Bibliographie
du candidat
Les
raisons de ma candidature
Mes chers compatriotes,
J’ai décidé de solliciter vos
suffrages. Pas pour conserver un pouvoir pour le quel « j’ai risqué ma
vie », ni pour en reconquérir un « qui me revient de naissance »
et encore moins parce que je représente « une obédience mondiale qui a le
vent en poupe » ou « une ethnie qui attend son tour de gouverner le
pays ». Je me présente à vous comme un candidat forgé par le militantisme
de terrain, par la défense des droits des plus démunis, par le vécu des brimades,
des calomnies et de la diffamation. Je suis, avant tout un défenseur des droits
de l’homme. De l’homme au sens générique. Je ne représente pas d’ethnie, ni de
région, ni de tribu et même pas de parti car le mien, ou celui qui aurait pu me
soutenir, a été frappé d’une interdiction administrative inique décidée par
l’un de mes rivaux et passée sous silence par tous les autres.
Moi, Biram Ould Dah Ould Abeid,
je brigue vos suffrages pour faire la politique autrement et pour un nombre
autrement plus grand de Mauritaniens. Je travaillerai à la création de richesse
en Mauritanie en favorisant la croissance économique mais aussi je veillerai à
sa juste répartition. Je travaillerai au recouvrement de leur dignité par les
damnés de la terre en Mauritanie sans inquiéter
les honnêtes gens mais en faisant appliquer la loi dans toute sa rigueur à
l’encontre des auteurs de crimes et
notamment de crime d’esclavage.
Moi, Biram Ould Dah Ould Abeid, je
ferai de sorte à ce que le Saint Coran et la Sunna de notre Prophète Mohamed
(paix soit sur lui) soient les seules référence pour notre droit, inscrites
dans la Constitution, à l’exclusion des exégèses obscurantistes et autres
manuels de jurisprudence qui consacrent les inégalités de naissance, légitiment
l’esclavage et ternissent l’image de notre religion l’Islam.
Moi, Biram Ould Dah Ould Abeid, j’œuvrerai
à réconcilier les Mauritaniens entre eux en recherchant un règlement du
« passif humanitaire » dans la dignité et par la concertation, le
respect de la mémoire des victimes et la reconnaissance du préjudice subi par
leurs ayant-droits.
Que ce soit pour l’esclavage ou
par les tueries à caractère racial perpétrées par des dépositaires de la force
publique, la réconciliation passe par une reconnaissance explicite de torts
causés aux victimes un acte de repentance au nom de la Nation en direction des
ayant-droits accompagné par des mesures de réparation morale et matérielles
adaptées.
Moi, Biram Ould Dah Ould Abeid,
je mettrai les Mauritaniens au travail pour faire de notre pays un exemple de
réussite économique en favorisant l’élevage, l’agriculture et la pêche par
l’introduction de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement et
soucieuse de la biodiversité de notre patrimoine écologique. J’introduirai une
réforme agraire qui encourage ceux qui travaillent la terre au détriment des
systèmes de rente.
Moi, Biram Ould Dah Ould Abeid,
je commanderai dès mon accession à la Présidence de la République, un audit exhaustif
des finances publiques au près d’un cabinet indépendant, de renommée
internationale pour que les Mauritaniens mais aussi nos partenaires en
développement soient pleinement édifiés sur la situation de nos finances.
La situation actuelle
La généralisation et la
banalisation de la corruption, de l’opportunisme, du despotisme et du commerce
des avantages indus ont concouru à la disparition du concept de l’intérêt
commun, du respect de la chose publique, du patriotisme et de la confiance en
la notion de l’Etat. Cette entreprise de destruction a été sciemment et
méthodiquement mise en place par l’ensemble des gouvernements qui ont
successivement sévi en Mauritanie. Ceux qui ont le plus pâti de cette situation
de non Etat sont les plus faibles parmi nous, les plus marginalisés, ceux dont
la survie quotidienne est la préoccupation première.
