Mon colonel,
j’ai lu avec la plus grande attention
votre sortie intitulée : « Les Harratines, ces oubliés de la
République ». Vous avez vue juste colonel mais je ne peux m’empêcher à me
poser la question si le mot la « République » scie encore à la Mauritanie actuelle ?
La république :
« est un système politique dans lequel la souveraineté
appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par
l'intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une
période déterminée et sont responsables devant la nation. Par ses
représentants, le peuple est la source de la loi. L'’autorité de l'Etat, qui
doit servir le "bien commun", s’exerce par la loi sur des individus
libres et égaux. »
N’est ce pas
tout le contraire de ce qui se passe actuellement? Je vous encourage à continuer
de prêcher la vérité, rien que la vérité car c’est sur elle repose l’avenir de
chacun de nous. Si nous sommes unis sur la vérité, rien ne pourra nous désunir
dans l’avenir.
S’il existe
des oubliés ou exclus dans cette république « bananière » des
militaires, se sont bien les haratine qui occupent la première place puisqu’ils
sont doublement victimes de l’esclavage et du racisme.
J’apporte
juste un témoignage d’éclaircissement en
tant que militant abolitionniste qui vit
à l’extérieur depuis 17 ans et je sais de quoi je parle.
En parlant
la division d’El-Hor en deux parties, vous dites : « Celle des
opportunistes qui font de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce avec
le pouvoir, et celle des idéalistes qui en font un fonds de commerce auprès des
pays étrangers.»
Je suis
entièrement d’accord avec vous, des
soi-disant intellectuels cadres haratine qui alimentent la propagande
mensongère pour être cooptés par le pouvoir en font un véritable fond de
commerce voire de la prostitution politique pour un poste qui répond à la
logique du ventre plein, nègre content au détriment des victimes depuis
l’indépendance. Se sont les pires
ennemis des haratine et n’ayons jamais froid aux yeux à le dire haut et fort.
Par contre
je peux vous assure le « fond de
commerce » de ceux vous identifiez
parmi les idéalistes en bon intelligence avec des pays étrangers n’y gagnent
rien à vrai-dire à part d’être bannis, fichés à jamais dans l’administration
Mauritanienne comme la peste.
Ils sont exclus, haïs, diabolisés,
marginalisés, traqués comme des dangereux terroristes qui menacent la fameuse
« unité nationale » qui n’a jamais existé sur le territoire national.
Ils sont mis en embargo dans leur propre
pays alors que leur seul souci est d’en découdre avec ce crime contre
l’humanité qui est l’esclavage. Comment construire l’unité nationale d’un pays
pendant que la majorité est privée le
droit d’exister ?
La traque,
l’arrestation et la détention arbitraire de Biram Dah Ould Abeid, Brahim
Rhamdane Ould Bilal et Djiby Sow ne sont elles pas là comme cas d’école en 2015
pour nous rappeler cette dure réalité mon colonel ? Nous n’avons pas eu d’interlocuteur sérieux depuis 55 ans alors les
idéalistes ont été forcés de demander l’arbitrage des pays étrangers qui font
vivre l’état Mauritanien.
En vous
remerciant d’avance
Diko hanoune
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