Brahim Abeid - Le Candidat à l’élection présidentielle Biram Dah Abeid a sollicité ce 21 juin 2014 le suffrage des mauritaniens. Cette candidature de rupture est le résultat d’un long cheminement. Située en dehors du système politique traditionnel, elle émane des masses dont elle porte les espoirs de changement radical enMauritanie.
En effet, le candidat, Président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA – Mauritanie) a été depuis 2008 à la tête d’une démarche anti esclavagiste d’un genre nouveau. Se refusant tout tabou, il attaqua le mal à sa racine.
Le fondement religieux de l’esclavagisme mauritanien vieux de sept siècles a été pris à partie : un discours puisé du saint coran et de la Sunna, basé sur le caractère juste et libérateur de l’islam fût opposé aux soi-disant érudits et imams du pays qui dans leur refus et crainte du débat, gardent un silence complice des courants esclavagistes et se plaisent dans leurs prêches à critiquer lâchement et à diaboliser les abolitionnistes.
C’est dans ce contexte et dans une logique de confrontation directe avec les milieux esclavagistes et racistes promoteurs du système de domination en vigueur depuis l’avènement de l’Etat mauritanien moderne que le PrésidentBiram Dah Abeid entouré de ses collaborateurs et de centaines de militants a procédé à l’incinération symbolique de livres faussement attribués au rite malékite et contenant des avis juridiques qui codifient et légitiment la pratique de l’esclavage; ils sont à la base de l’éducation religieuse en Mauritanie mais aussi de la formation des imams, des magistrats, des officiers de la police judiciaire et des agents de l’administration territoriale.
Cet acte de subversion a fortement ébranlé les milieux religieux et les cercles de domination qui ont orchestré et instrumentalisé des foules de manifestants qui appelaient au meurtre des abolitionnistes.
Avant de bénéficier d’une liberté provisoire, Biram Dah Abeid fût arrêté avec une rare violence, poursuivi pour entre autres délits d’apostasie – passible de la peine capitale. Alors, dans ce contexte, la validation de la candidature de Biram Dah Abeid aux élections présidentielles du 21 juin 2014 a été un désaveu des milieux religieux et des cercles féodaux suscitant l’espoir chez les humbles de voir un des leurs compétir pour la magistrature suprême du pays.
Cet espoir s’est matérialisé par les foules composées de dizaines de milliers de citoyens venus à la rencontre du candidat dans toutes les régions du pays. La campagne électorale a été l’occasion pour le candidat de diffuser son projet de société par divers canaux y compris par les médias publics.
Le candidat a pu faire une bonne couverture du pays. Le jour du scrutin, il a été représenté dans 2025 bureaux de vote sur un total de 2900. Tout cela, en si peu de temps et sans moyens matériels et financiers ; les hommes d’affaire, tous étonnement issus de la seule communauté arabo-berbère, se sont ligués contre la candidature de Biram Dah Abeid lui refusant tout soutien alors qu’ils se sont cotisés à hauteur de milliards d’ouguiya pour appuyer le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les résultats du scrutin publiés par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) attribuant une large victoire au candidat Mohamed Ould AbdelAzizont noyé dans un océan de désolation tout espoir de voir s’apaiser la situation sociopolitique du pays.
En effet, la fraude a commencé en amont, bien avant les élections. L’enrôlement discriminatoire en cour depuis 2011 a empêché une grande partie des populations noires (h’ratin, peuls, soninkés, wolofs et bambaras) de disposer de cartes nationales d’identité, donc de possibilité de s’inscrire sur les listes électorales et de voter.
Les moyens de l’Etat ainsi que ses symboles, ont été utilisés de façon massive au profit du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz. Des ministres, diplomates ainsi que des hauts gradés de l’armée à la solde de république se sont impliqués ouvertement dans la campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz.
