ALAKHBAR (Nouakchott)-Le directeur de campagne du
candidat Biram Dah Abeid à la présidentielle mauritanienne du 21 juin a précisé
: « Si notre candidat remporte les élections, nous n’accepterons jamais que sa
victoire soit transformée en défaite ». Diop Amadou Tijani est interviewé par
Alakhbar.
Alakhbar: Avez-vous constaté des violations
lors cette campagne électorale ?
Diop Amadou Tijane: Nous n’avons constaté
aucune violation. Je rappelle toutefois que nous avions tenu une conférence de
presse avant le début de la campagne électorale pour avertir le pouvoir et les
institutions concernées que nous n’allons pas admettre qu’il ait des
irrégularités ou des fraudes massives.
Alakhbar: Les affiches de votre candidat sont
presque invisibles à Nouakchott. Êtes-vous réellement présents partout en
Mauritanie ?
Diop Amadou Tijane: Nous avons des militants
et des sympathisants sur l’ensemble du territoire national. Un programme a été
élaboré pour nous mener dans tous les coins du pays. Notre candidat est en
train de le suivre. Et des missions sont envoyées aux lieux où il ne pourra pas
se rendre.
Alakhbar: Disposez-vous des moyens nécessaires pour
effectuer tous ces déplacements ?
Diop Amadou Tijane: Nous menons notre campagne à la limite de nos
moyens. Il est de tradition en Mauritanie qu’on débloque en période
électorale des fonds colossaux pour faire justement de la propagande.
C’est une pratique commencée depuis le régime de Maoyoua Ould Taya et qui
continue aujourd’hui. Si nous avions ces moyens, nous ne les gaspillerions pas.
Ce n’est pas l’approche de campagne que nous avons retenue.
Alakhbar: Quelle est l’approche que avez-vous
retenue?
Diop Amadou Tijane: C’est celle que nous
sommes en train d’exécuter. L’essentiel pour nous c’est le jour du vote et le
nombre de voix que va obtenir notre candidat. Nous allons donc toucher le
maximum d’électeurs: ceux qui sont acquis à notre cause, les indécis, ou ceux
qui appartiennent à des partis qui ont boycotté les élections voire même des
militants des partis qui prennent part aux élections, y compris de l’UPR
(au pouvoir).
Alakhbar: Pensez-vous pouvoir convaincre tout ce
monde dont certaines estiment que votre candidat véhicule un discours
radical ?
Diop Amadou Tijane: Je ne comprends pas ce qu’ils appellent un discours
radical ! Nous avons plutôt un discours de rupture par rapport aux autres candidats
et au discours de complaisance dont on avait l’habitude d’entendre. Je vais le
répéter: il ne faut pas juger le candidat en période électorale, mais à travers
ses précédents actes politiques.
Alakhbar: Votre candidat a accusé les hommes
d’affaires de tenter de l’étouffer financièrement. Et pour les contourner, il
demande à chaque militant d’acheter une carte de soutien à 500 UM. Cela
suffirait-il pour financer une campagne électorale?
Diop Amadou Tijane: Nous comptons pourtant sur cette modeste
contribution de nos militants pour financer nos activités de campagne
électorale. Cela prouve que nos fonds proviennent de sources licites. Nous
sommes différents de l’UPR (parti présidentiel) et des candidats Boydiel Ould
houmeid et de Lalla Mariem Mint Moulay Idriss qui ont mobilisé des fonds
colossaux mais qui ne les appartiennent réellement pas.
Alakhbar: À combien s’élève votre fonds de
campagne ?
Diop Amadou Tijane: Il y a des choses qu’on n’expose pas au public.
Mais, nous sommes en train de bâtir notre campagne sur les moyens déjà évoqués.
Alakhbar: A quel point vous mesurez les chances de
votre candidat ?
Diop Amadou Tijane: Nous sommes de plus en
plus confiants. Les Mauritaniens répondent à notre discours. Et notre capacité
de mobilisation lors des meetings a dépassé nos prévisions initiales. Cela
réconforte notre candidat et développe une certaine confiance en nous. Vous
savez, on ne remporte pas forcément des élections parce qu’on a mis plus de
moyens ou parce qu’on est le président sortant. Vous avez l’exemple du Sénégal
et celui de la Côte d’Ivoire. De toutes les façons, nous participons aux
élections pour les remporter.
Alakhbar: Qu’est ce qui vous amènerait à contester
les résultats?
Diop Amadou Tijane: C’est ce qui amènerait
tout un chacun à contester les résultats, c’est quand il y aura des régularités
ou des fraudes massives. Si notre candidat remporte les élections, nous
n’accepterons jamais que notre victoire soit transformée en défaite et la
défaite des autres en victoire. Si, par contre, nous perdons, conformément au
règles démocratiques, nous serons le bon perdant: nous allons féliciter notre
adversaire.
Alakhbar: Si vous deviez contester comment le
feriez- vous ?
Diop Amadou Tijane: Vous le saurez le moment
venu.
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