La Mauritanie est un pays riche
abritant une population de pauvres et de miséreux. A peine trois millions de
Mauritaniens, nous sommes assis sur des mines d’or, de phosphate, de cuivre, de fer de métaux rares et des
champs d’hydrocarbures. Nos côtes (plus de 700 Km) sont réputées être des plus
belle et des plus poissonneuses au monde. Nous disposons d’une vaste vallée
fertile courant sur des centaines de kilomètres, de nappes phréatiques
considérables ainsi que de plusieurs lacs et oasis qui ne demandent qu’à être
aménagés et mis en valeur. Nos activités d’élevage auraient pu faire de nous le
garde-manger de toute l’Afrique de l’Ouest.
Nous bénéficions de l’un des plus important taux d’ensoleillement au
monde et d’un des plus grands gisements éoliens de la planète. Mais, en même
temps, nous sommes l’un des peuples les plus pauvres de la planète, les plus
inégalitaires et les plus archaïques.
Le pays de l’esclavage
Notre pays occupe la première
place sur le podium de l’infamie. Classé n°1 sur 167 par les organisations
internationale de lutte contre l’esclavage (Walk Free), la Mauritanie est aussi
régulièrement épinglée pour la situation
des mineurs, des femmes du droit de travail…
Plus de 20% de la population
(issus essentiellement du groupe des Hratine) est maintenue dans une situation
d’esclavage soit par la force, soit par nécessité soit par ignorance et le plus
souvent par les trois à la fois. L’Administration est, le plus souvent,
complice des auteurs de crime d’esclavage et le pouvoir politique ferme les
yeux.
Les militants anti-esclavagistes
sont régulièrement embastillés et rudoyés pour avoir dénoncé des cas
d’esclavage. Les mentalités des Mauritaniens sont profondément influencées et
façonnées par des manuels qui théorisent l’esclavage et le justifient. Ces
manuels sont à la base de la formation des magistrats, des administrateurs et
des officiers de la police judiciaire. L’autodafé symbolique de ces manuels par
une organisation antiesclavagiste (IRA) a valu aux dirigeants de cette dernière
plusieurs mois de prison, des menaces d’exécution et un lynchage médiatique
sans précédent.
Des textes criminalisant
l’esclavage et les pratiques esclavagistes ont pourtant été édictés et votés
par la représentation nationale. Mais nul aujourd’hui ne leur prête le moindre
crédit, tellement l’Etat et
l’Administration sont gangrénés par ces esclavagistes mêmes qui
devraient être l’objet de l’application de ces lois. Nul, ni à l’intérieur, ni
à l’extérieur de la Mauritanie n’est dupe de la volonté de l’Etat et de
l’Administration de maintenir les esclaves et les anciens esclaves dans
l’ignorance, la misère et le dénuement le plus total. L’Etat et
l’Administration en Mauritanie s’opposent à l’application d’une réforme agraire
et foncière qui permettraient aux vrais cultivateurs, ceux qui ont toujours
labouré la terre, d’en devenir propriétaires, laissant cette propriété entre
les mains de féodaux sans scrupules ni gènes ni valeur ajoutée.
Le
pays du racisme d’Etat et du Passif humanitaire
L’hypocrisie de l’Etat
mauritanien vis-à-vis de la question de l’esclavage rejoint parfaitement son
attitude vis-à-vis de ce qui est pudiquement appelé le « Passif
humanitaire ». Au lieu de résoudre une crise qui a failli souffler les
fondements de notre nation, L’Etat s’est lancé dans une large campagne de
propagande instrumentalisant le retour d’une infime partie des refugiés parmi les dizaines de milliers de
Négro-africains de Mauritanie qui ont été déportés en 1989, 1990 et 1991 par
les soins de son armée et de son administration.
