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mardi 24 septembre 2013

A l'occasion de la visite de la délégation du CRAN

Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA)




A l'occasion de la visite de la délégation du CRAN

Une délégation de haut niveau du Conseil Représentatif des Associations Noires de France (CRAN), menée par son président, Monsieur Louis-Georges Tin, et comprenant d'autres membres éminents dont son vice-président chargé des relations avec l'Afrique, Monsieur Guy Samuel Nyoumsi, est arrivée à Nouakchott hier lundi 23 septembre 2013. La délégation a été reçue dans les Salons d'honneur par un envoyé de la Présidence de la République et à sa sortie de l'aéroport de Nouakchott par le vice-président de l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), Monsieur Brahim Abeid, venu entouré d'une forte délégation de cadres de notre organisation.

Les dirigeants du CRAN avaient accueilli en France, avec beaucoup de chaleur, le président d'IRA, Monsieur Biram Adah Abeid, lors de son séjour en Europe pendant lequel il avait reçu, des mains du Président irlandais Michael D Higgins, le prestigieux prix Front Line Defenders 2013, prix décerné aux défenseurs "des droits humains en danger qui contribuent de manière remarquable à la cause des droits humains". Les dirigeants[1] du CRAN avaient aussi honoré de leur présence la section IRA-France quand elle organisait la rencontre "Autour de l'esclavage en Mauritanie" dans les locaux de l'Assemblée Nationale française le 12 juin dernier en présence d'un imposant aréopage de personnalités politiques, médiatiques et du milieu scientifique français et européen.

C'est d'ailleurs suite à l'ensemble de ces activités de l'IRA, que Monsieur le vice-président du CRAN, Guy Samuel Nyoumsi, a écrit un article [2] très documenté sur la perpétuation de l'esclavage et du racisme anti-Noirs en Mauritanie et notamment sur les difficultés que rencontrent les Noirs mauritaniens à se faire recenser lors des opérations d'enrôlement en cours. Le responsable du CRAN profite d'ailleurs de cet article pour dénoncer la responsabilité historique de la France dans la perpétuation de l'esclavage en l'accusant de n'avoir rien entrepris pour l'éradiquer pendant la période coloniale. Le CRAN avait adressé une lettre au gouvernement français pour que ce dernier demande des explications à son homologue mauritanien à propos de l'esclavage en Mauritanie. En effet une demande d'explications a été adressée par la France au gouvernement mauritanien et elle a été assortie d'un soutien exprimé par le ministère de la Coopération française[3] aux activités d'IRA (Caravane de la liberté). La France a demandé, à cette occasion, au gouvernement de la Mauritanie, d'adopter une attitude un peu plus convaincante et plus volontariste dans son intention d'éradiquer l'esclavage, le racisme et l'exclusion.

Ainsi donc et dans le but de contrer l'offensive de la diplomatie des doits de l'homme que mène IRA de par le monde et notamment parmi les nations libres, le gouvernement mauritanien a-t-il décidé d'inviter le CRAN pour "constater les efforts que l'Etat a accomplis dans le cadre de la lutte contre l'esclavage".

Au sein de l'IRA, nous avons toute confiance en l'intelligence et en la vigilance des membres de la délégation du Conseil Représentatif des Associations Noires de France et sommes sûrs qu'ils ne se laisseront pas abuser par le pouvoir mauritanien. Le pouvoir en Mauritanie possède toute une panoplie d'organisations et de structures plus ou moins officielles, dirigées parfois par des esclaves ou anciens esclaves et qu'il ressort, de temps en temps, pour témoigner dans ce genre d'occasions. En même temps ce pouvoir refuse de reconnaître l'IRA qui, aux cotés de SOS-Esclaves, est la seule à être réellement active dans la lutte contre l'esclavage et l'aide aux victimes de ses pratiques qu'elle a réussi à libérer par milliers pendant ces trois dernières années au prix de privations de liberté pour ses militants et de l'organisation d'un embargo alimentaire autour de ses cadres.

Nous voudrions, à cette occasion, attirer l'attention des honorables membres de la délégation du CRAN que l'arsenal législatif dont on ne manquerait pas de leur venter les mérites n'a jamais connu la moindre application sur le terrain. Quoi de plus éloquent à ce propos que le sit-in que les militants d'IRA organisent depuis maintenant trois semaines dans la localité de Boutilimit (150 Km à l'est de Nouakchott) pour exiger l'application de la loi criminalisant l'esclavage à l'encontre de quatre dames et leurs frères qui ont maintenu en esclavage une jeune fille pendant 14 ans sans rétribution. La jeune esclave a porté plainte contre cette famille au bout du nième passage à tabac et a été soutenue, dans cette démarche, par IRA.

Quant à l'Agence pour la lutte contre la pauvreté et les séquelles de l'esclavage, elle peut être considérée comme étant une structure mort-née pour absence de volonté réelle d'éradiquer l'esclavage. C'est une création électoraliste pouvant servir, occasionnellement, à mystifier le visiteur étranger. Pour ce qui est de la Commission Nationale Consultative de Droits de l'Homme, il s'agit d'une coquille vide permettant de verser des salaires à un groupe de personnes dont la tâche unique est de couvrir la nature profondément raciste et esclavagiste des rouages de l'Etat. Nous sommes persuadés que les membres de la délégation du CRAN ne se laisseront pas endormir par de tels artifices.

Nouakchott le 24 septembre 2013 La Commission de Communication



[1]: Voici le lien menant vers l'intervention de Maître Trucaud, avocat du CRAN lors de la Journée sur l'Esclavage en Mauritanie organisée par IRA-France dans les locaux de l'Assemblée Nationale française le 12 juin 2013: http://www.youtube.com/watch?v=KryqS2gUXDo

[2]: Voici le lien de l l'article du vice-président du CRAN sur l'esclavage et le racisme en Mauritanie: http://haratine.blogspot.fr/2013/05/afrique-esclavage-en-mauritanie-une.html

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