Comme nous vous l’avions promis à l’OBAMA
(Observatoire des Biens et Avoirs Mal Acquis), nous commençons notre série
d’articles sur les grands scandales en cours ou déjà consommés qui émaillent le
règne de l’actuel chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Comme
vous le verrez, le système, maintenant bien rodé, verse vers un but unique et
bien affiché à savoir l’enrichissement personnel du Chef de l’Etat.
Le 17 janvier 2013, l’Etat mauritanien,
représenté par le Ministre des Finances répondant aux instructions du Chef de
l’Etat, a versé un peu plus de deux
milliards de nos ouguiyas (soit 7 095 000 USD) à la Mauritanian
Development Corporation (MDC),
société écran qui n’a d’existence que le nom ou les comptes de quelques
intermédiaires qui se jettent, tels des affluents secondaires, dans le lit
principal du compte bancaire personnel du Président de la République.
Ce montant représente une avance de 30% sur
une commande présumée de 10 petits
avions de marque Lancair (quatre places), livrables le 30 décembre 2014. Cette
commande serait une marque d’encouragement faite à l’entreprise
américano-mauritanienne (MDC) pour monter une usine d’assemblage de ces avions
à Nouakchott.
La commande concerne 4 avions de type
G.83/Lancair Corvette 2012 (2 100 000
USD), 1 avion de type G.83/Lancair Diesel 2012 (550 000 USD) et 5 aéronefs de type G.83/Lancair Evolution 2012
(21 100 000 USD). Un
terrain de quelques dizaines d’hectares, situé à proximité du nouvel aéroport
de Nouakchott, a été attribué, en Conseil de Ministre, à la dite MDC.
Aujourd’hui, 7 mois avant la date supposée de
livraison des 10 aéronefs et 17 mois après la signature du contrat d’achat et
l’encaissement des 2 milliards d’ouguiyas, pas la queue du premier petit avion
ni la moindre trace de MDC n’a affleuré du terrain à partir duquel devraient
s’envoler, à un rythme soutenu, les petits Lancair « made in Mauritania ».
Nous avons, à l’OBAMA, pu mettre la main sur
une copie du contrat d’achat (voir facsimilé) des Lancairs et obtenu quelques
détails sur le montage de cette entreprise de détournement des biens publics
mauritaniens, emblématique de certains rouages du système Aziz.
L’affaire concerne un engagement des finances
publiques mauritaniennes à hauteur de plus de 7 milliards d’ouguiyas
(23 650 000 USD) sans qu’aucune procédure de dépense de l’argent
public n’ait été respectée (pas
d’appel d’offre);
Le détournement de deniers publics que
constitue cette affaire est doublé d’une opération de surfacturation manifeste
et grossière. Pour s’en convaincre, il nous a suffi de deux clics pour vérifier
les prix catalogue de l’un des aéronefs proposés, le Lancair Evolution 2012,
par exemple. Cet appareil est proposé à 1 450 000
USD sur internet (voir document) alors que le contrat d’achat le met à
21 100 000 USD pour les 5, soit 4 220 000
USD l’unité (4 fois plus cher !);
Pour mener à bien un tel montage, Aziz
a actionné les hommes-liges qu’il a placés aux différents rouages de l’Etat.
C’est l’Ambassadeur de Mauritanie aux USA, Ould Ahaicen, qui a déniché les
fameux intermédiaires américains dont Tom Gibson, ancien conseiller de l’ex-président
américain, Ronald Reagan;
Aziz ne semble donc plus s’embarrasser des
formes pour piller les caisses de l’Etat mauritanien. Ce qui semble plus
surprenant c’est le semblant de confiance que
continuent à placer en lui certaines institutions internationales même
si certaines d’entre elles commencent à être un peu plus regardantes avant de
prêter à l’Etat mauritanien ou de lui faire un don.
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