Appel à la
vigilance
Lors de son
investiture en aout 2014, Mr. Mohamed Ould Abdel Aziz, le Président de la
république et champion auto-proclamé de la lutte contre le terrorisme, avait
promis de sanctionner sévèrement les militants abolitionnistes et de favoriser
la quiétude de leurs détracteurs dans la société.
I. Les étapes
* Le 24 octobre dernier, une l’homélie incendiaire de l’imam
Ould Habibourahmane, Mutfi de la république islamique de Mauritanie (le 24
Octobre 2014), valut, à quatre membres d’IRA, l’emprisonnement, simplement pour
l’avoir contredit, en public, durant l’office religieux du vendredi,
* Le 10 novembre courant, la mouvance islamiste en
Mauritanie, par la voie de son préposé aux sales besognes – le Mollah Ould Dahi, leader d'un groupuscule
particulièrement violent au nom de Ahbabou Rassoul, par ailleurs excroissance
locale de l’État Islamique Daesh - avalise la Fatwa de ce dernier, appelant à
éliminer les leaders du mouvement de défense des droits, Initiative pour la
résurgence du mouvement abolitionniste (Ira). La Fatwa, émaillée d’appels au
meurtre, a été lue et argumentée, par le susdit, sur une chaine de télévision
privée, à une heure de grande écoute. L’auteur est un multirécidiviste,
débonnaire, qui se prévaut de rapports privilégiés avec le Président Ould Abdel
Aziz.
* Le 11
novembre, le pouvoir mauritanien décide de prêter main forte aux forces les
plus rétrogrades et les plus obscurantistes du pays contre la principale
organisation d’éveil et de mobilisation des descendants d’esclaves. La
préparation, était à l’œuvre depuis quelques jours : les prêches de
certains imams officiels commençaient à cibler les militants antiesclavagistes
et notamment le premiers d'entre eux à savoir Biram Dah Abeid, tantôt présenté
en fossoyeur de la paix civile, souvent sous les traits démoniaques de
l’apostat, ennemi de l’Islam et de l’Arabité. Ainsi, le 11 novembre, pendant sa
participation à l'une des étapes de la Caravane contre l'Esclavage foncier, les
gendarmes interpellaient puis enlevaient le président de l’IRA, Mr Biram Dah
Abeid, et plusieurs collaborateurs, dont le premier vice-président Brahim Ould
Bilal.
II. Le
contexte immédiat
La
« caravane contre l’esclavage et le racisme » est organisée par
plusieurs ONGs de la société civile (IRA, KAWTAL, COVIRE, COVICIM, GRAPOCIT,
MAPROM, AMDH, Collectif des Veuves et REVE 89) ; elle démarrait à Boghé, le 7 novembre 2014 vers 11 H 30 par un sit-in
devant la mairie et la préfecture.
Les
organisateurs souhaitaient remettre, au Wali du Trarza
(siégeant á Rosso, 200Km de Noukchott) une lettre ouverte au Président
de la république Mohamed O Abdel Aziz ; le
collectif d’Ongs lui demande d’éradiquer les pratiques de discriminations
contre les Noirs de Mauritanie, qu’elles relèvent de l’impunité des crimes
endurés par eux ou des inégalités de naissance, notamment la condition servile.
Ensuite la caravane devait reprendre son parcours pour arriver à Nouakchott ou
une autre manifestation était programmée.
III. Les conséquences
Devant cette répression violente et le déni
systématique de droits, la section Européenne de IRA-Mauritanie exprime:
* La
dénonciation de la violence dont ont usé les gendarmes à l’encontre de
militants pacifistes
*
L’étonnement de voir l’Etat mauritanien continuer son entêtement de refus
d'instaurer un Etat de droits, garants des libertés de l’individu ;
*Le constat,
lourd de conséquence, que la République islamique de Mauritanie prend, sans
complexe, le parti délibéré et conscient des franges les plus conservatrices de
la société, au point de favoriser les intérêts – mercantiles - des salafistes
et autres jihadistes, exploiteurs de la terre et de la main d’œuvre noire.
*La demande
de la libération immédiate et sans conditions de l’ensemble des militants
interpelés et la sanction exemplaire des autorités qui auraient éventuellement
abusé de leur pouvoir ;
* La
réprobation du silence des partis politiques qui confirme leur connivence
manifeste avec les segments esclavagistes, féodaux et la nébuleuse terroriste,
avec la connivence des autorités ;
* Le
scandale de la privatisation de l’Etat, au nom d’un intérêt inavoué et
honteux : la préservation de la domination ethnique, sous couvert de
religion.
* La
volonté et la détermination de
poursuivre la lutte, selon les méthodes de subversion non-violente, de
confrontation directe avec le système et de déconstruction de ses fondements
d’iniquité.
La section Européenne de IRA-Mauritanie lance
un appel pressant:
*A la
communauté internationale et aux partenaires stratégiques de la Mauritanie,
d'apporter le soutien aux militants abolitionnistes, victimes de la violence en
Mauritanie et d'user de la pression diplomatique pour obtenir la libération du
président Biram Dah Adeid, Prix de l'ONU 2013 pour les Droits de l'Homme, ainsi
que celle de ses codétenus.
*Aux
militants et sympathisants, d’appliquer les protocoles adéquats, dans cette
phase qualitative du combat pour l’égalité et contre le fanatisme
ethno-religieux, en Mauritanie.
Les
personnes arrêtées et libérées à Rosso
Mme. Fatis
CHEIKHNA
Mr. Mouhamed
ALLOUCHE
Mme. Mariem
…
Encore
détenues ( liste mise á jour au matin du
12 Novembre 2014) :
Mr. Biram
Dah ABEID président de IRA-Mauritanie
Mr. Brahim
Bilal RAMDHANE vice président de IRA-Mauritanie
Mr. Khattri
RAHEL président du Comité de la paix de IRA-Mauritanie
Mr. Cheikh
VALL militant récemment libéré
Mr. Dah
BOUSHAB président de la section IRA-Mauritanie Arafat
Mr. Abidine
MATALLA Membre du Bureau Exécutif de IRA-Mauritanie
Mr. Samba
DIAGANA membre du Comité de la paix
Mr. Hassane
MAHMOUD membre du Comité de la paix
Mr. Djiby
SOW président de l'ong Kawtal
Mr. Mohamed
Yacoub
Nouakchott,
capitale du pays
Mr. Dr. Saad
Ould Louleid Porte-parole de IRA-Mauritanie
Deux autres chauffeurs
qui conduisaient des cars de location
Allemagne/ France/ Italie/ Belgique, le
12.11.2014
IRA Mauritanie, Section Europe
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