Monsieur Sidi Ould Zeine, Ministre de la Justice était Directeur Régional de campagne à Dakhlet Nouadhibou, monsieur Cheikhna Ould Neni, Ambassadeur de Mauritanie en poste au Niger – Conseiller dans le Directoire National et l’une des figures les plus actives fût le Ministre de la Santé et de l’Action Sociale monsieur Ahmed Ould Jelvoun qui dans la Moughataa de Tembedra s’est présenté à un bureau de vote après sa fermeture à dix neuf heures (19 H).
Le policier responsable de la surveillance du bureau qui lui a refusé l’accès fût immédiatement remplacé par ses soins sur intervention du Commissaire de police. Ainsi, Ould Jelvoun a pu opérer tranquillement dans le bureau, bourrant l’urne à sa guise. Ces quelques cas sont ici cités en exemples pour illustrer une tendance malheureusement généralisée constituant une violation grave des règles en matière d’élection en Mauritanie.
Des personnes qui étaient inscrites sur les listes électorales à Nouakchott et à l’intérieur du pays ont été tout simplement éconduites- le matin du 21 juin - des bureaux de vote. Leurs noms ne se trouvaient plus sur les listes électorales. Ces personnes détiennent leurs reçus d’inscription qui prouvent qu’elles étaient bien inscrites sur les listes. Ce genre de cas a été révélé par centaines un peu partout dans le pays surtout à Boghé, Kaédi, Nouadhibou et Nouakchott.
Il est à signaler des bourrages massifs des urnes dans 863 bureaux de vote situés essentiellement dans la partie Est et la partie Nord du pays, dans les quels seul le candidat Mohamed Ould Abdel Aziz était représenté. Ceci ressort d’ailleurs des résultats qui ont été annoncés dans plusieurs bureaux de vote où il a été compté 100 % de votants, 100 % de suffrages valablement exprimés et enfin, 100% de votes au profit du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz.
L’enrôlement puis l’inscription massive d’étrangers sur les listes électorales a créé des communautés d’électeurs fantômes : la circonscription électorale deBirmoghrein est passée de 1 500 électeurs (en 2007) à plus de 9 000 cette année grâce à l’enregistrement en masses de saharouis ; à Dhar le nombre d’électeurs a été multiplié par dix (10) en faveurs de l’inscription de nombreuses populations touaregs et arabes venues du Nord du Mali.
Bien d’autres formes de fraudes dont les preuves matérielles constituées existent. Les faits sont d’autant graves qu’aucune des malversations constatées n’aurait été possible sans la complicité voire l’agissement direct des responsables de la CENI.
Compte tenu de tout ce qui précède, la dynamique radicale est dans son devoir mais également dans son droit de rejeter les résultats annoncés par la CENI qui ne représentent guère le choix des électeurs mauritaniens et ces mauritaniens qui ne se reconnaitront pas dans les autorités qui seront issues de cette consultation électorale.
Le courant radical, par son ascension fulgurante constitue aujourd’hui une dynamique politique incontournable et déterminante pour l’avenir de laMauritanie au plan national mais aussi international.
Rendant hommage à toutes les personnes qui de près ou de loin ont soutenu le projet de changement radical, nous assurons tous ceux qui ont porté leur choix à notre candidat que leur vote ne sera pas vain, nous défendrons les acquis, déterminés dans la démarche de lutte pacifique pour la déconstruction totale du système de domination en Mauritanie.
Lançant un appel à nos militants et sympathisants de rester mobilisés et vigilants, nous interpelons les tenants du pouvoir qui s’arcboutent encore à une position de déni de la mouvance abolitionniste à faire face courageusement au désaveu qui leur a été fait par le verdict populaire et de cesser tout comportement tendant à noyer tout espoir d’avènement d’une Mauritanie libérée de l’opprobre.
Pour l’égalité et la justice dans la Mauritanie de l’esclavage, du racisme d’état et de l’exclusion et pour la défense du choix des humbles, nous ne cèderons pas.
Fait à Nouakchott, le 24 juin 2014
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