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lundi 21 mars 2011

SEMINAIRE INTERNATIONAL PER-ESCLAVAGES/DEPARTEMENT D’HISTOIRE (FLSH/UCAD)



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Abderrahmane N'gaide


« Histoire, mémoires et actualité de l’esclavage en Afrique »
Du 29 au 30 Mars 2011, Dakar
Argumentaire
Depuis quelques années le thème de l’esclavage est revenu en force dans les études en
sciences sociales et humaines. La problématique a pris une ampleur telle que les
gouvernements de plusieurs pays ont adopté des lois criminalisant l’esclavage ou, pris des
décisions de « mise en mémoire » de cette pratique séculaire. Au-delà de ces aspects, il faut
signaler, comme l’ont fait d’autres, que l’historiographie africaine a peu pris en charge cette
question. Si la complexité de l’étudier est évoquée pour justifier cette attitude, il est légitime
de se poser la question de savoir si l’attention des chercheurs n’a pas été plutôt attirée par la
traite atlantique des esclaves. Les chercheurs ont largement « profité » de cette histoire
traumatique pour mener un double combat : d’abord celui de l’écriture de l’histoire de
l’Afrique en rapport avec l’Occident et ensuite l’occasion d’imputer à ce dernier tous les
retards constatés sur le continent dit noir. Cette perspective cache mal la réalité interne de
cette pratique dans le continent et des relations entre non seulement les différentes couches
sociales mais aussi entre ethnies.
Il faut rappeler que l’institution de l’esclavage est vieille comme le monde. Beaucoup
de sociétés à travers le monde ont connu cette forme d’organisation dans laquelle des êtres
humains privés de leur liberté sont réduits à servir, se soumettre et obéir à leurs semblables.
Ils répondaient à l’ensemble des exigences et des conditions d’assujettissement dans
lesquelles ils vivaient. Ils ne jouissaient pas de leur être car dévalorisés et réduits à la
bestialité ; exécutant les tâches les plus ingrates de la vie quotidienne. Les sociétés africaines
en général et sénégambiennes en particulier ont continué durant des siècles à fonctionner au
rythme qu’imposait cette pratique sans qu’aucun acteur social interne ne puisse contester cet
ordre des choses devenu comme naturel.
Le séminaire, en revenant de manière succincte sur cette longue histoire, tentera de
définir les modalités qui conduisaient à l’asservissement et à l’affectation à des tâches
particulières que cette catégorie, non « intégrée » de manière organique dans les sociétés qui
les « cueillaient », devait exécuter. L’un des aspects majeurs que le séminaire souhaite
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interroger est la profondeur de ce stigmate et les traces qu’il a laissées à travers l’histoire.
Pourtant, cette dernière est en phase de réécriture insoupçonnée par les acteurs eux-mêmes,
mais cette réécriture des cadres sociaux reste mal informée et très marginale dans les études
qui se publient à ce jour et individualités qui peuvent témoigner de son actualité.
Enfin, le séminaire se veut interactif et réunira non seulement des chercheurs mais
aussi des acteurs de la société civile qui investissent leurs efforts dans l’éradication totale de
cette pratique encore prégnante dans quelques pays du continent africain.
Objectifs
Le séminaire international, « Histoire, mémoires et actualité de l’esclavage en
Afrique », se fixe entre autres objectifs de réunir des chercheurs, étudiants et acteurs sociaux
pour croiser leurs regards sur la question de l’esclavage qui ne finit pas encore d’alimenter les
débats à travers le monde. En effet, le renouvellement des études sur la question de
l’esclavage interne mérite d’être examiné et diversement informé pour permettre des analyses
pertinentes sur cette histoire souvent dissimulé à cause des charges négatives qui la
structurent. Et pourtant, malgré l’évolution des mentalités, l’introduction de nouvelles
modalités organisationnelles et les changements dans les modes de vie, l’extraction sociale
des uns et des autres demeure quand il s’agit de compétition électorale entre autre et de
l’effectivité d’accès à la dignité humaine que ce soit dans les villages ou dans les villes. C’est
donc cette « mémoire têtue » que le séminaire souhaite aborder.
Axes de recherches
Pour y parvenir le séminaire suggère quelques axes principaux :
- Revenir de manière succincte sur la diversité insoupçonnée des situations
d’esclavage en Afrique et en Sénégambie ;
- Analyser les mécanismes complexes qui ont conduit les hommes à recourir à cette
pratique afin d’en appréhender les multiples fondements ;
- Etablir une taxinomie informative à partir des études de cas concrets selon les aires
géographiques afin de saisir les différentes déclinaisons de l’esclavage ;
- Chercher à comprendre les « esclavages » à travers les divers usages sociaux qui
leur sont associés, les silences et les zones d’ombre qui les constituent ;
- Rendre compte de la complexité des cas d’esclavages selon les sociétés et la
culture qui les sous-tend ;
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- Faire une biographie (carte d’identité sociale) des mémoires qui résultent de cette
pratique afin de saisir comment le discours historique se construit autour de cette
question ;
- Faire un parallèle entre cette pratique et l’existence des « castes » et autres
structures qui rendent les relations interindividuelles problématiques ;
- Examiner les « mémoires » résultantes et leurs conséquences sur la marche globale
des sociétés
Il est demandé aux auteurs des textes de se conformer aux différents axes ainsi définis
pour aboutir à une étude succincte de ce phénomène, saisir les « substrats psychiques » qui en
restent et réfléchir avec les acteurs sociaux sur des modalités pratiques d’accompagner
l’éradication des stigmates qui rendent la motricité des sociétés problématique.

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