Plus de 20 milles de réfugiés ont été recensés par le Haut
Commissariat aux Réfugiés (HCR) dans des camps au Mali et au Sénégal. Depuis,
des accords de rapatriement de ces réfugiés ont été conclus entre la
Mauritanie, le Sénégal et le HCR par le gouvernement de Sidi Ould Cheikh
Abdallahi. Ces accords prévoient l’organisation d retour des réfugiés et leur
insertion socio-économique. Aujourd’hui, une grande partie des déportés est
toujours dans des camps au Mali et ceux qui sont rentrés du Sénégal ont
beaucoup de mal à recouvrer leur biens (terre, bétail…) mais surtout peinent à
se faire délivrer des documents administratifs leur permettant de vivre
normalement dans leur pays. Il y a quelques semaines, une longues et exténuante
marche, organisée par ces rapatriés et qui les a menés de Boghé jusqu’à
Nouakchott, a été noyée dans un nuage de gaz lacrymogènes en lieu et place de
l’audience qu’ils étaient venus réclamer auprès du Président de la République
pour exposer leurs doléances.
Le
pays des coups d’Etat
La Mauritanie est entre les mains
d’un général de l’armée qui a fomenté deux coups d’Etat militaires dont le plus
récent contre le premier président élu de l’histoire du pays. Depuis cinq ans,
le général Mohamed Ould Abdel Aziz administre le pays comme s’il s’agissait
d’une petite entreprise familiale très lucrative dont il est le patriarche
incontesté.
Le
pays de l’instrumentation de la justice
L’existence d’une justice efficace et indépendante est une condition
sine qua none à l’établissement d’un état de droit. Dans certains pays, le juge
est la cheville ouvrière de la démocratie. Le pouvoir judiciaire y est l’égal
des deux autres pouvoirs exécutif et législatif. Il constitue le seul rempart
contre l’arbitraire et garantie l’égale accès des habitants à la libre
concurrence et à l’égalité des chances.
Malheureusement, la Justice en
Mauritanie est un rouage de l’appareil répressif à la solde du Chef de
l’Exécutif. C’est ainsi que de nombreuses enquêtes ont été ouvertes ou
refermées sur instruction du Président de la République. Des juges ont été
démis de leurs fonctions pour crime de lèse majesté ou d’insubordination. La plupart des opposants à Ould Abdel Aziz
ont une épée de Damoclès au dessus de leurs tetes car à tout moment ils peuvent
être remis en prison. Moi-même je suis en liberté conditionnelle à la suite de
l’incinération symbolique des manuels de légitimation de l’esclavage.
La faiblesse de la justice est en
grande partie due à l’absence d’une volonté politique de séparer le pouvoir
judiciaire du bon vouloir de l’exécutif. Mais elle est aussi due à la sous
formation des juges et à la pauvreté du contenu des enseignements qu’ils
reçoivent tout au long de leur cursus.
Le
pays de la corruption
Celui qui se présentait comme le
« président des pauvres » et le chantre de la lutte « contre la
corruption et les corrompus » est aujourd’hui au centre du système de
corruption le plus efficace et le plus pernicieux. En cinq ans, une génération
d’hommes d’affaires a poussé, tels des champignons, nourris par le limon des
contrats et marchés publics passés en
même temps que gré-à-gré en dehors de toute procédure de passation officielle.
Des conversations du Chef de l’Etat avec des présumés trafiquants de drogue et
de blanchiment de l’argent sale peuplent les réseaux sociaux. Des ordres sont
donnés à des entreprises de l’Etat (SNIM) pour renflouer, à coups de dizaines
de milliards, les caisses d’entreprises privées défaillantes.
Le
pays où l’enseignement public est en faillite
L’enseignement public en
Mauritanie est, à l’image du pays, en décomposition avancée. Ceux qui en ont
les moyens placent leurs enfants dans des écoles privées. Du coup, les écoles
publiques sont peuplées, presqu’exclusivement d’enfants de milieux défavorisés
et notamment de Hratine. L’insignifiance des moyens débloqués par l’Etat pour
assurer l’éducation des jeunes mauritaniens s’est ajoutée à la prolifération
des établissements privés pour finir de saper les fondements de l’école
publique.
