruit ; le
dispositif de pelotons d’érudits obscurantistes et de groupuscules extrémistes
que le Président Ould Abdel Aziz utilise pour capter le soutien des milieux
conservateurs, depuis fort longtemps tend à lui échapper, inexorablement; le
premier responsable politique du pays continue à jouer avec le feu ; en étant
le premier chef d’Etat mauritanien à
instituer la politique dite du
« repentir » des terroristes et quant il livre concurrence, aux
sectes salafo-jihadistes, sur le terrain de la légitimité religieuse.
Aujourd’hui, nous pensons la menace parvenue à un degré de
gravité sans précédent ;’il se précise, sans équivoque, la complicité au
grand jour, entre l’autorité publique d’une part et de l’autre, une armée de
l’ombre dont les objectifs revendiqués visent l’instauration d’un pouvoir de
conformité totale à la religion ; par sa nature même, le projet conduit à
la socialisation graduelle de la terreur, de l’hypocrisie, de l’ignorance et de
la médiocrité. L’ensemble de ces indicateurs du gouvernement islamiste sont à
l’œuvre, en Mauritanie, depuis quelques années ; l’avènement de Daesh en
accélère la maturation, par son effet démonstratif.
Le projet signifie la remise en cause, sans réserve, des
principes de la démocratie, de la légitimité du droit et de l’Islam égalitaire
et pacifique originel, par Ahbab Rassoul qui se déclare, pourtant, l’allié du
gouvernement garant des engagements de la Mauritanie face à la communauté
internationale.
Nouakchott, le 14 novembre 2014
Le Bureau exécutif
Annexes :
-Lien de l’émission TV Alwataniya : Invité
et Cause. : http://www.bellewarmedia.com/14082.html
-Lien de la réponse à la question : que
vas-tu faire de Biram Dah Abeid quand tu arrives au pouvoir, jugez en vous
même : http://www.bellewarmedia.com/14072.html
En Arabe :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire