Si, comme le chantent si bien certains sur tous les tons, il n'y a plus de
pratiques esclavagistes chez nous, à quoi servent donc les tribunaux spéciaux
mis en place il y a quelques mois par les autorités pour sanctionner ces
pratiques ? Ces juridictions n'auraient elles d autre but que le plaisir de
construire des murs ?
Concernant les pratiques esclavagistes, l'esclavage n'a pas de couleurs de peau. Il existe, à des degrés divers d'appréhension, dans toutes les communautés. À partir du moment où un être humain est désigné sous le vocable esclave, nous sommes bien en présence d'esclavage.
Que les Haratins concentrent tous les fantasmes et toutes les misères est aussi un fait. Comme le fait, aussi, qu ils sont les anciens ou toujours serviles chez nous. Nier cette réalité est mensonger.
Autre remarque sur l'insidieuse réponse des " biens pensants" quand à la misère qui touche tout le monde chez nous. Là aussi c'est vrai. Mais nier que les Haratins sont dans une misère spécifique est mensonger.
Autre remarque... Il est facile de dire que l'esclavage n'est plus pratiqué chez nous. Comme il est mensonger de dire qu'il existe chez nous des marchés aux esclaves.
Mais les anciens esclaves restent esclaves dans les regards que la société porte sur eux. Il suffit de voir les règles des mariages par exemple. Dans toutes nos communautés, un ancien esclave peut il même oser penser à épouser la fille de son ancien maître ?
C'est bien ça qui nous tue... Le poids des stratifications sociales qui met chacun dans une case bien établie, avec des murs et des barreaux.
Pour avoir entendu maintes fois chez certains d'entre nous qui se disent intellectuels " je suis contre l'esclavage et je défends les Haratins mais je ne donnerai pas ma sœur ou ma fille a un hartani ", je dis et redis que nous nageons en pleine hypocrisie...
Par Mariem Mint Derwich via facebook
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