Une autre importante cause du
délabrement du système éducatif en Mauritanie réside dans le fait que ceux
auxquels l’Etat confie la réforme et l’entretien de l’école ne sont pas
directement concernés par sa réussite pour la simple raison qu’ils envient
systématiquement leur progéniture dans l’enseignement privé. Les quelques
établissements d’excellence que l’état a consenti à ouvrir sont l’objet de
trafics d’influence et de favoritisme qui met à mille lieues des objectifs qui
ont présidé à leur création à savoir sélectionner les élèves sur des critères
d’excellences purement scolaires.
Ce qui reste de l’école publique
est, en prime, profondément inégalitaire par
mépris de l’identité multiculturelle du pays. En effet, les résultats de
décennies de recherches en matière de développement du pular, du soninké et du
wolof, citées en Afrique comme étant l’expérience scientifique la plus réussie
en matière d’apprentissage des langues locales, ont été abandonnés pour
écarter un peu plus les communautés
nationales porteuses de ces langues.
Mon
programme en guise d’alternative
Chers compatriotes,
je vous présente ici mon
programme, celui que j’appliquerai des la réception du résultat de l’audit des
finances. Il comporte des principes généraux mais aussi des mesures concrètes,
immédiatement applicables et qui donneront le ton du mandat que vous m’auraient
confié. Mais pour cela, j’attends de vous de vaincre vos appréhensions, de
surmonter les craintes savamment distillées par la propagande esclavagiste et
raciste et d’oser l’audace d’envoyer à la Présidence, pour une fois, quelqu’un
d’en dehors du sérail.
Sur
le plan économique
Pour moi, l’épanouissement des Mauritaniens
passe, avant tout, par un véritable décollage de l’économie du pays. Mon
objectif est de faire de la Mauritanie un « dragon de l’Afrique de
l’Ouest et du Nord »
Au niveau des finances publiques
Je mettrai en place une politique
sectorielle capable de mettre fin à la gabegie ambiante et qui rationalisera
l’utilisation des deniers de l’état en imposant un contrôle stricte sur le
fonctionnement des établissements bancaires et une vérification approfondie de
la sincérité et de l’exactitude des comptes publics. J’œuvrerai à :
Limiter les dépenses superflues
et rationaliser les différents chapitres du budget ;
Renforcer les réserves monétaires
de l’état en devises en renégociant la dette publique voire en
l’annulant ;
Soutenir la monnaie
nationale ;
Instaurer une politique fiscale
et douanière orientée vers le soutien à l’économie nationale ;
Soutenir les prix de produits et
services de première nécessité pour
sauvegarder le pouvoir d’achat de nos concitoyens ;
Au
niveau du secteur de l’agriculture
Je tiens pour parfaitement
réalisable dans un délai n’excédant pas la durée du quinquennat notre
autosuffisance alimentaire en céréales, fruits et légumes. Cela passe par
l’exploitation raisonnée des milliers de mettre cubes d’eau douce que nous
laissons se déverser quotidiennement dans l’Océan atlantique. Cela passe par la
mise en valeur rationnelle des centaines de milliers d’hectares de terre arable
laissée en friche dans la Vallée. Cela passe aussi par une politique de
ressources humaines et de formation de cadres agricoles capable de prendre en
charge la réalisation de ces objectifs. Je veillerai à ce que cette politique
soit mise en œuvre dès mon accession au pouvoir.
Au niveau du secteur de l’élevage
J’œuvrerai à :
Protéger les pâturages
saisonnier, notamment des feux de brousse ;
Moderniser nos services
vétérinaires et les doter en cadres et en ressources humaines adaptées ;
Encourager la création d’usine de
fabrication d’aliments de bétail ;
Organiser la transhumance ;
Réaliser l’autosuffisance en
termes de produits carnés ;
Créer une industrie de
transformation des produits laitiers ;
Créer des fermes modèles pour la
production de la viande.
Au
niveau du secteur de la pêche et de l’économie maritimes
Ce secteur est l’un des plus
importants pourvoyeurs d’emplois et de devises du pays. Il bénéficiera d’une
attention particulière de la part de mon gouvernement. Tout en continuant à
faire de lui un secteur d’exportation de premier plan, j’encouragerai la
consommation intérieure de ses produits en mettant en place des infrastructures
de transport et de conservation adéquates. J’encouragerai aussi les industries
de transformation des produits de la mer pour capter une partie de la valeur ajoutée
générée par le secteur. Parallèlement à ces mesures, je renforcerais la
surveillance de nos côtes et ferai de sorte que l’intérêt du pays soit au cœur
de tous les accords et conventions passés entre l’état et les partenaires
étrangers.
La réussite de cette politique a
comme but ultime la création et l’entretien
de la croissance économique. Cela passe par la mise en place et la
consolidation de 5 piliers suivants:
Avoir de l’eau en abondance et en
disponibilité tout en la gérant de façon pérenne et respectueuse de
l’environnement.
La politique de l’eau doit
s’inscrire dans un cadre plus général de développement de nos villes et de nos
campagnes. Elle doit viser à développer nos industries, notre agriculture et
notre élevage tout en subvenant à nos besoins domestiques. Je mettrai tous les
moyens de l’Etat en œuvre pour :
Faire profiter la Mauritanie,
plus qu’elle ne le fait actuellement, des programmes de l’OMVS en impulsant et
en diversifiant ces derniers ;
Lancer un programme national
d’édification de barrages et de retenues d’eau visant l’autosuffisance en eau
des populations locales ;
Aménager les bassins hydro
géographiques des grands lacs et des
grandes oasis du pays
Encourager les nouvelles
technologies villageoises de traitements et de potabilisation de
l’eau (filtration, utilisation de l’énergie solaire pour la
désalinisation…);
Mettre en place une véritable
politique d’assainissement incluant le traitement des eaux usées ainsi que leur
recyclage
Pour mettre en place cette
politique de l’eau, je proposerai la création d’une Grande Agence de l’Eau qui
aura en charge l’ensemble de ces aspects.
Avoir
un accès facile, suffisant et fiable à l’énergie
L’accès à l’énergie et sa
disponibilité sont deux conditions sine qua non
au décollage économique de la Mauritanie. Dans ce domaine, je
développerai à grande échelle les énergies renouvelables et ferai de la
Mauritanie un laboratoire à ciel ouvert des énergies solaires et éoliennes. Ce
type d’énergie, très adaptée aux pays très étendus comme le nôtre, doit être
orienté vers le développement de projets locaux et la réalisation de
l’autosuffisance énergétique des zones enclavées.
Pour encourager cette
orientation :
J’instaurerai des mesures
incitatives pour créer une industrie des énergies renouvelables (fabrication de
panneaux solaires, d’éolienne…) :
Je créerai des filières
spécialisées dans cette énergie au niveau de l’Université et tournée vers les
applications de ces énergies (désalinisation de l’eau de mer, four solaire,
séchage solaire…) ;
Je veillerai à ce que cette
politique bénéficie aux plus pauvres mais aussi qu’elle soit respectueuse de
l’environnement.
Parallèlement au développement
des énergies renouvelables, je mettrai en place une politique de prospection et
de gestion plus transparente dans le domaine des énergies fossiles (Pétrole,
gaz…) mais aussi dans celui des mines.
Dans ce domaine :
Je renégocierai le code minier en
exigeant une meilleure rentabilité des contrats passés avec les compagnies
minières ;
Je développerai le secteur de
transformation (fonderie, aciérie, raffinage…) pour garder une partie de la
valeur ajoutée liée à ce secteur au profit du pays ;
Mettre en place des
infrastructures de communication
Communication physique (routes,
voies rapides- deux fois deux voies- entre Nouakchott et Boutilimit et entre
Nouakchott et Rosso …)
Communication immatérielle (utiliser
le câble qui relie l’Europe et l’Afrique et qui arrive juste à Nouakchott,
encourager l’infrastructure internet,
wifi …) ;
Un État de droit planificateur
État de droit qui garantisse la
libre concurrence, sécurise les investissements et assure une stabilité
politique
État planificateur
qui anticipe les besoins de
l’industrie en compétences et en main-d’œuvre qualifiée
qui encourage les investissements
privés, programme l’investissement
public et libère l’initiative tout en veillant à la qualité du service public ;
État qui libère les énergies par
une réforme agraire réfléchie
L’état doit abroger la césure
collective (tribale et communautaire) de la terre. Seules des personnes
physiques ou morales (associations, entreprises…) pourront être propriétaires
d’une terre. Toutes les terres dont la propriété n’a pas été dument enregistrée
au nom d’une personne morale ou physique reviennent à l’Etat. L’Etat facilite
l’aménagement des terres au profit des personnes de revenus modestes mais qui
sont prêtes à s’investir dans l’exploitation agropastorales. Les personnes qui
travaillent déjà une terre sont prioritaires pour son exploitation dans le
cadre de la réforme.
Avoir un système éducatif adaptée
au besoin de l’économie et capable de satisfaire la demande en instruction des
Mauritaniens en respectant leur diversité culturelle par la réintroduction des
langues nationales dans le système éducatif sur la base des résultats hautement
positifs de la première expérience et en préservant le rayonnement culturel traditionnel
du pays.
La mise en place de ces cinq
piliers de la croissance économique sera l’occasion de la création de milliers
d’emplois et aidera efficacement à la résorption des grandes poches de pauvreté
qui constellent notre territoire. Je veillerai à ce que la richesse créée à
cette occasion soit équitablement répartie.
Sur
les plans politique et institutionnel
Créer une Commission de type Vérité et Réconciliation
pour solder le passif humanitaire de façon juste, digne et définitive.
Renforcer la séparation des
pouvoirs en rendant la justice plus autonome et le Parlement plus efficace dans
sa tâche d’élaboration des lois et de surveillance de l’Exécutif.
Augmenter les droits de
l’Opposition. Soumettre les nominations aux postes de direction des grands
établissements et institutions publics au consentement de l’Opposition.
Œuvrer pour que notre armée soit
une armée républicaine de métier, concentrée sur sa mission de défense de
l’intégrité du pays et respectueuse de la volonté des citoyens exprimée
librement par le choix de leurs représentants.
Décentraliser les politiques
économiques. Créer cinq grandes régions économiques dirigées, chacune, par
un Préfet de région:
La Région Vallée, spécialisée
dans l’agriculture irriguée, de crue et de pluie qui regrouperait, sous
l’autorité d’un Préfet de Région économique le Trarza, le Brakna, le Guidimagha
et le Gorgol ;
La Région des Hodhs qui regroupe
les deux Hodhs et qui sera spécialisée dans l’élevage ;
La Région des Hauts Plateaux
regroupant l’Assaba, le Tagant et l’Adrar et qui se centrera sur le
développement des oasis et des cultures maraichères correspondantes ;
La Région de l’Inchiris
(contraction de l’Inchiri et de Tiris) qui sera spécialisée dans le domaine des
mines ;
La Région Littorales qui couvrira
tout le littoral comprenant Nouakchott, Nouadhibou et la zone entre les deux
villes. Cette région sera axée sur l’économie maritime avec les pêches
(artisanale et industrielle) mais aussi les activités portuaires et le tourisme
de côte ;
Sur
le plan social et culturel
Elaborer des programmes de rattrapage économique et
éducationnel visant à réduire les inégalités entre genres (homme/femme) et
groupes sociaux. Ces programmes doivent prendre en charge un effort d’éducation
spécifique sur le long terme (bourses d’études) et des actions sur le moyen
terme visant des zones particulières (les adwaba) et des métiers particuliers
(blanchisseurs, vendeuses au détail, boucher …). Pour les zones des adwaba, il
s’agit de créer des écoles spécifiques équipées d’internat. Un système de
bourse compléterait le dispositif et permettrait aux parents de se passer du
travail de l’enfant en le laissant aller à l’école. Pour les métiers visés, il
s’agit d’encourager ceux et celles qui les occupent à suivre une formation diplômante ;
Appliquer dans toute sa rigueur
la loi criminalisant l’esclavage et les
pratiques esclavagistes. A cet effet, créer une brigande ou un commissariat
spécialisé dans la répression de l’esclavage et chargé de rechercher activement
les contrevenants à la loi ;
Créer des centres d’accueil et
d’insertion des victimes de l’esclavage ;
Œuvrer dans le sens de
l’émergence du citoyen mauritanien en établissant des mécanismes de solidarité
nationale qui prendraient le relai des solidarités claniques et tribales
