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lundi 7 septembre 2015

Sur la question haratine, Amar Ould Beïbacar a raison à bien des égards, chapeau à Mohamed salem Ould Elmokhtar dit chedad



Loin de me donner la prétention audacieuse de jauger le contenu hautement intellectuel et édifiant des contributions de Ould Beibacar(les haratines, les oubliés de la république) et Ould Elmokhtar (le problème haratine n’est plus un problème d’esclavage) ; encore moins de cerner ou d’évaluer  le combat ô combien noble et enrichissant de  leçons de mes doyens d’âge, référentiel de lutte pour  la génération montante du refus,   s’il vous plait  prêtez moi cette modeste et succincte contribution.

Revenant de la Mauritanie fertile, confins sud (Dakhle et Réwe) commune de Tékane, terre générationnelle des mes ancêtres, jadis connue par sa résistance contre les razzieurs venus du nord, elle est  de surcroit devenue un lieu de refuge pour le fugitifs fuyants la braise de l’esclavage des hommes enturbannés à barbes bleues. Ces bleds (entre autres : Guew, Lwassa, Dioule, Djemtir, Kervat Izmane Binte, Mheybe)  que Paul Marty  au début du siècle passé décrivait avec émotion et passion, dans ses notes sur les terres Ouladaïdiennes ;  sont désormais  une propriété de réserve foncière de l’Etat.  Ces bleds pleurent la souffrance de l’expropriation forcée.

 Ces jours ci cette zone vit la clémence hivernale, l’abondance laitière des vaches authentiques et la surabondance des espèces de poissons des eaux froides. C’est dans cet environnement inspirateur  que j’ai suivi avec intérêt sur ma connexion portable le débat sur les haratines, bref.

Même si, comme dit l’adage hassanophone : «  lijbar cheway, may yinhargou eydih », traduction littérale  « celui qui a un grilleur, ne se brule pas les mains », rôle pleinement assumé et joué avec brio  par Mohamed Salem ould Elmokhtar dit chedad  à qui j’ôte mon turban en plus du chapeau, là je me limiterai tout en me nuançant de prés  avec Amar ould Beibacar à un constat : La lutte haratine et la récolte amère.

Nuance de propos

Concernant les cadres  haratine réussis, nonobstant leur compétence et leur loyauté sont souvent marginalisés et ceux parmi eux qui ne versent pas dans le reniement et le déni des souffrances de ses cousins de race sont systématiquement étiquetés à défaut de ne pas être accusés et emprisonnés  comme le fut le Docteur Sidi Fall sortant des prestigieuses universités américaines  mort après 5ans de prison à Rosso, cheikh ould Mowloud et Ahmed ould Khatri, ou forcé à l’exil cas du diplomate  Docteur Mohamed Yahye Ould Ciré, .

Pour Mohamed Ould Sidi Yahye, la dimension illicite de l’esclavage mauritanien est  de tout temps occultée de ses prêches,  qui font mobilisées  beaucoup de Hratin, et fréquemment  il étaye son argumentaire par certains passages des interprétations kliliennes, dousoukhiennes, hatabiennes et ibnou achiriennes dont il est parmi les premiers à prendre la  défensive l’ors de l’incinération d’alerte symbolique d’avril 2012,  effectuaient par certains militants des droits de l’homme .

 Souvent tous ses adeptes initiés deviennent nonchalants, fatalistes, soumis, indifférents à la vie d’ici bas et aux injustices subies, perdent la confiance de soi et pour soi,  plutôt enthousiasmés par le suivisme aveugle de leur guide par conséquents ils deviennent  des acteurs effacés du bouleversement de l’ordre social établit, n’est il pas là une énigme ?  En tout cas çà, mérite une réflexion.

  L’école, quelle école ? Celle-ci au lieu qu’elle soit un vecteur de brassage culturel et linguistique où se diluent tous les nivellements sociaux, désormais suit les moyens économiques d’où la ghettoïsation des enfants hratins dans des écoles publiques désuètes, conséquence logique de leur absence dans les grandes écoles (mines, génie civil, communication, excellences), des grands instituts (iset, iscae) de la faculté de médecine et de l’Ena.

Constat : La lutte haratine et la récolte amère.

La  période (d’Elhor, SOS esclaves, Ahme, Ira, au mouvement civique Manifeste Hratin) dans l’histoire des haratine est l’une des plus acerbes que  la Mauritanie ait connue et qu’elle connait encore. Dans cet intervalle temporel l’homme hartani est toujours considéré comme un sous-homme maintenu dans le lot de souffrance, de détresse et d’exclusion,  sa  communauté (haratine) nombreuse et laborieuse ploie inlassablement sous le poids hideux de la marginalisation avec ses corolaires ignorance et pauvreté ce qui tout de même l’incitera un jour à créer une dynamique scientifique afin de relever la tête pour remettre en cause le mépris et la violence systématique qui l’humilient ce qui anéantira certainement le régime des privilèges du segment dominant, bâtit sur la supériorité et l’exclusion.

En effet, la condescendance et le mépris à l’égard du hartani ont toujours été et le demeurent aujourd’hui comme mode de vie et signe de marque du dominant.
Et comme aimait à le dire MARX : « pour transformer une situation, il ne suffit pas d’une critique purement théorique, il faut  une  activité pratique révolutionnaire, qui modifie tant la conscience que l’être. C’est uniquement par une pratique révolutionnaire que l’homme transforme  la réalité environnante et se transforme soi-même ».

Alioune Ould Youssouf dit Maham

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