Le gouvernement mauritanien a entamé un prétendu recensement à vocation d'état civil de la population qui s'avère être, en réalité, une basse entreprise de légalisation de l'état d'éviction des négro-Africains de Mauritanie . C'est donc à juste raison qu'il suscite inquiétudes et indignation tant chez cette communauté que chez les défenseurs des droits humains et des forces progressistes.
Ajouté aux nominations tribalo-ethniques , aux tracasseries administratives quotidiennes, aux discriminations au sein des institutions publiques, aux expropriations des terres de la vallée au profit de l’agro-business arabe, au sabotage du réglement « du passif humanitaire », à l´arrêt brûtal du rapatriement des déportés, à l´abandon à un triste sort des rapatriés du Sénégal, à la négation des déportés mauritaniens au Mali, à la privation persistante des milliers de négro-africains de pièces d´état civil, et à la multiplication de postes de contrôle sur la frontière Sud alors que le danger (Aqmi) vient du nord et de Toumbouctou, ce recensement confirme, une fois de plus, les fondements racistes de l’Etat mauritanien, en même temps qu'il met à nu la nature démagogique des professions de foi du général Mohamed Ould Abdel Aziz.
De Ould Taya à Ould Abdel Aziz, le Système est demeuré le même, et seule la méthode a changé. Là où le régime du colonel Ould Taya déportait et éliminait, en masse, physiquement, celui du général Ould Abdel Aziz procède de manière plus subtile, par diversions, et obstruction pour l’accès à l’état civil et à l’inscription au fichier électoral.
Chaque jour qui passe dissipe le peu d´espoir qu´avait, plus ou moins, suscité la prise du pouvoir par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. La nature de ce recensement et les différentes sorties des membres de son gouvernement ne font que conforter la certitude que ce régime est une continuité des régimes militaires précédents, visant à assurer la pérennité du système et du racisme d’Etat
L’Administration arabo-berbere a détruit, volontairement , les archives de l’état civil colonial et post-indépendance dans la vallée du fleuve . Par le Ranvec et ce nouveau projet, elle cherche à créer une base légale d’exclusion des Negro-africains. La fin, inavouée, de cette opération d'enrolement selectif n’est rien moins que rendre, sans coup férir, le plus grand nombre possible de négro-Africains des apatrides en Mauritanie - terre de leurs ancêtres.
Face à cette grave situation, et à cette politique de bannissement et de marginalisation de la population négro-mauritanienne, les Forces de Libération Africaines de Mauritanie,
- Dénoncent avec force ce recensement à caractère discriminatoire et chauvin et exigent son arrêt immédiat,
- Appellent les populations victimes de cette exclusion à prendre leurs responsabilités devant l´histoire en opposant à la provocation et à l’affront toute leur détermination et les moyens de la légitime défense de leur citoyenneté et de leur dignité.
- Encouragent les elèves des lycées et collèges, les étudiants, les enseignants à s’organiser, et à prendre en charge, par eux-mêmes, le recensement des quartiers, des villages et des hameaux, à dresser la liste de tous les laissés pour compte dans cette opération pour cause de rejets sans fondement, de noms déformés ou écorchés délibérement afin de contrecarrer les dangereuses tentatives de spoliation de ces commissions mono-ethniques mises en place par le Pouvoir, et démasquer, en même temps, leur caractère ethniciste et raciste.
- Les FLAM soutiennent totalement les forces patriotiques et démocratiques de l´intérieur dans leur résistance courageuse et acharnée face à l´arbitraire, et invitent la Diaspora à relayer le mouvement de protestation interne,
- Elles attirent l’attention de l´opinion nationale et internationale sur les risques de déstabilisation du pays et de la sous-région si le régime persistait dans sa politique de discrimination raciale et sa posture dictatoriale.
La lutte continue!
Stockholm le 11 juillet 2011
Le département de la Communication
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