actuellement en vigueur ;
Favoriser l’émergence d’une
classe moyenne en Mauritanie ;
Développer un réseau de
dispensaires et de centres de soins permettant la couverture la plus complète
du territoire national ;
Instaurer et généraliser un
système de prise en charge des plus démunis ;
Accroitre la surveillance sur
l’origine et la qualité des médicaments distribués aux Mauritaniens ainsi
que celles des appareils et dispositifs
médicaux ;
Veiller à l’application effective
du statut de la personne et notamment les dispositifs visant à limiter les
ravages du divorce sur le corps social et notamment sur la femme et
l’enfant ;
Trouver des mécanismes pour
impliquer d’avantage les jeunes dans la vie publique ;
Développer la culture des droits
de l’homme et de la sanctuarisation du corps et de l’esprit humains en
bannissant la torture sous toutes ses formes ainsi que les traitements inhumains
et dégradants. Cela passe par la formation du personnel de la justice et des
forces de l’ordre à cette culture. Cela passe aussi par l’épuration des
programmes scolaires et formation des magistrats de toutes références à des
manuels esclavagistes ou contraire aux droits de l’homme ;
Respecter et faire respecter les
conventions et accords internationaux que notre pays ratifie ;
Développer une vision tolérante
de l’Islam qui est le ciment de notre nation et notre référentiel
naturel ;
Encourager l’acquisition de
plusieurs langues par chaque Mauritanien. Chaque Mauritanien doit maîtriser la
langue arabe et soit le français soit l’anglais. Pour les emplois en contact
avec les populations, l’embauche des fonctionnaires de l’Etat et des
collectivités territoriales doit être conditionnée, en plus de l’arabe et du
français ou l’anglais, par la pratique
de l’une des trois autres langues nationales (Pular, Wolof et Soninké) ;
Mettre en place une école
républicaine sans exclusion et à laquelle sera confiée la formation du citoyen
avec l’esprit ouvert et critique. L’école de la République doit être la norme
et l’enseignement privé son complément et pas l’inverse comme c’est le cas
actuellement. Une attention particulière sera accordée au rôle négatif de la prolifération
de cet enseignement privé notamment au niveau du Fondamental ;
Les systèmes de Lycée
d’Excellence seront évalués et audités pour vérifier l’adéquation des
importants moyens mis à leur disposition avec le degré d’accomplissement de
leur mission de formation dans l’équité.
Sur
le plan diplomatique
Faire reprendre et renforcer le
rôle de la Mauritanie dans ses deux ensembles géographiques naturels que sont
le Sahel et le Maghreb. Notre pays doit œuvrer dans le sens de la création et
de la consolidation de deux grands ensembles économiques dont il sera le trait
d’union naturel. Je ferai réintégrer notre pays à la CEDEA.
Soutien aux causes arabes et
africaines de libération nationaleet/ ou de droit de l’homme.
Des politiques de coopération et de libre
circulation des biens et des personnes doivent être développées entre nos
grandes régions économiques et les pays frères avec lesquels elles partagent
des frontières.
Nous devons développer une
diplomatie économique de proximité qui visent à assurer à nos éleveurs, nos
agriculteurs et nos pêcheurs de tirer les meilleurs profits des potentialités
de nos voisins.
Notre diplomatie doit être
tournée vers la préservation de notre intégrité territoriale et la sécurité de
nos citoyens. Nous devrons prendre part à tous les efforts régionaux et
internationaux visant à assurer la paix et la stabilité dans notre sous-région
en éradiquant le terrorisme, le trafic de matière illicites et le crime
organisé.
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