L’histoire semble condamnée à bégayer en Mauritanie. Nous apprenions hier la
décision des pontes de la république d’arabiser l’administration de l’armée
nationale mauritanienne, cette « grande muette » beaucoup trop
bavarde, intrusive et irrespectueuse des procédures démocratiques. Il est
précisé que cette décision obéit banalement à l’article 6 de la constitution
qui dispose en partie : « Les
langues nationales sont l'arabe, le poular, le soninké et le wolof». Si ces quatre
langues sont bien des langues nationales, pourquoi alors « poular, soninké
et wolof » n’accèdent-elles pas à la légitimité et à la respectabilité dont
l’arabe, mal maîtrisée de nombre de ses locuteurs mauritaniens, est depuis
longtemps honorée en Mauritanie? Pourquoi les communications et les
correspondances de l’armée se feraient-elles uniquement en langue arabe ?
N’est-ce pas là le fait d’une autocratie qui force des populations
mauritaniennes noires africaines à se convertir
à une langue qui n’est qu’une petite partie de ce qu’ils sont ?
Après les décisions scélérates d’arabiser, année
après année, administration et système scolaire au détriment des nationalités
africaines mauritaniennes et de leurs droits élémentaires, les autorités mauritaniennes
parachèvent donc leur chef-d’œuvre raciste en signifiant aux non arabophones leur
place dans leur propre pays : une place à l’extérieur des sphères
administratives et politiques. Circulez, il n’y a plus rien à voir !
Fidèle à ses
idéaux et sa conduite, le Mouvement Autonome pour le Progrès dénonce avec force
la décision des autorités mauritaniennes d’« arabiser l’administration de
l’armée » ; condamne avec énergie la politique autiste du chef de
l’Etat et de son gouvernement, qui procède
à l’exclusion et à la marginalisation systématique des populations non
arabophones ; réaffirme sa détermination à se mobiliser et à lutter sans
répit pour l’émergence d’une société juste et égalitaire, respectueuse de ses
différences.
Le Mouvement Autonome pour le Progrès (MAP)
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